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Invvictus: Réunir par le jeu

Écrit par Mélanie Thibault, La Grande Époque
28.12.2009
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  • Morgan Freeman et Matt Damon dans le film Invvictus(Photographer: Keith Bernstein /

L’histoire du film relate le moment où Nelson Mandela, président de l’Afrique du Sud depuis un an, prend en main l’équipe de rugby lors de la coupe du monde de 1995 afin qu’elle réconcilie les Noirs et les Blancs par la passion partagée pour ce sport. Seulement, les Noirs ne s’identifient pas à une équipe presque entièrement constituée de Blancs, à une exception près, alors que la population est à majorité noire. Invvictus est un poème de William Ernest Henley qui aida Nelson Mandela à traverser ses 27 années d’incarcération par la force de son message : la reviviscence de nos forces intérieures par l’inspiration. C’est ce que Nelson Mandela (Morgan Freeman) inculquera à François Pienaar (Matt Damon), capitaine de l’équipe de rugby.

Invvictus a la signature conformiste du film hollywoodien : musique satinée, effets sonores à outrance, ralentis soulignant les grands moments, tout y est. Pour une réalisation d’Eastwood, c’est décevant. Néanmoins, les deux heures et quart passent à toute vitesse grâce aux dialogues scénarisés par Anthony Peckham, tirés du livre de John Carlin Playing the Enemy. Nous voudrions conserver la plupart des échanges entre le président et son entourage. Mandela réconcilie Blancs et Noirs à commencer par son équipe politique et même ses gardes du corps. La façon dont il s’y prend est aussi ludique qu’un bon match de rugby : sans bagarre, ayant pour seul défi de confronter les deux partis pour que se réunissent les cultures dans ce grand jeu de la vie.

La grande finale, disputée à l’équipe de la Nouvelle-Zélande, est alourdie par les clichés associés au suspense où la caméra zoome sur le minuteur, lequel fait défiler lentement les dernières secondes, les yeux des joueurs rivés sur celui-ci, leurs muscles rougis, suintant et boueux juste comme il le faut. Ces procédés faciles abondent parce qu’ils fonctionnent, mais deviennent lassants tant ils sont prévisibles.

Il est dommage aussi que Montréal nous offre ce film de Clint Eastwood en version originale sans sous-titre ou doublage en français, car l’accent sud-africain n’est pas toujours évident à comprendre et nous ne voulons perdre aucun mot du dialogue tout en conservant la voix réelle des acteurs. Ce film peut traverser le temps, car il est rattaché à une réalité que ne peuvent complètement démanteler les études du marché cinématographique. Un film qui rassemble pour le plaisir du jeu à l’écran et pour les dialogues savoureux du personnage admirable qu’est Mandela.

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