Un poème de la dynastie Tang - Visite au temple de l’Approvisionnement d’Encens

Écrit par Wang Wei
15.11.2009

Ne sachant où le temple se trouvait,

Je parcourus des kilomètres sur des monts embrumés,

 

À travers d’anciens pins, sur de mauvaises pistes,

En direction des cloches résonnant par delà les gorges.

Courants murmurant et abrupts rochers.

Un soleil frais parmi les branches de sapin.

Assis la nuit près de l’étang de la montagne,

Cherchant à maîtriser le Dragon.

 

Wang Wei a entendu parler du temple de l’approvisionnement d’encens, mais il ne sait pas où il se trouve. Il décide d’errer au hasard sur la montagne, espérant que ses pas le mèneront au temple. Cela montre sa nature détendue, insouciante. Après quelques kilomètres, il est surpris de se trouver lui-même haut dans la montagne dans le brouillard et les nuages. Cela donne l’impression que le temple de l’Approvisionnement d’Encens est silencieux, distant, grandiose et mérite le respect. Marchant dans une forêt d’arbres qui s’élancent jusqu’au ciel où personne n’a marché jusque-là, Wang Wei entend soudain le son d’une grosse cloche, appelant au lointain, mais il ne peut pas dire clairement de quelle direction il vient. Le silence et la tranquillité du temple sont profonds, et l’atmosphère mystérieuse et l’imagination fascinantes. Les méandres d’une source serpentent entre les faces abruptes des rochers, comme sanglotant et soupirant doucement pour la peine et les chagrins de la vie. Les nuages cramoisis au soleil couchant n’ont pas éclipsé les pins anciens. Les grands pins verts paraissent encore plus dignes et composés, ayant enduré des années de vent et de tempêtes. Devant le vaste lac mystérieux au crépuscule, Wang Wei est libre de pensées humaines. Naturellement, il aspire à se débarrasser lui-même de tous les désirs égoïstes et autres pensées profanes par une méditation tranquille.

 

Wang Wei, le grand poète et peintre de la grande dynastie Tang, a illustré de nombreuses scènes merveilleuses pleines de sons et de couleurs par ses poèmes. Chaque image décrite par des mots est porteuse de l’aspiration unique du poète à atteindre son but ultime, qui est de cultiver son cœur et de s’élever au-dessus du monde humain.