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Interrogations autour de la «banque ADN» anglaise

Écrit par Simon Veazey, La Grande Époque
04.12.2009
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  • La banque de données ADN britannique, insuffisamment cadrée juridiquement, connaîtrait des dérives. (Leon Neal/AFP/Getty Images)(攝影: / 大紀元)

LONDRES— La banque de données ADN britannique s’est progressivement développée jusqu’à devenir la plus grande au monde, mais pourrait connaître des «dérives fonctionnelles», affirme un rapport qui commence à faire du bruit.

Le document de 104 pages intitulé «Rien à cacher, rien à craindre?» recommande que la biobanque, qui contient plus de cinq millions d’ADN humains, soit régie par une charte venant du Parlement britannique et régie par une autorité indépendante, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui.

Le Parlement n’a en effet pas abordé la question des utilisations possibles de la banque d’ADN, ni celle des moyens de sa protection. Le gigantesque stock de matériel génétique s’est développé progressivement, d’après le professeur Jonathan Montgomery, président de la Commission de Génétique Humaine, auteur du rapport.

«En même temps il y a eu une dérive fonctionnelle qui a permis le stockage de l’ADN de plus en plus de gens, mais il n’est pas certain que ceci ait permis d’améliorer l’identification de criminels», dit-il.

Le rapport demande un débat parlementaire complet sur la «UK Biobank», une nouvelle législation, et un organisme indépendant pour la contrôler. Il s’appuie sur les déclarations d’un policier à la retraite qui indique que de nombreux policiers de terrain arrêtent des personnes principalement pour prélever leur ADN et conserver leurs informations génétiques, qu’ils soient ou non reconnus coupables d’un délit ou d’un crime. Près de 8% de la population anglaise serait représentée dans la base de données nationale.

Pour les auteurs, une partie de la responsabilité est à chercher dans les séries TV mettant à l’honneur des services de police scientifique, et indiquent que cette culture populaire a contribué à la perception que l’ADN est l’outil ultime pour le succès des enquêtes.

Contrairement à cette perception générale, indique le rapport, l’efficacité de la base de données ne semble pas être à la hauteur des attentes, tout en rendant les enquêteurs de police excessivement dépendants des analyses génétiques.

Pour Jonathan Montgomery, les conclusions favorables à la biobanque ADN ne sont pas statistiquement valables et jouent sur quelques exemples médiatiques et à fort impact émotionnel. «Leur répétition, le fait qu’on les ramène toujours sur la table, renforce l’attitude publique à ce sujet, comme s’il s’agissait de nouveaux cas.»

Un document interne du ministère de l’Intérieur britannique mentionne pour seule preuve de l’efficacité de la banque ADN la déclaration d’une mère suite au meurtre de son enfant. Certains exemples utilisés médiatiquement pour prouver l’efficacité de la banque se sont de plus avérés faux: L’association Liberty a ainsi établi que dans plusieurs d’entre eux, l’ADN n’avait pas été l’élément permettant d’identifier les coupables.

«L’idiotie de tirer des conclusions générales à partir de cas particuliers, et l’utilisation d’une rhétorique factice… pour renforcer les croyances ne devraient pas remplacer les faits et le raisonnement» indique le rapport.

Celui-ci pose aussi la question des biais, la population noire étant proportionnellement quatre fois plus représentée dans la banque que le reste de la population.

L’association britannique des commissaires de police (ACPO) a déclaré ne pas rejoindre cette analyse. Elle pointe le fait que le rapport ne fournit pas de preuve de ses affirmations.

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