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Israël : la droite victorieuse aux législatives

Écrit par Stéphanie Krug, Collaboration spéciale
17.02.2009
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  • Le chef du Likoud, Benjamin Netanyahu(Stringer: Uriel Sinai / 2009 Getty Images)

Les élections législatives israéliennes de la semaine dernière n'auront pas aplani le paysage politique de la région. Les résultats ont engagé d'intenses tractations afin de déterminer qui sera à la tête du nouveau gouvernement.

Le parti Kadima de Tzipi Livni a remporté 28 sièges, tandis que le Likoud de Benjamin Netanyahu, ex-premier ministre et tête de file de la droite, en a gagné 27. Le parti d'extrême-droite Yisraël Beïtenu d'Avigdor Lieberman est arrivé en troisième position avec quinze sièges au Parlement, battant le parti travailliste d'Ehud Barak qui n’obtient que treize sièges, soit le pire score de son histoire.

La performance surprenante du controversé Lieberman a consacré la victoire de la droite, avec 65 sièges sur une possibilité de 120. Des craintes surgissent qu'une éventuelle coalition regroupant les partis de droite réduise davantage les chances d'un redémarrage du processus de paix avec les Palestiniens. Ceci stopperait net les demandes internationales et ferait obstacle à l’administration Obama voulant favoriser la paix fondée sur la coexistence de deux États.

Selon le journal Maariv, des pourparlers se déroulent actuellement dans le plus grand secret concourant à la mise en place d'une «grande coalition» regroupant Kadima, le Likoud et le Parti travailliste. L’union de ces trois formations pourrait changer la donne et permettre d’enrayer le blocage politique, mais elle serait probablement impuissante à sortir les pourparlers de paix israélo-palestiniens de l’impasse.

Bien que Livni l’ait emporté sur Netanyahu, elle semble peu en mesure de pouvoir créer une coalition majoritaire en vue d’assumer le poste de premier ministre et être chargée de former le nouveau gouvernement. Netanyahu ne se voit pas entrer dans une coalition avec Kadima sans en prendre la tête, alors que la droite est majoritaire.

Il semble que le chef du Likoud demeure favori et plus en mesure d’être choisi par le président Shimon Pérès. Ce dernier dispose d’une semaine après la publication des résultats officiels (le 18 février) pour entamer des consultations avec les différents partis représentés au Parlement et désigner le futur successeur d’Ehud Olmert, toujours en fonction.

À l’issue de cette nomination, le nouveau premier ministre aura devant lui seulement six semaines pour former le nouveau gouvernement. Selon le politologue Abraham Diskin de l'université hébraïque de Jérusalem, les chances de Tzipi Livni sont presque nulles.

Quant à Avigdor Lierberman, qualifié de vrai gagnant des élections en raison de son pouvoir de trancher en faveur d'un côté ou de l'autre, il serait normalement plus favorable à la création d'un gouvernement de droite.

Ce personnage controversé, aux déclarations incendiaires, considéré comme «fasciste» par la gauche israélienne, n’a cessé d’attirer de nouveaux sympathisants en faisant reposer sa campagne sur la décision de retirer aux Arabes israéliens la citoyenneté s’ils se montraient hostiles à la reconnaissance solennelle de l’État juif.

La formation d’un gouvernement nationaliste où les petits partis religieux et le Yisraël Beïtenu s’allieraient autour du Likoud augurerait le pire en matière de pourparlers israélo-arabes. On connaît les positions intransigeantes du Shas (11 sièges) qui entend préserver le statut de Jérusalem comme «capitale éternelle et indivisible» d’Israël alors que les requêtes palestiniennes ne démordent pas sur la volonté de faire de Jérusalem-Est la capitale de leur futur État.

Dans ces conditions, le nouveau chef de la Maison-Blanche, Barak Obama, qui a rappelé la nécessité impérieuse de ranimer les négociations entre Israël et l’Autorité palestinienne pour éviter tout retour à la violence au Proche-Orient après la crise à Gaza, semble bénéficier d’une marge de manœuvre très mince et hériter d’un chaos paroxystique de part et d’autre qui va à l’encontre de toute perspective de paix.

 

Si la coalition dirigée par Benjamin Netanyahu se réalise avec l’appui du Shas, on peut prévoir une intensification de la colonisation à Jérusalem-Est, dans tous les quartiers arabes et en Cisjordanie. 

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