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Des alpinistes enregistrent les plus faibles taux d'oxygène dans le sang

Écrit par Cordis Nouvelles
11.02.2009
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Pour la première fois dans l'histoire, on a réussi à mesurer la quantité d'oxygène contenu dans le sang d'alpinistes près du sommet de l'Everest. Cet exploit a été accompli par une expédition menée par des médecins de l'University College de Londres (Royaume-Uni). Leurs résultats ont été publiés récemment dans le New England Journal of Medicine.

L'Everest, ce nom seul suffit à faire rêver... Pour avoir le privilège de s'y attaquer, les alpinistes doivent réserver leur tour des années à l'avance. Une équipe de médecins de l'University College de Londres a réussi à établir un camp de base sur ses pentes, dans le but de réaliser des études scientifiques relatives aux effets des conditions extrêmes de la très haute montagne sur le système humain. Leurs découvertes seront utiles aux alpinistes ainsi qu'à ceux qui souffrent, par exemple, du syndrome de détresse respiratoire aiguë (SDRA) ou de celui de «l'enfant bleu».

Les médecins de l'équipe Caudwell Xtreme Everest sont également des alpinistes chevronnés. Ils ont grimpé jusqu'à 8400 mètres au-dessus du niveau de la mer, près du sommet, et ont analysé leur sang à partir de prélèvements dans les artères des jambes. Ils ont ainsi confirmé une supposition de longue date, à savoir que la quantité d'oxygène dans le sang des alpinistes en haute montagne est incroyablement faible. Au niveau de la mer, ce taux ne se rencontre que chez les personnes qui sont sur le point de mourir.

L'équipe a porté des masques à oxygène pendant l'ascension, puis les a retirés vingt minutes avant la prise de sang, afin d'équilibrer leurs poumons avec la teneur de l'air en oxygène à cette altitude. En raison des températures extrêmes (-25 degrés Celsius) et de vents dépassant les vingt nœuds, ils n'ont pu effectuer les mesures au sommet et ont dû redescendre vers un site plus sûr.

En atteignant ce site, ils ont retiré leurs gants, ouvert leurs vêtements et prélevé du sang dans l'artère fémorale, au niveau de l'aine. Le sang prélevé sur quatre membres de l'équipe a été descendu et analysé, dans les deux heures qui ont suivi, dans un laboratoire mis en place au camp de base sur le flanc de l'Everest, à 6400 mètres d'altitude.

Normalement, la pression partielle de l'oxygène dans le sang est de 12 à 14 kPa (kilopascals). On considère qu'en dessous de 8kPa, le patient est en situation critique. Dans les échantillons prélevés lors de l'expédition, la pression partielle était en moyenne de 3,28kPa, avec un minimum à 2,55kPa. Les scientifiques ont fait l'hypothèse que l'accumulation de fluides dans les poumons, attribuable à l'altitude, est en partie la cause de ces valeurs, bien plus faibles que celles qu'ils attendaient.

L'expédition a été dirigée par le Dr Mike Grocott, conférencier principal en soins intensifs à l'University College de Londres, qui a déclaré : «En observant des individus sains en haute altitude, où l'oxygène est raréfié, nous pouvons étudier les modifications physiologiques qui pourraient améliorer les soins intensifs en hôpital, car un faible taux d'oxygène est un problème quasiment universel dans ce domaine. La découverte de pressions partielles d'oxygène aussi basses chez des alpinistes en haute montagne pourrait conduire à réévaluer les objectifs de traitement pour les patients malades depuis un certain temps, et qui pourraient s'être adaptés à ce manque d'oxygène dans le sang.»

Il faut cependant interpréter avec prudence les résultats de l'étude. «Nos résultats devront être évalués davantage, avant de pouvoir être traduits en pratiques cliniques», déclare Dr Grocott. «Nous espérons que la poursuite de ces études aboutira à terme sur de meilleurs traitements pour les patients atteints du syndrome de détresse respiratoire aiguë (SDRA), de fibrose kystique, d'emphysème, de choc septique, du syndrome de l'enfant bleu et d'autres maladies graves.»

Pour de plus amples informations, consulter :

Équipe Caudwell Xtreme Everest

[www.xtreme-everest.co.uk]

New England Journal of Medicine (NEJM)

[http://content.nejm.org]

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[Cordis.europa.eu]

 

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