Anglais | Chinois | Coréen | Français | Allemand | Espagnol | Japonais | Russe | Ukrainien | Hébreu | Roumain | Bulgare | Slovaque | Tchèque | Indonésien | Vietnamien
Faites un don

Profil d’un maître : Canaletto

Écrit par Michael Wing, La Grande Époque
25.11.2009
| A-/A+
  • Représentation du Grand Canal de Venise(攝影: / 大紀元)

Avant l’invention de la photographie en 1839, la peinture était le moyen par lequel la société communiquait la beauté et les perspectives intéressantes de paysages lointains. Elle était peut-être l’équivalent des diapositives de notre époque. En octobre 1697, le célèbre peintre de paysage Giovanni Antonio Canal naissait à Venise. Plus connu sous le nom de «Canaletto», ce qui signifie «petit canal», il a hérité de ce sobriquet pour que l’on puisse le distinguer de son père, Bernardo Canal, qui était peintre de décors de théâtre. Canaletto est bien connu aujourd’hui pour ses perspectives urbaines – appelées vedute en italien – qu’il a faites de Venise, particulièrement du palais des Doges et du Grand Canal.

Alors qu’il est un jeune professionnel, Canaletto débute sa carrière comme apprenti de son père, peignant des décors pour l’industrie du théâtre. Une telle entreprise conduit le jeune artiste à Rome pour travailler dans des productions d’opéras où il entre en contact avec les œuvres de Gian Paolo Pannini, connu pour sa vedute ideate ou «perspective d’illusion» – en opposition à vedute esatte ou «perspective précise» – des ruines antiques de Rome. Pannini a une forte influence sur le travail de Canaletto, particulièrement dans sa manière de représenter l’architecture «imaginaire» avec autant de précision.

À son retour à Venise en 1719, Canaletto étudie auprès du vedutisti Luca Carlevaris – peintre védutiste, au cours du 18e siècle, respectant avec fidélité et précision la perception optique de la réalité – et, rapidement, le jeune étudiant surpasse le maître. Tôt dans sa carrière, Canaletto est reconnu pour avoir participé à la traditionnelle exposition publique annuelle de Venise. C’est là que les gens ont commencé à remarquer son travail. Il y a d’ailleurs exposé ses peintures – Santi Giovanni e Paolo et Scuola di San Marco – qui «émerveillent tout le monde». Les innovations des peintures de Canaletto commencent à poindre.

Canaletto ne se conformait pas toujours aux méthodes conventionnelles qui obligent les artistes à peindre dans un studio à partir d’ébauches faites sur le terrain. Au lieu de cela, il peignait parfois sur place, à l’extérieur, une pratique qui semble avoir été une anticipation de mouvements plus contemporains comme l’impressionisme. Ainsi, ses tableaux font ressortir des couleurs locales de la scène. Comme un agent d’artistes a dit un jour à un client alors qu’il lui recommandait le travail de Canaletto : «C’est comme un Carlevaris, mais on peut voir le soleil briller là-dessus.» Ses représentations de paysages urbains apparaissent comme le fruit de l’utilisation de la chambre noire (camera obscura), instrument optique impliquant une boîte où le sujet d’une œuvre est projeté sur un canevas à travers un petit trou ou une lentille, pour le tracer et le peindre ensuite.

Après son exposition publique, Canaletto est immédiatement reconnu, et cela lui vaut des commandes de mécènes locaux comme le commerçant Stephano Conti qui lui demande de peindre quatre toiles en 1725. À cette époque, la carrière de Canaletto à Venise commence à fleurir, et ce, jusque dans les années 1730. Son père et son neveu, Bernardo Bellotto, que Canaletto avait formé, l’assistaient dans son studio pour pouvoir répondre à la demande.

Excepté les commandes locales, c’est le marché touristique anglais qui tient Canaletto affairé. À cette époque, de riches touristes, souvent de jeunes Britanniques, passaient beaucoup de commandes artistiques à Venise alors qu’ils étaient en voyage à travers l’Europe. Ce type de voyage servait de pèlerinage académique (se terminant souvent à Rome) pour éduquer les jeunes Britanniques (avec souvent des fonds illimités). Ceux-ci étaient en quête de «culture, d’art et des racines de la civilisation occidentale». Tout au long de leur parcours, plusieurs objets d’art étaient achetés et envoyés chez eux en Angleterre. En particulier, ils recherchaient des représentations de paysages vénitiens comme le Grand Canal, l’église du Salut et le palais des Doges.

Souvent, les agents d’artistes présentaient de tels visiteurs à des artistes locaux ou passaient des commandes pour eux. La rencontre de Joseph Smith, un de ces agents et collectionneur britannique (qui devient consul britannique à Venise en 1744), est un point marquant dans la carrière de Canaletto. Non seulement Smith passe des commandes d’aristocrates britanniques, mais il est également un important collectionneur des œuvres de Canaletto.

L’intensité avec laquelle la carrière de l’artiste avait débuté commence à diminuer en 1741 alors que la guerre de Succession d’Autriche éclate. Malgré que le tourisme à Venise diminue, Smith continue à passer des commandes à Canaletto, particulièrement pour des peintures des ruines de Rome. L’artiste produit alors des œuvres telles que l'Arc de Titus et l'Arc de Constantin. Toutefois, en bout de ligne, ce n’est pas suffisant. Aussi, en 1746, Canaletto déménage à Londres pour se rapprocher de sa clientèle.

L’artiste réside alors dans la capitale anglaise de façon intermittente pendant presque une décennie et produit des tableaux comme il l’avait fait à Venise. Par l’entremise de Smith, Canaletto entre en contact avec plusieurs mécènes aristocrates comme le duc de Richmond qui lui commande plusieurs perspectives de Londres comme Whitehall et le Jardin Privé de la Maison de Richmond et La Tamise et le centre-ville de Londres de la Maison de Richmond. Ces scènes sont considérées comme les meilleures œuvres de Canaletto sur Londres. Il est apparent, en revanche, qu’il y a une diminution de qualité dans le travail de Canaletto durant cette période, possiblement le résultat du travail de ses assistants. Les peintures de Canaletto deviennent répétitives et machinales, ainsi sa réputation en souffre. Canaletto retourne à Venise en 1755 où il recommence à peindre pour le marché touristique.

De façon générale, le travail des premières années de Canaletto est considéré comme supérieur et plus animé alors que les œuvres qui suivirent sont de qualité artistique moindre. Cependant, Canaletto a reçu la reconnaissance à son retour à Venise pour avoir développé sa propre forme d’idéal védutiste en reproduisant des scènes dans un style qui était à la fois précis et illusoire. Finalement, il fut élu membre de l’Académie de Venise en 1763. Le 10 avril 1768, Canaletto meurt d’une fièvre à l’âge de 71 ans.

Plus de 204 720 056 personnes ont démissionné du PCC et de ses organisations.