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Royaume-Uni: Keir Starmer allume le feu chez les conservateurs

Écrit par Damian Robin et Aurelien Girard
05.11.2009
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  • Keir Starmer, responsable des poursuites judiciaires.(攝影: / 大紀元)

Le responsable des poursuites judiciaires britannique, Keir Stramer, a déclenché un incendie politico-médiatique mercredi 22 octobre en se faisant défenseur du Human Rights Act (Plan pour les droits de l’homme), que le parti conservateur veut annuler – ou en langage officiel, «rendre plus britannique».

 

Dans un discours marquant l’anniversaire de sa prise de fonction, Keir Starmer a rappelé que le Royaume-Uni a été l’un des fondateurs de la convention de 1950 sur laquelle l’Human Rights Act est basée. Les droits que celui-ci protège sont pour lui «de base; ils sont fondamentaux; et j’oserais suggérer que, pour la majorité d’entre nous, ils font tellement partie de notre façon de vivre que nous les prenons pour naturels».

 

Le Human Rights Act, adopté par le Parlement britannique en 1998 et devenu loi en 2000, est critiqué pour sa permissivité, qui d’après ses détracteurs permet à des terroristes de trouver refuge en Angleterre, et rend difficile la déportation de personnes accusées de crimes majeurs.

 

Le dirigeant conservateur David Cameron laisse entendre que le Human Rights Act donne plus de droits aux criminels qu’aux citoyens, et l’illustre par le cas de Learco Chindamo, assassin de l’enseignant Philip Lawrence en 1995: Condamné en Grande Bretagne, il n’a à ce jour pas pu être décidé de le déporter vers son pays d’origine après la fin de sa sentence, sous prétexte que ceci serait une atteinte à ses droits de l’homme.

 

Le Human Rights Act se revendiquant de la Convention Européenne des Droits de l’Homme, le Parti conservateur souhaite le remplacer par un Traité des Droits britanniques lors de la formation du prochain gouvernement, et ainsi se distancier de la législation européenne sur le sujet.

 

M. Starmer, avocat spécialiste des droits de l’homme, a été nommé pour cinq ans, ce qui signifie qu’il conservera son poste jusqu’à la mi-législature du prochain parlement britannique. Certains parlementaires demandent cependant sa démission, jugeant inacceptable que le responsable des poursuites judiciaires critique les positions d’un parti politique.

 

Keir Starmer s’est récemment illustré en prenant la défense de deux terroristes suspectés et en obtenant de la Chambre des Lords que le système de garde à vue des terroristes présumés soit déclaré illégal. Fin septembre, il a également pris position en faveur du suicide assisté et obtenu que les proches d’un malade souhaitant se donner la mort ne soient plus poursuivis pour l’avoir accompagné.

 

Le Daily Mail, aussi outré que les Conservateurs, titrait le 24 octobre: «L’homme qui est une honte pour la justice», article dans lequel la journaliste Amanda Platell affirme que le «Human Rights Act a fait plus pour diminuer le sens naturel de la justice dans ce pays que toute autre loi.» Un éditorial du Guardian commence par contre par des félicitations à Keir Stramer qui «a rejeté des appels à la réforme basés sur des analyses biaisées, avertissant qu’elles seraient une honte pour le pays».

 

Cité par le Times, M. Starmer essayait fin de semaine dernière d’étouffer les flammes de la controverse en insistant sur le fait que ses remarques étaient non politiques: «Cela ne visait ni une personne en particulier, ni un parti en particulier». Quitte à enfoncer le clou en insistant sur le fait que la notion de protection des terroristes par le Human Rights Act est un mythe: «Le Human Rights Act s’est montré hautement efficace dans la protection des victimes et des témoins d’un crime. Je crains que des modifications affectent la façon dont nous combattons le crime dans ce pays. Je crois qu’il est tout à fait approprié que je m’exprime à ce sujet».

 

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