Des plantations de Saint-Valentin à Nairobi

Écrit par Héloïse Roc, La Grande Époque - Paris
20.02.2009

  • Mme Wangari Muta Maathai, militante écologiste et politique, devient en 2004 la première femme africaine à recevoir le prix Nobel de la Paix pour u00ab sa contribution en faveur du développement durable, de la démocratie et de la paix ». Elle est à l’initiative du projet u00ab Planter pour la planète ».(Stringer: GIANLUIGI GUERCIA / 2005 AFP)

Chaque année le 14 février, à l’occasion de la Saint-Valentin, la forêt de Karura à Nairobi au Kenya reçoit la visite de milliers de personnes qui viennent planter des arbres. Ce projet est à l’initiative du Programme des Nations Unies pour le développement. Selon le communiqué du PNUE, «les gens ne planteront pas seulement des arbres pour ceux qu’ils aiment, mais aussi comme un symbole de leur amour pour l’environnement». La campagne est intitulée «Trees4Love», ou des arbres pour l’amour.

 

Le PNUE s’est fixé comme objectif pour la planète en 2009 de «planter un arbre par habitant, soit près de 7 milliards d’arbres». Actuellement, ce projet intitulé « Planter pour la planète: la campagne pour un milliard d’arbres», lancée en 2006 a déjà permis de planter 2,6 milliards d’arbres dans le monde. Mme Wangari Maathai, lauréate du prix Nobel de la Paix, a été à l’initiative de cette campagne. Elle avait pour objectif de mobiliser un large panel de population, des chefs d’entreprises aux élèves en passant par les gouvernements et les communautés.

 

REPLANTER 14 MILLIARDS D’ARBRES PAR AN

Ce reboisement devrait combler les disparitions d’arbres dans le monde. Depuis l’an 2000, ce sont plus de 7 millions d’hectares qui partent chaque année en fumée, soit l’équivalent de la surface du Portugal. Ainsi, pour combler les pertes des dix dernières années, il faudrait que 14 milliards d’arbres par an soient réintégrés. C’est une course sans fin car des pays comme le Brésil s’acharnent à détruire les forêts, en toute impunité. Greenpeace diffuse des chiffres alarmants sur la destruction des forêts brésiliennes: «Ce sont dix millions d’hectares rasés de 1996 à 2006 pour l’élevage bovin. La superficie est semblable à celle de l’Islande». Le Brésil est le premier exportateur mondial de viande de bœuf, et «il souhaite représenter 60 % de ce marché mondial à l’horizon 2018, soit le double de sa part actuelle», ajoute l’organisation.

 

Jérôme Frignet, chargé de la campagne «Forêts» pour Greenpeace France explique que «les subventions accordées par le gouvernement brésilien au secteur de l’élevage contredisent complètement ses promesses de lutte contre la déforestation, qui font partie du plan d’action brésilien de lutte contre les changements climatiques». Il pense que «l’Union européenne et les gouvernements des pays industrialisés devraient mettre autant d’énergie et de volontarisme à sauver les forêts tropicales qu’ils en ont mis à sauver les grandes banques».

 

Des pays montrent cependant l’exemple et freinent ce désastre. L’Ethiopie arrive largement en tête du reboisement avec 700 millions d’arbres plantés en 2007. Le Mexique en compte 217 millions et la Turquie 150 millions.