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L'hirudologie, le retour des sangsues

Écrit par Catherine Keller, La Grande Époque
10.11.2009
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  • Docteur Dominique Schweizer(攝影: / 大紀元)

Si la sangsue est principalement un parasite, c’est aussi est une «thérapeute». Elle est couramment utilisée en naturopathie. De grands hôpitaux l’utilisent en chirurgie réparatrice, pour combattre la stase veineuse lors de réimplantations d’organes et de greffes de peau. Au moment  de la morsure, la sangsue crée un échange. Elle suce le sang et sécrète dans la plaie près de 30 substances, utiles pour plusieurs pathologies. Le docteur Dominique Schweizer est une spécialiste de la sangsue et nous fait découvrir son utilité.

Histoire de la sangsue thérapeutique

La médecine indienne, l’Ayurveda, l’utilise depuis toujours. D’ailleurs, Dhanvanthari qui est la divinité de cette médecine, tient une sangsue dans une main. Les Egyptiens, les grecs et les Romains aussi l’utilisaient. En Occident, son utilité curative est ignorée jusqu’au 19ème siècle, alors qu’elle est utilisée depuis toujours, en Inde, en Russie et en Perse.

Au début du 19ème siècle, le médecin et chirurgien François-Joseph-Victor Broussais, a prôné l’utilisation des sangsues. À cette époque, leur utilisation se faisait avec exagération en plaçant une centaine de sangsues par traitement. Le patient s’en trouvait fortement affaibli. De plus, les règles d’hygiène n’étant souvent, pas respectées, les maladies infectieuses finissaient par entraîner la mort des patients. L’épidémie de choléra, en 1832, mis un sérieux coup de frein à cette pratique. Ces abus ont discrédité l’hirudothérapie et décimé la population de sangsues européennes. Celles-ci sont maintenant protégées.

De nos jours, en Russie, cette thérapie est très utilisée pour soigner un grand nombre de pathologies. Redécouverte aux Etats-Unis en chirurgie, l’hirudothérapie est, maintenant, largement pratiquée dans la médecine alternative, surtout dans l’est de l’Europe. À raison de une à sept sangsues par séance, la thérapie doit être pratiquée exclusivement pas des professionnels formés et compétents. La formation d’hirudothérapeute, pour le personnel médical, comprend en Suisse 50 heures de théorie et de pratique.

Anatomie de la sangsue

La sangsue peut vivre plus de 20 ans et peut atteindre 22 cm de long pour 40 grammes de poids (environ 1,5 à 2 gr. pour la thérapie). Elles font parties de la même famille que les vers de terre et ont les mêmes caractéristiques : soit des anneaux et un corps composé principalement d’un tube digestif. Elles sont hermaphrodites mais se fécondent mutuellement. Elles ont également une ventouse à chaque extrémité et dans la ventouse antérieure une mâchoire composée de trois mandibules qui s’accrochent à la proie. Elle se nourrit exclusivement de sang et absorbe jusqu’à dix fois son poids puis se décroche. Elle digère son repas durant plusieurs mois pendant lesquelles elle reste à jeun. Il existe plusieurs variétés de sangsues. Son nom latin est Hirudo pour les sangsues médicinales européennes. Hirudinaria est celui donné aux sangsues asiatiques.

En Europe, les variétés utilisées pour la thérapie sont Hirudo medicinalis et surtout hirudo verbana. Pour la thérapie, elles ne dépassent pas 2,5 grammes et ont jeuné au moins six mois. Elles n’ont jamais bu de sang humain avant et sont détruites après utilisation. Lorsqu’elles mordent, la salive pénètre dans le sang. Dans un premier temps elles anesthésient l’endroit mordu puis sécrètent la Destabilase qui va dissoudre le collagène et permettre avec la hyaluronidase, la diffusion tissulaire de la salive. La sangsue sécrète aussi de l’hirudine (effet anti thrombotique), la bdelline (anticoagulant) et l’égline (anti-inflammatoire puissant). Ce sont là quelques unes des  substances les plus connues retrouvées dans la salive de sangsue.

 

La séance d’hirudothérapie

Une séance d’hirudothérapie, dure le temps que va mettre la sangsue pour se gorger de sang et enfin tomber, soit entre 20 et 90 minutes. Cela dépend de l’endroit où elle est posée. Pour une hémorroïde ou un furoncle, c’est très rapide, mais cela prend plus de temps pour dégorger le foie. À la fin du traitement un gros pansement est posé sur la plaie qui peut couler encore pendant 6 à 12h. Il faut alors boire beaucoup et se reposer. L’effet des sangsues est dépuratif, relaxant, décongestionnant, anticoagulant, antiphlogistique et immunostimulant.

Voici quelques uns des troubles  pour lesquels, cette thérapie ancestrale est indiquée : les arthroses du genou, du poignet et du pouce, les tendinites, les périarthrites, les polyarthrites rhumatoïdes, les hémorroïdes, les varices, les thrombophlébites, les hématomes, les accidents vasculaires cérébraux pris précocement, l’hypertension, la dépuration du foie.

Qui est le docteur Dominique Kaehler Schweizer ?

Née à Paris, où elle a fait ses études de médecine, elle travaille en Suisse depuis plus de trente ans. Elle a, à son actif, un doctorat en médecine, une formation : en psychiatrie et psychothérapie, en médecine psychosomatique, en phytothérapie SMGP (Schweizerische Medizinische Gesellschaft für Phytotherapie), en diagnostique et thérapie selon la méthode du Docteur. Franz.Xaver. Mayr. Elle s’intéresse aux sangsues depuis 2002. Elle est allée en Allemagne et en Russie (leader mondial de l’hirudothérapie), pour recevoir une formation de cette technique. Passionnée par ces petits animaux, elle les élève, les utilise dans son cabinet médical. Elle donne des formations et  fait des conférences.

Quelques adresses utiles :

Le site du Dr Schweizer : sur lequel vous trouverez les renseignements complémentaires ainsi que les thérapeutes et les formations proche de chez vous.

Ricarimpex est une entreprise française spécialisée dans l'élevage et la commercialisation de sangsues médicinales (Hirudo medicinalis).

Montréal a une clinique qui fait de l’hirudothérapie

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