Du nouveau sur l’affaire Eutelsat

Écrit par Evan Mantyk, La Grande Époque
04.02.2009

  • (攝影: / 大紀元)

D’après un communiqué de presse publié par Thomas Mann, président du groupe Tibet au Parlement Européen, un représentant allemand d’Eutelsat – qui demande à garder l’anonymat – a admis que l’affaire avait été politiquement motivée et impliquait l’intervention directe du gouvernement français.

 

Après avoir refusé la première invitation du Parlement européen, qui lui demandait de s’expliquer sur l’interruption injustifiée de la diffusion en Chine de la télévision indépendante NTDTV, l’opérateur satellite européen Eutelsat vient de recevoir une seconde invitation, plus insistante, de trois eurodéputés inquiétés par le fait que l’opérateur ait cédé aux pressions du régime communiste chinois.

 

Eutelsat a interrompu la diffusion de la chaîne de télévision New Tang Dynasty Television (NTDTV) en Chine en juin 2008, invoquant des raisons techniques. Mais un rapport du 10 juillet émis par Reporters sans frontières a révélé que l’arrêt de la diffusion était un acte prémédité, dû à l’influence du régime chinois à la veille des Jeux olympiques.

 

Le 15 janvier, le Parlement européen a adopté une résolution particulièrement forte votée par près de 500 députés, qui appelle Eutelsat à reprendre au plus tôt la diffusion de NTDTV et à exposer les raisons qui lui ont fait interrompre sa diffusion.

 

«Étant donné la gravité du sujet et la résolution récente du Parlement européen, nous vous invitons à prendre part à la prochaine session plénière du 2 au 5 février», lit-on dans la nouvelle lettre du 22 janvier, dont La Grande Époque a reçu copie.

 

«Votre refus de participer à cet échange sera interprété comme un signe politique précis», poursuit la lettre, signée par les eurodéputés Marco Cappato, Anna Foltyn-Kubicka, et Thomas Mann au nom des 500 députés qui ont signé la résolution.

 

Les eurodéputés souhaitent en particulier qu’Eutelsat s’explique sur une conversation téléphonique diffusée par RSF au cours de laquelle un responsable d’Eutelsat à Pékin révèle que l’interruption de la chaîne NTDTV a été politiquement motivée.

 

Le gouvernement français impliqué?

À Berlin, le ministère des Affaires étrangères a estimé que l’enregistrement était crédible. D’après un communiqué de presse publié par Thomas Mann, président du groupe Tibet au Parlement européen, un représentant allemand d’Eutelsat – qui demande à garder l’anonymat – a admis que l’affaire avait été politiquement motivée et impliquait l’intervention directe du gouvernement français. «NTDTV était le dernier pilier de la liberté de presse et d’opinion en Chine», indique Thomas Mann. «L’entreprise européenne Eutelsat porte la responsabilité du fait que 1,4 milliard de Chinois ne peuvent écouter que de l’information censurée diffusée par l’agence de presse Xinhua. La liberté de presse est un droit d’application universelle. La Commission européenne et le président français Sarkozy doivent agir».

 

Giuliano Berretta, président d’Eutelsat, qui a décliné la première invitation, a par contre invité les eurodéputés à se rendre au siège social d’Eutelsat à Paris.

 

Les eurodéputés s’interrogent pourtant: «Il est évident qu’il craint de venir. Il est effrayé d’avoir à faire face aux eurodéputés parce qu’il n’y a pas d’explication à l’interruption de la diffusion [en Chine]. Cela est évident», déclare Foltyn-Kubicka.

 

Les eurodéputés signalent trois points importants concernant les droits de l’homme en Chine: la persécution du groupe spirituel Falun Gong, la répression au Tibet, le trafic d’organes par le régime chinois sur des prisonniers vivants – en particulier des membres du Falun Gong emprisonnés pour leur croyance.

 

Le Parlement européen, principal organe parlementaire de l’Union européenne, forme avec le Conseil de l’Union européenne, la branche législative des institutions européennes. Il est composé de 785 eurodéputés provenant de 27 États. «L’Union européenne est définie par son appartenance aux principes de liberté, de démocratie et de respect des droits de l’homme, des libertés fondamentales et de l’autorité de loi», tente de rappeler le préambule de la résolution adopté à la mi-janvier.