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Le viol conjugal existe, parlons-en

The Epoch Times
27.02.2009
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  • couple baiser(攝影: / 大紀元)

Petite histoire anecdotique  

Ceci ce passe dans n’importe quel milieu social. Souvent, tout commence par une belle romance. Elle rencontre un homme merveilleux qui la comprend, l’entoure, elle se sent en confiance, elle croit avoir trouvé le prince charmant. Ils se marient pour le meilleur et pour le pire, et là, le pire est au rendez-vous. C’est souvent à l’arrivée du premier enfant que tout s’enclenche.

Petit à petit, il l’isole de ses amis, de sa famille. Il la surveille, écoute ses conversations téléphoniques, lit son courrier… Elle pense qu’il est jaloux, elle se sent peut être flattée mais en même temps, la peur prend racine. Peur de lui déplaire, de lui faire de la peine, peur de ses réactions, peur de tout perdre. Elle ne dit rien, accepte cette situation.

Puis viennent les humiliations. Il l’insulte, lui reproche sa façon de s’habiller, d’avoir pris des kilos, de faire à manger, d’entretenir la maison et ne se gêne par pour faire ces remarques en public. Il est de mauvaise foi mais la fait passer pour une menteuse. Il utilise un vocabulaire humiliant pour qu’elle soit bien consciente du peu de valeur qu’elle a. Elle pense qu’effectivement, elle n’est pas à la hauteur, elle se donne beaucoup de mal pour satisfaire les exigences de son mari. C’est peine perdue, il n’est jamais satisfait.

En tant qu’homme, il estime normal d’assurer à lui seul le revenu de la famille. Il gère l’argent, y compris celui qu’elle a épargné avant le mariage. Elle doit demander chaque centime même pour acheter les aliments de base. Il se fâche, disant qu’elle dépense trop ou lui fait bien remarquer que c’est grâce à sa grande générosité qu’elle a pu acheter cette belle robe… C’est aussi lui qui a son passeport, si elle est étrangère, elle se retrouve sans papier…

Elle se sent dévalorisée, perd toute confiance en elle, elle est triste et souhaite être réconfortée par sa famille. Il ne supporte pas l’idée qu’elle puisse lui échapper. Il l’aime, c’est SA femme, il estime qu’elle lui doit tout et comme elle commence à se révolter il l’a trouve bien ingrate. «Comment, je te donne mon amour et voilà comment tu me traite ? ». Il la menace en faisant du chantage sur les enfants et comme elle ne veut surtout pas qu’ils subissent cette violence, elle cède.

Mais ça ne suffit pas, si elle l’aime, elle doit se montrer soumise. Il n’est jamais satisfait, il l’utilise pour évacuer son stress ou parce qu’il a trop bu et il commence à la taper. La première fois, elle est surprise mais il sait qu’il est allé trop loin. Il revient en s’excusant avec un gros bouquet de roses « excuses moi ma princesse, je me suis emporté, ça n’arrivera plus, je te le  promets, je t’aime tant »

Mais voilà, il y a cette autre fois, celle où elle a oublié de lui acheter son vin, celle où elle n’était pas là quand il est rentré. Il l’insulte, la frappe. Dans 80% des cas, c’est la tête qui prend. Il lui arrache ses habits, les déchire et pour bien lui montrer à qui elle appartient, il la viole. Les enfants sont dans la pièce à côté, ils dorment. Elle pense qu’ils dorment, mais le bruit les a réveillés et ils sont terrorisés au fond de leur lit. Elle va subir ce viol en silence pour préserver les enfants.

Vivant dans la terreur, le désir pour son mari a disparu. Il a la rage. « Tu ne me donne pas satisfaction, tu es ma femme, accompli ton rôle d’épouse » Les relations sexuelles forcées, l’obligation de satisfaire à ses désirs sexuels, même les plus pervers s’enchainent. Elle se sent sale, humiliée mais n’ose rien dire. Elle a peur d’être encore plus mal traitée, peur que ses enfants subissent aussi les violences de son mari, ce qui est très souvent le cas.

Ce n’est pas qu’il désire sa femme, non, ce n’est pas ça. Il la viole parce que c’est l’acte suprême de soumission, il la veut à sa botte, c’est SA chose. Elle subit par peur de représailles, parce qu’elle ne sait pas où aller, parce qu’elle n’a pas d’argent. Mais elle l’accepte aussi parce qu’elle l’aime. « Comment est ce possible! » dites-vous. S’il exprime toute cette violence, il a aussi des moments où il est charmant, adorable, protecteur. Il lui fait comprendre que sans elle, sa vie n’a plus d’importance. Il est en fait très fragile et elle sait que ce qu’il dit est vrai. Sa fibre maternelle la pousse à le protéger malgré tout.  

Ce que dit la loi

Monsieur Moutinot, à la tête de la police genevoise, affirme que chaque jour, la police intervient de 3 à 5 fois pour des violences domestiques. Il est difficile d’estimer quel pourcentage de femmes sont battues car beaucoup ne disent rien. D’après une étude faite en Suisse sur 15000 femmes, 21% des femmes auraient subi des violences psychologiques et physiques au cours de leur vie.

