Écrit par Suzi Loo, La Grande Époque - Nice

La parfumerie constitue l’un des plus importants phénomènes de société, partant de la plus haute Antiquité, de toutes les cultures et civilisations quel que soit le contexte social, politique et religieux. Depuis quatre millénaires, elle a donné naissance à des milliers d’objets façonnés dans des matériaux précieux ou bien plus humbles en utilisant toutes les formes de l’art.  Souvenirs de  chaque émanation, chaque effluve de parfum comme patchouli, santal, musc, myrte et tant d’autres qui nous transportent dans des voyages parfois jusqu’aux plus lointaines civilisations. L’histoire du parfum c'est celle d'une monnaie d’échange, d'une protection contre la maladie,  de potions aux vertus divines ou bien de messages galants. Témoin d’une société, il est un marqueur historique soit du sens du commerce, soit du sacré ou de la médecine, soit de la séduction ou bien de l’érotisme dans chaque société. Que serait alors un monde sans parfum ? Un monde sans mémoire.

A Grasse, le Musée International de la Parfumerie

Grasse, capitale mondiale du parfum, mérite bien un musée à la hauteur de sa renommée. Créé en 1989, cet endroit unique au monde est le berceau de la parfumerie de luxe dont la France a été l’initiatrice. Placé au cœur du centre ville  le Musée International de la Parfumerie est un véritable témoignage de l’histoire internationale technique, esthétique, sociale et culturelle de la tradition de l’usage des senteurs. Un établissement public consacré à la sauvegarde et à la promotion du patrimoine international des odeurs, des arômes et des parfums.  Il a été placé au septième rang des Musées des Alpes Maritimes sous la tutelle du Ministère de la Culture et de la Communication (55 000 visiteurs par an).Un bon départ qui a justifié son extension et sa restructuration. La Direction des Musées de France a approuvé le projet scientifique et culturel du nouveau musée, rédigé par le conservateur en 1989 par Mr Jean-Pierre LELEUX, Maire de Grasse.

Extension du Musée, concilier le contemporain au passé

Après quatre années de travaux, il  a rouvert ses portes en Octobre 2008. Sa superficie a doublé et offre 3500m2 par l'annexion de bâtiments mitoyens. Coût total : 11,3 millions  d’euros. L’architecte Frédéric JUNG a été chargé du projet architectural qui s’articule autour d’un rempart du XIVe siècle. A l’entrée dans la cour intérieure, les visiteurs sont sous le charme d’un hôtel particulier datant du 18e siècle (ancien tribunal révolutionnaire en 1791) puis d’un bâtiment moderne. Le jeu de l’architecte a été d’annexer tous ces bâtiments en jouant à la fois sur  l’ancien et le contemporain, sur les matériaux comme la pierre, le fer, l’acier et le verre.

Un véritable centre de ressources

Le Musée International de la Parfumerie est consacré à l’histoire du parfum et à l’évolution de ses techniques à travers les siècles. Il dévoile toutes les étapes de la création d’un parfum allant de la récolte, du traitement des matières premières au lancement du produit fini. Il dispose d’une collection de 50.000 objets, parmi lesquels des flacons égyptiens, grecs, romains et des cinq continents dont le fameux « coffret phare » de  Marie-Antoinette ainsi que les publicités de la Belle Epoque ou des Années Folles.

Des nouvelles salles vont être créées

Suite à son ouverture  de nouvelles salles sont en projets. Il est prévu une salle d’exposition temporaire climatisée, sécurisée et parfaitement éclairée, puis une salle de 80 places pour les conférences. Un lieu de restauration  sera ouvert sur le jardin. Deux salles pédagogiques sont attendues pour les animations scolaires, ainsi que deux salles pour les animations des ateliers adultes et enfin une salle d’accueil pour les enfants. A ce jour, le musée propose des animations  olfactives et gustatives aux enfants des écoles, professionnels de  la parfumerie, touristes et étudiants.

Mme Brigitte LAMIELLE est chargée de communication du Musée International de la Parfumerie et a bien voulu répondre à nos questions.

LGÉ : Pouvez-vous expliquer ce que veut dire le PASS ?

Brigitte LAMIELLE : Le PASS (Parfums, Arômes, Senteurs, Saveurs) a été labellisé par le gouvernement en 2005. Ce pôle de compétitivité (PASS) concerne uniquement  les produits cosmétiques et aromatiques. Il apporte un apport au dynamisme économique de la Communauté d’Agglomération Pôle Azur Provence. Ce pôle de compétitivité concerne l’ensemble des acteurs internationaux du réseau tels que les producteurs d’ingrédients, les industries des parfums et des arômes,  les industriels, les utilisateurs des compétences scientifiques et des laboratoires de recherche.

LGÉ : Le PASS réunit toute la Provence ou bien plus ?

 Brigitte LAMIELLE : Le PASS s’étend de Grasse et Sophia Antipolis au pays de la Haute Provence jusqu’à la Drôme Provençale.

LGÉ : Quel est l’enjeu de ce Pôle ?

Brigitte LAMIELLE : C’est tout d’abord  de mettre la Recherche et le Développement au cœur du programme des entreprises, notamment les PME nombreuses dans les réseaux.  Permettre de développer et de diffuser les connaissances  les plus adaptées  aux obligations de la réglementation européenne présente et future. Puis à plus long terme, bâtir un puissant pôle de recherche de niveau international sur les parfums, les arômes, les saveurs et les senteurs afin d’attirer dans la région PACA, les grands personnages de la cosmétique mondiale.

Le Musée Internationale de la Parfumerie : 04 97 055 800