Anglais | Chinois | Coréen | Français | Allemand | Espagnol | Japonais | Russe | Ukrainien | Hébreu | Roumain | Bulgare | Slovaque | Tchèque | Indonésien | Vietnamien
Faites un don

La quête de Huáng Dì

Écrit par radio Son de l'Espoir
20.11.2009
| A-/A+
  • Huáng Du00ec(攝影: / 大紀元)

Huáng Dì, l'empereur Jaune, régnait depuis 20 ans sur la Chine. Tout était désormais en ordre. Les champs étaient fertiles, les arts florissants, l'administration intègre et dévouée, les frontières pacifiées. Le fils du ciel s'était donné sans compter pour atteindre ses buts. Mais ses devins étaient formels : des signes néfastes annonçaient des années d'inondation et de sécheresse, de famine et de révolte.  L'Empereur savait que rien n'était permanent dans ce monde fluctuant. C’était sa nature même. Il fallait sans cesse veiller à maintenir l'équilibre, prévenir et réparer les coups du mauvais sort. Gouverner était un combat perpétuel.

Mais maintenant, Huáng Dì se sentait la proie d'une immense lassitude comme s'il ne parvenait plus à renouveler ses forces vitales. Il pensa qu'il devait enfin s'occuper de lui-même, se mettre en quête du Tao, la voie de l'harmonie suprême. Il connaissait l'antique adage qui disait : «Le royaume se façonne à l'image de son roi». Il était grand temps de réagir. Une rumeur affirmait que le plus grand sage de l'empire, qu'on appelait le maître caché, habitait une grotte perdue dans les montagnes de Hsioung Toung. Le souverain interrogea ses agents secrets, surnommés «les yeux et les oreilles de la face du dragon». Le rapport qu'ils firent fut d'une inconsistance désolante.

Huáng Dì envoya donc le service au grand complet arpenter les montagnes. C'est ainsi qu'après quelques mois d'investigation, l'empereur Jaune fut conduit à l'entrée de la caverne secrète. Le sage était assis sur une natte de roseaux, devant deux bols et une théière. Il versa le thé et dit à son visiteur, en lui tendant le bol fumant :

–     Je vous attendais. Prenez place et tenez.

L’Empereur s'inclina devant le sage et lui demanda :

–     Quel est le chemin du Tao?

Le maître caché prit le temps de finir son thé. Puis, il tourna l'intérieur de son bol vers son hôte et lui dit :

–     Vous voyez, ce bol est utile car il est vide. Le Tao est invisible, insaisissable. Nul ne peut l'entendre ni le voir. Pourtant, si vous faites le vide dans votre esprit, il jaillira dans votre cœur. Méditez loin des bruits de ce monde, faites taire vos pensées et le souffle primordial restaurera vos énergies.

De retour dans son palais, l'empereur Jaune s'enferma dans un pavillon isolé, au cœur des jardins, pour mettre en pratique les conseils du sage. Il avait auparavant délégué tous ses pouvoirs à son premier ministre et laissé comme instruction de n'être dérangé sous aucun prétexte.

Au bout de trois mois de méditation intensive, Huáng Dì avait touché au but. Il avait atteint l'illumination, le grand éveil. Il s'était ressourcé en tétant à nouveau le sein de la mère du monde. Mais quand il sortit de sa retraite, il fut assailli par le bourdonnement de ses ministres affolés. L’empire était au bord du chaos.

L’empereur Jaune ne comprenait pas. Il avait suivi à la lettre les conseils du sage, bu à la source du Tao, restauré en lui l'harmonie... Mais son royaume n'en avait pas profité. Peut-être avait-il négligé quelque chose... Il décida de retourner consulter le maître caché. Dans la caverne secrète, Huáng Dì exprima son désarroi.

Le sage sourit et répondit :

–     Aller plus loin que le but, c'est ne pas l'atteindre. Auparavant, vous étiez trop impliqué dans les affaires du royaume et vous avez négligé votre être profond. Cette fois, vous avez fait l'inverse. Le Tao du souverain lui demande de veiller sur lui-même autant que sur ses sujets. C'est la voie du milieu qui relie le ciel et la terre.

Ainsi parla le maître caché qui, selon les dires de certains conteurs de la dynastie des Ming, n'était autre que le sublime Lao-Tseu dans une précédente incarnation.

L’empereur Jaune trouva l'équilibre subtil que lui indiqua le sage et son harmonie intérieure irrigua l'empire. Après un long règne, il entreprit de visiter chaque province de son vaste domaine. Il contempla avec bonheur l'œuvre qu'il avait édifiée. Tout y était en ordre, prospère, paisible. Les fondations étaient solides.

Contes des sages taoistes

Pascal Fauliot et Henri Cougaud, Seuil

Plus de 204 720 056 personnes ont démissionné du PCC et de ses organisations.