Un journaliste chinois est secouru par le gouvernement canadien

Écrit par Matthew Little, La Grande Époque
16.02.2009
  • Le journaliste chinois Jiang Weiping, qui avait été emprisonné en Chine(攝影: / 大紀元)

Jiang Weiping est un journaliste qui n’a pas froid aux yeux, si bien que ses enquêtes révélant la corruption au sein du Parti communiste chinois lui ont valu six ans de prison.

Mais il est maintenant au Canada, après un périple clandestin rendu possible grâce à une autorisation spéciale accordée selon des considérations d'ordre humanitaire par le ministre de la Citoyenneté et de l'Immigration, Jason Kenney.

En enquêtant sur les fonctionnaires corrompus en Chine, M. Jiang a rapporté le cas de Ma Xiangdong qui avait perdu, aux jeux d'argent, 30 millions de yuans (5,4 millions de dollars) provenant de fonds publics. Une autre histoire concernait un fonctionnaire qui avait utilisé l'argent des contribuables pour acheter des voitures et des maisons à ses 29 maîtresses. Dans une troisième affaire, Bo Xilai, après avoir protégé d'autres fonctionnaires corrompus, avait été nommé ministre du Commerce.

Les efforts de Jiang Weiping pour révéler la corruption dans les hautes sphères du parti lui ont coûté très cher. Il a été arrêté en janvier 2004 et, l'année suivante, il a été condamné pour «divulgation des secrets d'État» et «incitation à la subversion du pouvoir d'État».

Il a été condamné à huit ans de prison mais, après avoir fait appel, la sentence a été réduite à six ans. Lorsqu’il était en prison, les visites lui ont été interdites pendant deux ans et, à une occasion, il a passé 45 jours en isolement.

M. Jiang était journaliste et ex-chef de bureau pour un quotidien dont le siège est à Hong Kong. En conférence de presse la semaine dernière, il a déclaré que les médias «ont le devoir, dans une société civile, de surveiller les actions du gouvernement. Malheureusement, sous l'actuel système politique en Chine, il s'agit d'un travail à haut risque».

Jiang a ajouté que sa «recherche pour la liberté de presse n'a pas été ébranlée. Mon objectif de construire la démocratie et l'État de droit en Chine est également inchangé».

M. Jiang a remercié les organisations qui l’ont aidé à obtenir sa libération, incluant PEN Canada. La présidente de cette organisation œuvrant pour la liberté de la presse, Nelofer Pazira, a loué le courage moral de Jiang.

«Il est facile de dire de ne pas avoir peur de rapporter les faits des gens au pouvoir», a-t-elle mentionné, «mais la plupart d'entre nous deviennent silencieux lorsque le pouvoir réplique. Le prix élevé que M. Jiang a payé pour avoir refusé de suivre la ligne tracée par les censeurs chinois omniprésents nous rappelle comment la liberté d'expression peut être dangereuse et difficile lorsque l'État est déterminé à vous intimider.»

Reporters sans frontières considère le régime chinois comme un des plus répressifs envers les journalistes. C'est en Chine qu'il y a le plus de journalistes emprisonnés.

Jiang Weiping a réussi à s'évader de la Chine grâce à un permis très rare octroyé par le gouvernement canadien. C'est seulement la deuxième fois que les conservateurs émettent un tel permis depuis leur arrivée au pouvoir. Grâce à ce permis, M. Jiang peut habiter et travailler au Canada pour une période de deux ans. Durant ce temps, il peut entreprendre les procédures pour devenir résident permanent.

Tout ce qu'il a eu à faire était de se rendre à l'ambassade canadienne à Pékin, soit un voyage de dix heures à partir de Dalian, une ville au nord-est de la Chine, où il habitait. Mais même ce voyage anodin était dangereux, car Jiang était sous surveillance. Se déplaçant avec une petite valise, il a couru le risque. Il y a deux semaines, il est descendu de l'avion à l'aéroport de Toronto et il a rejoint son épouse et sa fille, arrivées au Canada en 2004.

Quelques jours après son arrivée au Canada, il appelait au changement en Chine.