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Faux diplômes pour 12.000 professeurs en Chine centrale

Écrit par Luo Xi et Chen Xiangyun
19.12.2009
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Au moins 12.000 professeurs de la province de Hubei en Chine ont reçu de faux diplômes qui ne sont pas reconnus au niveau national, mais seulement dans cette province.

Li Ping (pseudonyme) a commencé à enseigner à Shenzhen en mai jusqu’au moment où son employeur l’a licenciée après avoir vérifié que son diplôme n’était pas valide d’après le site internet du ministère de l’Éducation, selon le média d’État, Le Quotidien du Peuple daté du 19 novembre.

Li n’est qu’un exemple parmi 12.000 enseignants d’écoles primaires et secondaires du Hubei qui ont payé 4.000 yuans (environ 400 euros) pour passer le même diplôme en ligne, programme délivré entre 2000 et 2002 pour les universités et soutenu par le département d’éducation de la province de Hubei.

«Nous faisions confiance à la procédure du département d’éducation de la province de Hubei», explique Li. «Nous n’aurions jamais pensé être ainsi trompés.» Les représentants de l’université avaient promis que ceux qui passaient ce programme de cours de deux ans obtiendraient un diplôme reconnu, toujours d’après Le Quotidien du Peuple.

Li a essayé de vérifier la validité de son diplôme en se rendant au Centre d’information et d’orientation de l’éducation supérieure de Chine dépendant du ministère de l’Éducation. Les nouvelles étaient mauvaises. Des représentants lui ont expliqué que le programme n’était pas certifié au moment où elle l’a passé.

Depuis, son université a changé de statut, elle est devenue l’Université d’Éducation du Hubei en 2007, et cela n’arrange pas Li.

Li s’est également entretenue avec un responsable qui souhaite garder l’anonymat au département d’éducation continue de son université, d’après Le Quotidien du Peuple. «Notre université a délivré ce programme en ligne pendant trois ans», a-t-il dit. «Ce programme était d’abord autorisé par le bureau d’éducation provinciale, mais il a été stoppé pour des raisons règlementaires. Les diplômes sont valables dans le Hubei, mais nous ne savons pas pourquoi il n’a pas pu être validé par le ministère de l’Éducation».

Dans une interview réalisée par la télévision libre New Tang Dynasty (NTDTV), le vice président du département d’éducation continue a dit: «Les faits concernant [Li Ping] remontent à 2003. Je ne connais pas bien son cas car je n’étais pas là à l’époque.»

Le département de la promotion de l’université a donné la même excuse: «Nos directeurs parlent encore de cet incident, ils ne savent pas exactement ce qui s’est passé.»

Un journaliste de NTDTV a demandé au ministère de l’Éducation ce qu’il en était du numéro de diplôme de Mle Li, «Je n’ai jamais vu un tel numéro», a expliqué le fonctionnaire. «Nous n’avons pas de tels numéros parmi les diplômes que nous délivrons.»

Le ministère a conseillé aux victimes de rapporter ce qui leur est arrivé à la police.

Dans un article intitulé «Qui est responsable des faux diplômes?» publié dans le Journal des Consommateurs en Chine, Yang Haidong fait porter la responsabilité au bureau de l’Éducation de la province de Hubei. «Ces faux diplômes ont nui non seulement à plus de 10.000 enseignants de la province de Hubei, mais aussi à la réputation du système d’éducation», écrit Yang. Il explique que le système d’éducation supérieure chinois n’est plus axé sur la connaissance et les compétences. Il ne vise plus qu’à délivrer des diplômes.

«Ce scandale des faux diplômes n’est qu’un incident dans un phénomène plus global qui est totalement chaotique», conclut-il. «Nos programmes d’éducation continue deviennent une sorte ‘d’industrie du diplôme’. Cela satisfait peut-être les intérêts de quelques uns mais ne contribue en rien à l’intérêt général des étudiants.»

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