Les Forces canadiennes luttent contre la drogue dans le Sud

Écrit par Cindy Chan, La Grande Époque
11.03.2009

 

  • L'équipage d'un semi-submersible autopropulsé(攝影: / 大紀元)

Les Forces canadiennes (FC) contribuent actuellement à la lutte contre la drogue dans les Caraïbes et le Pacifique oriental, dans le cadre d'une mission multinationale menée par les États-Unis. Les efforts ne sont pas en vain, alors que les FC auraient aidé à empêcher 272 millions de dollars en cocaïne d'entrer en Amérique du Nord durant les deux premiers mois de 2009.

La dernière saisie impliquant le Canada est survenue le 9 février dans le bassin des Caraïbes au large de la côte nord-est de l'Amérique du Sud.

La frégate HMCS Montréal, basée à Halifax, a aidé un navire de guerre français à intercepter un speed boat qui transportait 600 kg de cocaïne.

La frégate française, FV Ventôse, a par la suite livré les trafiquants et la marchandise, estimée à 30 millions de dollars, à la police sur l'île de Martinique.

Un mois auparavant, les FC ont collaboré à une saisie dont la valeur est estimée à un montant huit fois plus élevé.

Le 15 janvier, un avion de patrouille longue distance CP-140 Aurora, basée à Comox, Colombie-Britannique, a aidé la garde côtière américaine à identifier et à suivre un semi-submersible autopropulsé (SPSS) dans l'océan Pacifique, au large de l'Amérique du Sud.

Le SPSS transportait sept tonnes métriques (environ 7000 kg) de cocaïne d'une valeur de 242 millions de dollars.

Les deux missions faisaient partie de l'Opération Caribbe, le nom de code donné par les FC pour désigner sa participation dans un partenariat international visant à réduire le trafic de drogue et autres activités illégales dans les Caraïbes et le Pacifique oriental.

Dans ce partenariat, le Canada collabore avec les États-Unis, la Grande-Bretagne, la France, l'Espagne et les Pays-Bas. Le commandement est assumé par la U.S. Joint Interagency Task Force South (JIATF-S), une organisation sous la supervision du U.S. Southern Command au sein du Département de la Défense américaine.

Opération Caribbe est dirigée par Commandement Canada, l'organisation militaire canadienne responsable des opérations de routine et de contingence au pays et en Amérique du Nord.

 

Depuis novembre 2006, Commandement Canada appuie les efforts de la JIATF-S en fournissant des navires de guerre, des sous-marins et des avions de patrouille maritime longue-distance afin de détecter les activités illicites.

«Un des objectifs de la Stratégie de Défense – Le Canada d’abord est que le Canada soit un partenaire sérieux et fiable dans la défense de l’Amérique du Nord. L’Opération Caribbe est un exemple de cet engagement en action», a déclaré dans un communiqué le ministre de la Défense, Peter MacKay.

La Stratégie de Défense – Le Canada d’abord, annoncée par le gouvernement fédéral en mai 2008, prévoit un financement à long terme et établit les rôles et missions des Forces canadiennes pour les opérations au pays, en Amérique du Nord et à l'étranger.

En collaborant avec les forces américaines, des alliés internationaux et des agences de renseignement et d'application de la loi comme le FBI, la garde côtière américaine et la Drug Enforcement Administration (DEA), la JIATF-S a empêché plus de 200 tonnes métriques de cocaïne d'atteindre le Canada et les États-Unis à partir du sud en 2007 et 2008.

Ces dernières années, les vaisseaux SPSS se sont développés en termes d'autonomie et de capacité et sont de plus en plus utilisés pour transporter de grandes quantités de cocaïne de l'Amérique latine vers l'Amérique du Nord.

Des responsables américains estiment que les SPSS sont utilisés dans 32 % des transports de narcotiques dans la zone de transit de l'hémisphère occidental, qui inclut les Caraïbes et le Pacifique oriental.

Avec une coque qui sort de l'eau de 50 centimètres seulement, ces vaisseaux au profil bas sont difficiles à apercevoir de loin, laissent peu de sillage et leur détection au radar est ardue.

En opération dans les Caraïbes en janvier dernier, le HMCS Montréal est devenu le premier navire à conduire des tests avec les SPSS. Ces tests représentaient la première étape pour développer des tactiques et des procédures visant à faciliter la détection et la surveillance des semi-submersible autopropulsés.

Ces vaisseaux peuvent mesurer de 12 à 30 mètres de long, transporter de quatre à cinq membres d'équipage et contenir autant que douze tonnes métriques de cocaïne.

Une inquiétude grandissante concerne l'utilisation potentielle que des organisations criminelles et terroristes pourraient faire de ces vaisseaux en transportant d'autres types de cargaisons illicites.

«Ce qui m'inquiète [avec ces SPSS] c'est que si vous pouvez transporter autant de cocaïne, quoi d'autre pouvez-vous y mettre? Pouvez-vous y mettre une arme de destruction massive?», s'interroge l'amiral Jim Stavridis, commandant du U.S. Southern Command, cité sur le site Internet de l'organisation.

Alors que la cocaïne est le genre de trafic qui occupe le plus la JIATF-S, l'organisation est aussi responsable de coordonner les efforts pour empêcher d'autres activités illégales comme la piraterie, le trafic d'humains, d'argent et d'armes, et le terrorisme.