Les lanternes chinoises portent chance et nourrissent les espoirs

Écrit par Monika Weiss, La Grande Époque
19.02.2009

Cette ancienne tradition aux significations les plus variées a su passer le test du temps.

  • lanterne chinoise(攝影: / 大紀元)

« C’est un porte-bonheur ! », s’est exclamé un ami chinois en me présentant l’une des lanternes chinoises, rouge et très belle.

Ensuite, j’ai appris que les lanternes chinoises peuvent aussi communiquer des informations sur la naissance, la mort, le statut social, et même un danger à l’avenir.

En Chine, les dynasties se succédaient. Au temps des siècles de paix, la taille et la position de la lanterne à l’entrée d’une maison indiquait la position sociale des habitants. De précieuses lanternes de soie étaient accrochées devant la maison des riches, tandis que les lanternes rouges annonçaient de joyeux événements comme les naissances et les mariages.

En signe de deuil, les Chinoises accrochaient une lanterne blanche à l’entrée de la maison. En Asie, il est courant d’utiliser le blanc pour l’associer à la mort. Une lanterne bleue montrait une diminution de l’énergie, signifiant qu’il y avait de la maladie dans la famille.

Une histoire de stratégie et d'invention

En l’honneur de son inventeur, on les appelle encore « lanternes Kongming » du nom du stratège militaire et héros de guerre  Zhu Ge Liang (181-235 av. J.-C.), mieux connu sous le nom de Kongming. Il fut l’un des plus célèbres conseillers militaires dans l’histoire de la Chine et est aussi devenu Premier ministre du royaume de Shu. Au cours de la période des Trois Royaumes, il a utilisé les lanternes pour la première fois pour transmettre une information essentielle sur une situation militaire urgente.

Une fois au cours d’une bataille, Kongming a perçu que ses troupes étaient entourées dans une petite ville. Il était impossible d’y échapper, il ne pouvait ni informer ni demander de l’aide à ses camarades de combat. Kongming  a donc demandé à ses troupes de faire des grands ballons, fermés en haut et ouverts en bas, avec de fines tiges de bambou et du papier. Au bas, il y avait une petite structure de bambou dans laquelle on plaçait un morceau de tissu trempé dans l’huile que l’on allumait. Après un certain temps, l’air dans les lanternes devenait tiède, puis chaud. Le papier se dilatait et la lanterne s’élevait alors dans l’air. Quand le tissu se consumait, les lanternes tombaient sur le sol. Jusqu’à aujourd’hui, c’est le principe de fonctionnement des ballons aérostatiques.

Avec l’aide de Yi Ching, un livre d’oracles de milliers d’années d’histoire de la Chine, Kongming a prédit à quelle heure le vent soufflerait et dans quelle direction. Puis, selon cette prédiction, au moment opportun, il a lâché les lanternes qui portaient des informations importantes sur son encerclement. Les « messagers volants » se sont déplacés vers leurs compagnons de lutte situés hors de la ville. Lorsqu’ils ont appris l’appel désespéré de Kongming et de ses troupes, ils sont entrés rapidement dans la ville et les ont sauvés.

Signes de bonheur et d'espoir 

Pendant la révolution culturelle de Mao en Chine entre 1966 et 1976, les lanternes traditionnelles, à l’instar de nombreux autres objets culturels précieux, ont été dépréciées – car symboles de la bourgeoise – et ont été interdites.

Il a fallu deux ans pour que la terrible expérience et l’ombre de la révolution culturelle se dissipent. En 1978, le peuple chinois a pu se réveiller de sa léthargie et les vieilles festivités ont réapparu. On célébrait la fin de la révolution culturelle, et plus récemment, on fête le Festival de la Lanterne, qui pendant des millénaires s’est célébré le quinzième jour après le Nouvel An chinois désigné par le calendrier lunaire.

Le Festival de la lanterne est coloré et les lanternes sont pleines d’histoires. Elles montrent la déesse de la lune ou le lapin, qui selon les légendes, habitent dans la Lune. Elles représentent des scènes du célèbre roman Le Voyage en Occident, avec des petits cochons et d’autres animaux. Certaines comportent des devinettes que le spectateur découvre en pleine allégresse.

Aujourd’hui encore, surtout au cours du festival de la Lune, il est coutume de laisser les lanternes de Kongming s’élever dans les airs. Elles ne comportent plus les informations d’urgence sur la situation des batailles, mais les gens y inscrivent leurs espoirs, et comme Kongming, ils espèrent qu’ils deviennent réalité.