Une nouvelle cargaison d’armes iraniennes saisie par Israël

Écrit par La Grande Époque
12.11.2009

  • ASHDOD, ISRAEL – Le Francop à quai après son arraisonnement.(攝影: / 大紀元)

Le 4 novembre, la marine israélienne a arraisonné un navire en provenance d’Iran transportant près de 500 tonnes d’armes à destination de la Syrie. Il s’agit du plus grand chargement d’armes jamais saisi par Israël. Le contenu des cales du Francop, un bâtiment sous pavillon antiguais affrété par une entreprise chypriote, est depuis exposé dans le port d’Ashdod.

 

Le Hezbollah a immédiatement nié être le destinataire des armes, ce qui n’empêche pas les autorités israéliennes d’être convaincues de faire face à un nouvel exemple de l’armement du Hezbollah et du Hamas par Téhéran.

 

Pour le Hezbollah, l’interception du navire arraisonné à 160 kilomètres des côtes israéliennes est un acte de «piraterie». Le bateau, chargé de roquettes, de grenades, d’obus de mortiers et d’au moins 3.000 missiles, aurait reçu son chargement dans le port égyptien de Damietta et se dirigeait vers la Syrie avec un arrêt prévu à Beyrouth.

 

«Le Hezbollah nie vigoureusement tout lien avec les armes saisies par l’ennemi sioniste à bord du Francop», indique le groupe libanais cité par l’AFP. «En même temps, le Hezbollah condamne l’acte de piraterie d’Israël dans les eaux internationales.»

 

D’après le Asharq Alawsat, l’information sur le chargement du Francop aurait été transmis aux Israéliens par les services de renseignement américain, qui auraient en même temps mis leur véto à un bombardement du navire par l’armée israélienne.

 

Ronen Bergman, journaliste et auteur de Guerre Secrète avec l’Iran cité par le Star, croit qu’avec ce nouveau succès les services secrets israéliens sont en train de «prendre le dessus» sur l’Iran, le Hezbollah et la Syrie. Ceci s’est déjà illustré d’après lui par l’assassinat d’Imad Mughniyah, le chef militaire du Hezbollah, en Syrie et par le bombardement de convois d’armes au Soudan en mars dernier.

 

Derrière ces succès, un changement de stratégie d’Israël qui, sous l’impulsion du chef du Mossad, Meir Dagan, aurait refocalisé ses activités de renseignement sur le terrorisme international et sur le programme nucléaire iranien.

 

En janvier 2009 déjà, en pleine guerre de Gaza, un raid contre une flottille de navires transportant des armes à destination de Gaza et partis d’Iran a été attribué à l’aviation israélienne. Israël peut légitimer ses actions par les résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies qui interdisent à l’Iran d’exporter des armes qui pourraient être transférées au Hezbollah.

 

Israël est membre de l’Active Endeavor, une mission de l’OTAN basée à Naples. Les responsables de cette mission partagent des renseignements sur les navires croisant en Méditerranée et suspectés de terrorisme. Un réseau auquel Israël accorde beaucoup d’importance, comme le rappelle le Jerusalem Post en indiquant que l’État hébreu y a affecté un de ses croiseurs lance-missiles.

 

En janvier déjà, Chypre avait trouvé dans les cales du Monchegorsk, affrêté par l’IRISIL et à destination de Syrie, de l’artillerie, des pièces de tanks, et du matériel pour fabriquer des roquettes. En octobre c’est le Hansa India qui avait été arrêté avec à son bord des munitions et du matériel de production d’armes.

 

Bien que l’Iran et le Hezbollah aient nié tout lien avec le chargement d’armes, les responsables israéliens affirment que les containers du bateau étaient marqués IRISL, soit «Islamic Republic of Iran Shipping Lines», une entreprise contrôlée par l’État iranien.

 

Le Jerusalem Post compare la récente saisie d’armes avec celle faite en 2002 sur un autre navire iranien, le Karine A, qui transportait alors 50 tonnes d’armes destinées à l’autorité palestinienne. À l’époque, Israël s’était appuyée sur la saisie pour convaincre le président américain George W Bush qu’il ne pouvait faire confiance à Yasser Arafat, et justifier une large incursion israélienne en Cisjordanie. Pour Amos Harel et Avi Issacharoff du journal Haaretz, «dans les prochains jours Israël va utiliser cette affaire pour tenter de faire avec l’Iran ce qu’elle a fait à Arafat.»