La procrastination est-elle l'apanage de l'être humain ?

Écrit par Cordis Nouvelles
20.02.2009

  • femme couchee ordinateur sur tete(攝影: / 大紀元)

Vous est-il déjà arrivé de reporter un rendez-vous chez le dentiste? Ou de remettre à plus tard la rédaction de votre mémoire de fin d'études de 70 000 mots? Ou encore de ne pas appeler le plombier pour venir réparer une fuite? Vous n'êtes pas seuls dans ce cas. Partout dans le monde, nous remettons à plus tard ou ne respectons pas le programme ou les tâches que nous nous sommes fixés. Mais pourquoi?

La procrastination peut coûter très cher. Les retards pouvant être évités peuvent engendrer des pertes en termes de productivité, mais également perturber certaines personnes, notamment leur amour-propre. La question qui intrigue les chercheurs est de savoir si l'homme est simplement programmé pour remettre à plus tard.

Les chercheurs de cette étude, dirigée par Dr Sean McCrea, ont découvert que la tendance à remettre à plus tard n'est pas le reflet d'un sentiment d'insécurité, mais plutôt d'une croyance selon laquelle demain sera un jour plus favorable à l'exécution de nos plans.

L'équipe a tenté d'établir un rapport entre la manière dont les personnes envisagent une tâche et leur tendance à la remettre à plus tard. Ils souhaitaient déterminer si le fait de considérer certaines tâches psychologiquement «distantes» pousse les individus à retarder la date ou l'heure de leur exécution plutôt que de les faire directement.

Le groupe témoin était constitué d'étudiants qui ont dû répondre à des questionnaires distribués par les chercheurs. Ils devaient les compléter et les renvoyer par courrier électronique dans les trois semaines qui suivaient.

Le questionnaire portait sur les tâches journalières, telle l'ouverture d'un compte bancaire, et les chercheurs ont donné différentes consignes quant à la manière d'y répondre.

Un groupe d'étudiants devait réfléchir et décrire les caractéristiques personnelles qu'impliquait chaque activité, y compris le type de personnes qui possédaient un compte en banque. D'autres étudiants devaient répondre de manière plus directe, en détaillant la marche à suivre pour une tâche spécifique ou, par exemple, comment faire un dépôt d'argent à la banque et comment remplir des formulaires bancaires.

Les chercheurs tentaient d'encourager certains étudiants à raisonner d'une manière abstraite et d'autres d'une manière plus concrète. L'équipe a ensuite attendu les questionnaires et a enregistré le temps de réponses de chaque équipe ainsi que les différences entre les deux groupes.

Bien que les étudiants aient été rémunérés pour avoir répondu à ces questionnaires, le groupe chargé de répondre aux questions plus abstraites avait plus tendance à remettre au lendemain que les étudiants de l'autre groupe. Certains étudiants du premier groupe n'avaient même pas répondu à toutes les questions du questionnaire.

Les étudiants qui devaient répondre de manière concrète avaient renvoyé leur questionnaire par courrier électronique plus rapidement que les autres. Ces derniers s'étaient concentrés sur la manière, le moment et l'endroit idéal pour réaliser une tâche spécifique. Les chercheurs supposent qu'en envoyant leurs réponses plus rapidement, les étudiants ont donc été capables de s'atteler à la tâche, sans la remettre à plus tard.

«Concevoir une tâche de manière plus concrète et spécifique rend son exécution impérative [...], ce qui réduit la tendance à la procrastination», peut-on lire dans l'étude. D'après les auteurs, ces résultats auront d'importantes implications pour les directeurs et éducateurs qui souhaitent que leurs employés et étudiants débutent leurs travaux et projets plus rapidement.

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