Production de biodiesel durable

Écrit par Cordis Nouvelles
12.11.2009

Une équipe de chercheurs s'est attaquée au problème de l'épuisement des ressources en combustibles fossiles en développant de nouvelles technologies qui permettront de produire du biodiesel à partir de résidus en Europe et en Amérique du Sud. Les partenaires du projet ont l'intention d'utiliser des résidus ne nécessitant pas de terres spécifiques, et ce, afin d'éviter toute confrontation concernant l'utilisation des terres cultivables pour la production de carburant.

Le projet DIBANET est mené par l'université de Limerick en Irlande, doté d'un consortium composé de partenaires originaires d'Argentine, du Brésil, du Chili, du Danemark, de Grèce, de Hongrie et du Royaume-Uni.

Le partenaire britannique, Bioenergy Research Group de l'université d'Aston, est chargé de la transformation des résidus organiques provenant des processus de production de biocarburants en un biocarburant renouvelable qui réduira la dépendance des pays aux importations de diesel fossile.

«Nous souhaitons créer un biocarburant durable conforme aux régulations industrielles, qui pourra être mélangé au diesel fossile et utilisé dans un moteur diesel normal», explique le professeur Tony Bridgewater, coordinateur du projet à l'université d'Aston.

«Les biocarburants de première génération provenant de produits alimentaires tels que le sucre, le maïs et la farine affichent de faibles rendements et provoquent une vive polémique quant à la production de produits alimentaires traditionnels», ajoute-il. «Ce projet est basé sur les produits de deuxième génération issus de la biomasse complète, qui génèrent de meilleurs rendements et ne font pas concurrence aux produits alimentaires. Notamment, nous transformerons les résidus provenant de ces procédés, ce qui nous permettra d'améliorer la performance et de réduire l'élimination des déchets.»

L'équipe est déterminée à forger un partenariat international entre les experts et les chercheurs souhaitant renforcer les technologies de biocarburants actuelles.

«Cette démarche ouvrira la voie à une production à grande échelle d'ici 2020 qui n'aura aucun impact sur l'utilisation des terres et permettra de résoudre les problèmes liés à l'élimination des quantités croissantes de déchets organiques», explique le professeur Bridgewater.

Les résultats du projet, qui aboutiront sur des processus améliorés d'utilisation des résidus solides provenant du traitement de l'acide aminolévulinique (un composé organique important qui, utilisé en association avec l'éthanol, facilite l’obtention d’un combustible diesel), permettront à l'Europe de produire et d'utiliser des biocarburants dans les dix années à venir.

Dans le cadre de sa politique énergétique, la Commission européenne s'était fixée pour objectif d'utiliser 10 % de biocarburants dans sa consommation énergétique totale d'ici 2020. En outre, l'UE tente de réduire de 20 % ses émissions de gaz à effet de serre et d'augmenter de 20 % la part des énergies renouvelables dans sa consommation énergétique d'ici 2020.

Pour de plus amples informations, consulter :

Université d'Aston

[www1.aston.ac.uk]

L'énergie dans l'UE

[ec.europa.eu/energy/index_en.htm]