Les zones humides célébrées par la communauté internationale

Écrit par Héloïse Roc, La Grande Époque - Paris
21.02.2009

  • Un agriculteur indien dans une rizière du village de Varna. Le riz est le symbole même des zones humides.(Stringer: SAM PANTHAKY / 2008 AFP)

La semaine du 2 février, la communauté internationale a célébré les zones humides. C’est ainsi que de nombreuses activités ont été organisées dans ces régions de la planète. Le but était de sensibiliser les populations, de démontrer l’importance des écosystèmes et d’assurer la pérennité de la biodiversité mondiale. Les zones humides apportent l’eau et les éléments indispensables à la survie des espèces, tant humaines, qu’animales et végétales. Elles maintiennent une eau de qualité, jouent un rôle essentiel pour sa filtration et assurent sa pureté.

 

UN REMPART AUX INONDATIONS

Cette célébration mondiale commémore la signature de la convention de Ramsar sur les zones humides. La première convention a eu lieu le 2 février 1971 dans la ville iranienne de Ramsar, au bord de la Mer Caspienne. Elle est entrée en vigueur en 1975 sous l’égide de l’UNESCO. Le thème retenu cette année est convivial, l’eau nous réunit – «D’amont en aval: les zones humides nous relient les uns aux autres». À l’origine, l’accent a été mis sur l’habitat des oiseaux d’eau mais la convention a étendu ce domaine à un environnement plus vaste. Elle reconnaît actuellement l’importance des zones humides sur la biodiversité. En effet, les zones humides existent là où la nappe phréatique est proche de la surface du sol. Elles jouent un rôle primordial d’un point de vue de la faune et de la flore. Elles servent aussi de rempart aux inondations, jouant le rôle de grandes éponges.

 

L’IMPORTANCE DES ZONES HUMIDES

Les zones humides n’ont pas de limite. Elles s’étendent de part et d’autre des frontières, des États et des pays. C’est ainsi que le bon état des zones humides dépend de la quantité et de la qualité des eaux transportées par les rivières, les cours d’eau, les lacs ou les aquifères souterrains. Les pays situés près des frontières peuvent donc être pollués par les voisins. Un cadre international peut alors aider à préserver l’intérêt de tous.

 

En effet, les incidences peuvent être multiples. L’eau peut subir des pollutions très éloignées de son écoulement: des pollutions industrielles, agricoles, voire domestiques peuvent voyager sur plusieurs milliers de kilomètres. Ainsi, la dégradation des habitats des zones humides met en péril la santé et les moyens d’existence des populations locales. Or, les espèces des zones humides, telles que les poissons, les oiseaux, les insectes (papillons, libellules…), les loutres et toutes les espèces migratrices sont mises en péril par les pollutions limitrophes.

 

Les zones humides représentent sur la planète 6% des terres émergées. Elles produisent 25% de l’alimentation mondiale en considérant la pêche, l’agriculture et la chasse. De plus, elles transforment 20% du carbone de la planète. C’est aussi pour les chercheurs une mine extraordinaire du capital génétique végétal. Le riz est le symbole même des zones humides. N’oublions pas qu’il est l’aliment de base de la moitié de la population mondiale.

 

Les marais, les prairies humides, les tourbières et les lacs sont menacés par la poussée des activités humaines telles que les installations hydrauliques, les opérations d’assèchement, de drainage ainsi que par l’intensification des constructions et des espaces bétonnés. En France, 24 sites sont protégés par la convention de Ramsar. Ils représentent une superficie de 828.803 hectares. Le Canada détient la plus grande part mise sous protection avec une surface totale de 13.066.571 hectares.