Fourrure Torture, le parcours des combattants contre le commerce des animaux

Écrit par Suzy Lou, La Grande Époque - Nice
26.02.2009

  • Une quinzaine d'activistes de l'association Fourrure Torture manifestent à Paris.(Staff: CHRISTOPHE SIMON / 2005 AFP)

L’association Fourrure Torture voit le jour en novembre 2004 grâce à de nombreux militants francophones qui informent sans relâche le public sur les atrocités commises dans la production de la fourrure. Des enquêtes présentées auprès des médias et des stands d’information sont organisés avec distribution de tracts et de nombreuses manifestations. Fourrure Torture  progresse en tissant des relations avec les associations de défense des animaux à travers le monde.

LE COMBAT CONTRE L’HORREUR

Une campagne internationale est menée par l’association britannique CAFT (Coalition to Abolish the Fur Trade) qui espère  faire cesser la vente de fourrures par la première chaîne de prêt à porter Zara et de son groupe espagnol Inditex en Europe. Dans la foulée, la campagne est relayée,  médiatisée en France par des militants particulièrement actifs. Son objectif? Montrer aux Galeries Lafayette la cruauté générée par le commerce de la fourrure et demander l’arrêt absolu de la vente de fourrure animale.

 

En février 2005, l’association  Fourrure Torture relayait déjà en France l’enquête menée en Chine par la Protection Suisse des Animaux et EAST International. La plupart des fourrures bon marché proviennent de Chine: chaque année, plus d’un million de peaux de renard, de peaux de chien, de chat et même de vison inondent le marché de la fourrure. C’est une véritable industrie avec toute une chaîne d’acteurs commerciaux qui en tirent profit, tels que les éleveurs, les exportateurs, les importateurs, les grossistes, les boutiques, les grandes surfaces, les détaillants ainsi que les grandes maisons de couture. Fourrure Torture pense donc organiser une manifestation auprès de l’ambassade de Chine et faire prendre conscience au public français de l’horreur des dessous de la fourrure. Des milliers de signatures ont été récoltées en l’espace de quelques jours pour la pétition lancée par l’association.

 

NÉGOCIATION, PRISE DE CONSCIENCE, ON SE MOBILISE

En mars 2006, suite à une négociation avec Fourrure Torture, la chaîne de prêt à porter Promod  et le leader de la vente par correspondance La Redoute deviennent des sociétés «sans fourrure». Puis ce sera au tour des sociétés Camaïeu, Caroll et Décathlon. Dans la continuité, Fourrure Torture diffuse dans les pays francophones l’enquête menée par ANIMAL dans les fermes d’élevage de lapins au Portugal. L’association relaie également l’enquête de CAFT sur l’industrie de la fourrure de lapin en Europe et notamment en France.

 

LA JOURNEE SANS FOURRURE

C’est en 2007, le premier samedi des soldes d’hiver, que Fourrure Torture a lancé sa première «Journée sans Fourrure». Derniers coups médiatiques, en décembre 2008,  des militants déguisés en Père Noël manifestent à Nice devant les Galeries Lafayette. Puis, le 10 janvier, à l’occasion de la Journée Sans Fourrure, les militants distribuent des tracts qui décrivent les conditions sordides dans lesquelles se trouvent plus de 70 millions d’animaux élevés pour leur fourrure. On peut y voir des photos de renards, de visons, de lapins entassés dans des cages minuscules et sales, finissant leur vie gazés, électrocutés ou parfois même dépecés vivants.

 

Questions à Jean-Luc Séguapielli responsable de l’association Fourrure Torture à Nice

 

LGÉ: C’est une manifestation pour une prise de conscience?

Jean-Luc Séguapielli: Oui, il est impératif que les gens sachent ce qu’ils achètent et connaissent  la souffrance des animaux en élevage ou dans la nature avant d’être transformés en manteaux de fourrure. Les étiquettes dans certains magasins sont fausses, on peut y lire «fourrure synthétique», mais en fait c’est de la vraie fourrure.

 

LGÉ: Arrivez-vous à faire pression sur les magasins qui en font le commerce?

Jean-Luc Séguapielli: Nous essayons de leur montrer l’horreur et la cruauté du traitement des animaux. Nous avons eu parfois la satisfaction de constater l’arrêt de la vente dans certains magasins. Malheureusement beaucoup de marques continuent à en vendre. On voit très peu de fourrure en vitrine, mais elles sont cachées au fond du magasin.

 

LGÉ: Le constat est-il surtout valable en France ou aussi pour d’autres pays?

Jean-Luc Séguapielli: En France et dans d’autres pays, la vente continue. Il y a plus de 65 millions d’animaux qui sont élevés pour la vente de fourrure. Pour stopper ce massacre, il faudrait que les gens arrêtent d’acheter et c’est pour cela qu’en cette période d’hiver nous insistons particulièrement.

 

500 signatures ont été recueillies à Nice pour la pétition demandant l’arrêt du commerce de la fourrure. Les personnes n’ayant pas pu la signer peuvent le faire en ligne sur le site de Fourrure Torture www.fourrure-torture.com