Grève massive à l’université de Berkeley en Californie

Écrit par Vicky Jiang, La Grande Époque
02.12.2009

  • La police monte la garde devant le Wheeler Hall.(攝影: / 大紀元)

BERKELEY, Californie – Parmi les cris de rassemblement, une foule  de plusieurs centaines d’étudiants, d’enseignants, d’employés, et de syndicalistes, a commencé à protester le 18 novembre devant le Wheeler Hall de l’université Berkeley en Californie – derrière un impressionnant cordon de policiers. Depuis près de deux semaines, la mobilisation ne faiblit pas pour protester contre la récente décision du doyen de l’université de Californie d’augmenter de 32 % les frais de scolarité au premier semestre 2010. Selon le personnel administratif, 3.800 étudiants n’ont pu accéder à leurs cours du fait de la mobilisation.

 

Pendant les trois premiers jours de grève, étudiants et employés syndiqués ont formé des piquets de grève afin de bloquer l’entrée de l’université. Les alarmes incendie retentissaient continuellement dans tous les bâtiments du campus, s’ajoutant aux cris et aux slogans. L’alarme du bâtiment principal a tellement sonné qu’elle en est tombée en panne.

 

Liz Perlman, une représentante de la Fédération américaine d’Etat, de comté et des employés municipaux (l’ AFSCME), une organisation qui représente les agents de sécurité du campus, a indiqué que ceux-ci s’étaient également mis en grève pour soutenir les étudiants, 38 personnels de service ayant été licenciés en raison des restrictions budgétaires de l’université.

 

«Les grévistes veulent que leurs voix soient entendues et que soit montré où l’administration dépense l’argent», explique Mme Perlmann. «Tant qu’ils seront 400 ou 500 personnes à manifester, la police réfléchira à deux fois avant d’agir», a t-elle ajouté.

 

De nombreux étudiants interrogés disent soutenir la grève, sans forcément y participer eux-mêmes. Matt Koh, étudiant spécialisé en biologie cellulaire et moléculaire, regrette par exemple que les demandes des grévistes ne soient pas assez claires pour apporter une solution à l’augmentation des frais de scolarité et à la diminution du nombre d’enseignants.

 

Le 21 novembre, les forces de police de Berkeley ont cerné les manifestants qui avaient envahi les locaux, conduisant à plusieurs arrestations.

 

«La situation est vraiment grotesque», s’indigne Anne Smock, membre du département de français de la faculté. «La réticence du public à payer les impôts, celle des législateurs à les prélever, et la réticence de l’université à résoudre la situation heurtent les plus faibles», dit-elle. «Des employés qui travaillent ici depuis 20 ou 30 ans ont été renvoyés», ajoute-t-elle.

 

Sans soutenir l’occupation des bâtiments universitaires, Mme Smock a pris part aux manifestations afin de soutenir ces étudiants car beaucoup d’entre eux sont «sérieusement engagés» dans la grève.

 

En raison de la crise budgétaire de l’éducation, les campus des universités californiennes ont procédé à des réductions du nombre d’inscriptions globale ainsi que de celles des étudiants de couleur, opérant des coupes franches dans le budget d’encadrement et d’administration du campus, selon le site Internet ucstrike.com dédié au mouvement lancé par plusieurs campus universitaires depuis la première grève du 24 septembre dernier.

 

Kriss Worthington, membre du Conseil de la ville de Berkeley, considère que l’université est «irresponsable vis à vis des étudiants et du personnel», et qu’il y a un besoin d”être «mieux organisés et plus efficaces.» Pour le conseiller municipal, l’origine du problème est la mollesse des dirigeants de l’université qui n’ont pas mis assez d’efforts pour convaincre l’État californien de s’attaquer aux difficultés budgétaires du prestigieux campus. Les campus de l’UCLA et UC Santa Cruz sont aussi mobilisés.