La cannelle est une des rares épices qui soit une écorce. En Europe, elle est présente dans de nombreux desserts. En Asie, elle est plutôt utilisée dans les mets salés (cinq épices chinois, etc.). Ce qui est certain, c’est que la cannelle est une épice appréciée qui a été pendant longtemps très coûteuse. Ainsi, dans le nouveau testament, il est dit que la cannelle est plus précieuse que l'or.

Il semble que le nom de cannelle vient de la similitude des bâtons de cannelle avec les tiges creuses des cannes à sucres. Mais attention, il ne faut pas la confondre avec la casse «Cinnamomum cassia » qui est plus chaude, plus musquée, plus puissante mais moins délicate.

Son nom latin est : « Cinnamomum verum ». En français on l’appelle aussi Cannelle de Ceylan et on la retrouve dans des recettes asiatiques sous son nom anglais : cinnamon.

Historique

Epice originaire du Sri Lanka, de Birmanie et du sud de l'Inde, la meilleure cannelle à l’heure actuelle provient du Sri Lanka.

La cannelle apparaît dans un traité de botanique datant de 2 700 ans avant Jésus Christ. Elle a longtemps été associée aux sacrifices rituels. Elle entre dans le processus d'embaumement égyptien. On trouve dans un temple construit sous Thoutmosis, des hiéroglyphes qui racontent que la cannelle arrivait par bateau de la Somalie en Egypte avec l'encens et la myrrhe.

Dioscoride nous vante ces vertus «Tout cinamome [la cannelle] échauffe, remollit, fait digestion, provoque l'urine, il est bon contre le poison et les bestes qui guettent Venim" (Dioscoride, I, 13 ; traduction de J. de Moulins en 1572).

Ayant tué sa femme dans un accès de colère, Néron, pris de remords, fit brûler, les réserves de cannelle de Rome à chaque anniversaire de sa mort.

La cannelle commence à se démocratiser en Europe au XIIIe siècle. Avant elle était hors de prix. A cette même époque Kazwini, écrivain arabe, écrit sur le commerce de cette épice. Dès le XVIe siècle, les Portugais occupent l'île de Ceylan. Elle devient le fer de lance du commerce portugais durant le siècle suivant. Puis les Hollandais ont le monopole de 1636 à 1796, ils brulaient la surproduction pour maintenir les prix. Ensuite, les Anglais prennent le marché en main (cf. histoire générale des épices).

A la fin du XVIIIème siècle, elle est introduite à Java et aux Seychelles grâce aux travaux de Pierre Poivre.

Croyances

Un mythe gréco-romain, colporté par les marchands arabes (selon Hérodote : Histoires) raconte que la cannelle provenait d'une montagne du fin fond de l'Arabie, où elle était jalousement gardée par de cruels oiseaux de proie qui l'utilisaient pour bâtir leurs nids. Comme ils nichaient sur les flancs de la montagne, les braves explorateurs arabes devaient lancer de gros et sanglants quartiers de viande de singe pour que les oiseaux, avides de sang, les entreposent dans leurs nids qui finissaient par céder sous la masse. Les courageux explorateurs arabes devaient faire très vite pour grappiller quelques fragments de cannelle provenant des nids car les oiseaux ne restaient pas dupes longtemps…

Selon une tradition autrichienne, les amoureux s'offrent des petits bouquets contenant de la cannelle, en gage de leur amour. D’ailleurs, dans le langage des fleurs  de l’époque victorienne, la  cannelle  signifiait «Ma fortune est à vos pieds»

Vertus

Nicolas Lémery, médecin apothicaire du XVIIIe, parlait en ces termes de la cannelle : «Elle excite l'urine et les humeurs, elle fortifie l'estomac, le coeur et le cerveau, elle aide à la digestion, elle excite les mois et l'accouchement des femmes et chasse les vents. Son usage immodéré enflamme les humeurs et les jette dans une grande agitation. Elle convient aux vieillards, aux flegmatiques et aux mélancoliques ainsi qu’à ceux qui ont un estomac faible. Mais elle ne convient point aux jeunes gens d'un tempérament chaud et bilieux.»

De nos jours, elle est reconnue comme étant stimulante grâce à l’aldéhyde cinnamique, astringente, carminative, efficace contre la diarrhée et les maux estomac. C’est un puissant antiseptique, antifongique et antibactérien. On l’utilise en aromathérapie contre la grippe et les refroidissements. C’est également un antispasmodique.

Source : Medizinal-Pflanzen de Köhler T.Schoenpke

Recette des beignets berlinois

Ingrédients

1 kg de farine

2 oeufs entiers

1 tasse de beurre

1 tasse de sucre

1 petit carré de levure de boulanger fraîche

1/2 litre de lait

Un verre d'eau

Huile de tournesol

Sucre glace mélangé à 1 c. à café cannelle et une goutte de fleur d'oranger

Préparation

Faire fondre le beurre. Mélanger dans un saladier le beurre, le lait, le petit carré de levure, l’eau, la farine et le sucre. Laisser reposer la pâte qui va gonfler jusqu'à emplir le saladier. Déposer la pâte sur le plan de travail et l'étaler un peu avant de faire des ronds avec la tasse. Poser sur un grand plat la moitié des "ronds" et dessus étaler la confiture. Ensuite, poser un autre rond qui fera un chapeau.

Au pinceau lisser les contours avec un peu d'eau. Laisser lever encore. Puis dans une grande poêle, chauffer 1/4l d'huile de tournesol. Faire frire quelques minutes de chaque coté avant de les sécher au papier ménage. Saupoudrer la préparation de sucre, de cannelle et de fleur d’oranger

Servir avec un thé aux agrumes

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