À ce propos, signalons que les hommes sont aussi victimes de violences conjugales. Ce sujet est le tabou des tabous. Un homme, fort, viril, est maltraité et battu par sa femme. Comment est ce possible ?  Ça existe et il semble que ce soit plus courant qu’on ne pourrait le croire. Malheureusement les « mante-religieuses à face humaine » existent et il est beaucoup plus difficile pour un homme de l’avouer sous peine d’être ridiculisé. Mais il faut le dénoncer, ces femmes violentes doivent aussi être poursuivies pour maltraitance, au même titre que les hommes.

Les actes cités dans cette histoire sont TOUS répréhensibles. Depuis plusieurs années, le « devoir conjugal » n’existe plus. Une relation sexuelle, même entre conjoints, doit être librement consentie.  Que ce soit en France, en Suisse, en Belgique ou au Canada, les violences au sein du couple constitue une circonstance aggravante. Le fait que la victime d’un viol soit la femme ou la concubine n’atténue en rien la responsabilité du violeur. Suivant la gravité des faits, la sentence va d’une simple amende à la prison à perpétuité.

Que peut faire Madame

Parlez-en autour de vous, à votre famille, à vos amis. Ne croyez pas les protéger par votre silence. Ceux qui vous aiment feront tout pour vous aider. S’il n’y a personne à qui vous pouvez vous confier, téléphonez à une association de femmes battues, parlez-en avec votre médecin, à un assistant social. N’ayez pas peur de perdre vos enfants, au contraire, ça leur sera salutaire. Allez à l’hôpital faire un constat même si vous n’avez pas de marques, on peut faire un constat de votre état psychologique qui atteste des violences que vous avez subies.

Un viol conjugal ne laisse que très rarement des marques car la pression est plus psychologique que physique. Il faut quand même le dénoncer. Porter plainte permet de faire reconnaitre officiellement son agression mais c’est un acte qui demande beaucoup de courage. Il faut témoigner devant un ou une policière (ne croyez pas que les femmes soient plus compréhensives) qui va vous poser beaucoup de questions, mettre en doute vos affirmations, vous devrez prouver les faits. C’est très difficile à vivre et c’est la raison pour laquelle il est préférable d’être entourée par des personnes compétentes qui vont vous soutenir et vous défendre. Pour les contacter, renseignez-vous auprès des associations.

Que peut faire Monsieur

Si vous êtes un homme violent, c’est que vous avez un problème. Les conséquences de vos actes ont de graves répercussions sur votre famille, y compris vos enfants, même s’ils n’en sont que témoins.  Mis à part la souffrance que vous engendrez et la souffrance que vous endurez, il faut savoir que dès la première agression, vous pouvez être mis en garde à vue, sous contrôle judicaire voir en détention provisoire. Lors du procès, vous risquez une lourde peine de prison et pouvez être contraint de payer des dommages et intérêts à la victime. Si vous êtes conscient de votre problème et que vous souhaitez vous en sortir, consultez un thérapeute spécialisé. Seul, vous ne pourrez pas y arriver, vos émotions vous dominent, vous avez besoin d’apprendre à les gérer.

Sur Genève VIRES Tél. 022 328 44 33 Courriel

En France : sosviolenceconjugale

Au Canada : sisyphe

Et vous, témoin de violence conjugale

Trop souvent, on ferme les yeux car on ne sait pas quoi faire. Si on intervient directement, il y a bien des chances que l’on aggrave la situation. Alors que faire ?

Si vous voyez votre voisine, votre collègue, votre amie ou quelqu’un de votre famille avec des marques sur le visage, que vous entendez des bagarres répétées, parlez-en lui, dites lui que vous êtes là pour l’aider, pour en parler et éventuellement pour l’accueillir si elle a besoin d’un refuge. Dites lui que ce n’est pas normal, que la loi est en sa faveur, qu’il y a des moyens pour s’en sortir. Vous pouvez aussi contacter une assistante sociale ou la police.

Le site stop-violences-femmes explique en détail ce que dit la loi française sur les violences faites aux femmes. Il donne les liens des associations qui viennent en aide aux femmes violentées. Téléphone 3919

Un autre lien qui donne les adresses et les téléphones pour la France et la Belgique : sosfemmes On y trouve entre autres le Collectif contre les Violences Familiales et l'Exclusion à Liège 04 / 223.45.67 ligne d'urgence ouverte 24heures/24. Collectif et Refuge pour Femmes Battues permanences juridiques tél. 24h/24 : 064/21.33.03

Sur Genève, le site solidaritefemmes apporte toute l’aide dont les femmes victimes de violences ont besoin. Idem pour le centre LAVI bien que leur site ne soit pas encore achevé.

Au Canada, il existe beaucoup d'associations qui viennent en aide aux femmes battues.

 

Source : colloque franco-suisse sur le viol conjugal de novembre 2008

Plus de 204 720 056 personnes ont démissionné du PCC et de ses organisations.