Aujourd'hui en Chine (14.03.2009)

Écrit par Nouvelles des correspondants de la radio Son de l’Espoir
13.03.2009

Le public au secours d’une jeune fille tabassée par la police

Le 4 mars, premier jour du Congrès national du peuple du Parti communiste chinois, a été troublé par une émeute dans la gare du Sud à Pékin, et par une immolation sur la Place Tiananmen. La manifestation de la colère publique à la gare du Sud a éclaté après qu’une jeune fille pétitionnaire a été arrêtée et battue par des policiers.

Gui Fen-Li, pétitionnaire de Hebei qui a vu l’incident, indique que la jeune fille a été emmenée dans une voiture et battue. Sa mère a alors commencé à hurler et des centaines de pétitionnaires du secteur ont alors entouré la voiture en criant « À bas la corruption, mort aux fonctionnaires avides ». Selon Li, les pétitionnaires ont alors assailli la voiture, cassé les fenêtres et les phares avant de frapper les policiers avec des bouteilles. La jeune fille est, elle, ressortie du véhicule avec le visage tuméfié suite aux coups portés par les policiers.

La veille, une femme âgée du Shandong avait également été battue par 4 ou 5 policiers, qui s’étaient rapidement fait encercler et rouer de coups par les autres pétitionnaires qui ont brûlé leurs képis et détruit leur véhicule.

Dans un autre incident, une pétitionnaire désespérée et âgée d’une trentaine d’année s’est immolée par le feu sur la Place Tiananmen. D’après un témoin oculaire, Mme Shu-rong Tsong de Jilin, la femme était originaire de Xi-An et avait 30 ans.  Le drame a eu lieu au niveau du pont de Jin-Shui près de la Place Tiananmen.

Le chômage au-delà des chiffres officiels

La crise financière mondiale a lourdement affecté l’économie de la Chine qui est basée en grande partie sur son industrie d’exportation. Ceci a provoqué une hausse subite du chômage et une augmentation exponentielle des manifestations de chômeurs ou de travailleurs non payés.

Selon les chiffres officiels du régime communiste, plus de 20 millions d’ouvriers migrants qui ont quitté leur province pour rejoindre les villes sont sans emploi. Les experts considèrent cependant que le chiffre réel est probablement deux fois plus élevé puisque les provinciaux restés chez eux subissent également le chômage.

Pour Zhi-Yong Wang de l’académie chinoise des Sciences sociales, plus de 100 millions de fermiers et d’ouvriers sont directement affectés par la crise, et le chômage va frapper 34 millions d’ouvriers supplémentaires. Wang estime que le taux du chômage réel en Chine est de 8 à 9 %. Le gouvernement sous-estimerait largement les chiffres en ne comptabilisant les chômeurs que dans les grandes zones urbaines.

Début mars des travailleurs récemment licenciés se sont réunis autour du siège social de la Banque de Chine à Pékin, juste avant l’ouverture du Congrès national du peuple. D’après le Pr. Wang, le retour aux provinces prôné par le parti communiste chinois n’est pas une solution à long terme et est très mal vu par les ouvriers migrants. Selon des statistiques de 2008, le revenu moyen des villages est 3 fois inférieur à celui des villes.

Un défenseur des droits de l’homme disparu à Pékin

Les affaires continuent malgré tout à Pékin. Les usines fonctionnent et les gens vivent leur vie autant qu’on le leur permet. Les autorités continuent aussi à enlever des défenseurs de droits de l’homme. Cette fois c’est Huang Xiaomin, une personnalité originaire de Chengdu qui est la victime. La sœur de Huang a révélé sa disparition et suppose qu’il a été arrêté pour les mêmes raisons que leur autre frère, Huang Xiaming, arrêté l’année dernière pour avoir aidé des victimes du tremblement de terre de Sichuan. Sa maison a été mise à sac et tous ses biens confisqués. Son frère, Huang Yunmin, 50 ans, juge à la retraite, a subi le même sort.

Inquiétante croissance du budget militaire chinois

Le régime communiste chinois a annoncé mercredi 4 mars qu’il augmentera son budget militaire de 14.9 % en 2009 pour un total de 70,24 milliards de dollars cette année. Une annonce qui ravive les appels à la transparence des experts internationaux, préoccupés par l’expansion militaire du régime communiste.

L’expert en sécurité Rory Medcalf de l’institut Lowy pour la politique internationale à Sydney, en Australie trouve étonnant que la Chine maintienne ce niveau de dépenses en dépit de la crise économique mondiale, et commente qu’une augmentation de 15 % n’est « en aucun cas négligeable ».

Le Japon s’inquiète également de la tendance, comme l’exprime Takeshi Akamatsu, porte-parole du ministère des Affaires étrangères qui regrette le manque total de transparence de Pékin au sujet de son programme militaire.

Des recherches taïwanaises publiées en 2008 indiquent que les plus importantes dépenses militaires cachées de la Chine sont dédiées à des constructions souterraines à grande échelle ainsi qu’à un front de défense aux frontières. Le Pentagone, enfin, ne cesse de s’inquiéter du développement de missiles de croisière et de missiles balistiques chinois, de la capacité de destruction de satellites montrée en 2007, et de l’activité croissante de l’espionnage informatique.

Les dépenses militaires de la Chine telles qu’affichées auprès des Nations unies sont une vue partielle qui ne mentionne pas les dépenses en recherche et en développement militaire.

Maladie étrange dans la province de Yunnan

Une maladie non identifiée est apparue dans la province chinoise méridionale de Yunnan. Neuf personnes sont tombées malades et une est morte. Selon le Yunnan Daily, elle est apparue sur un chantier de construction dans le village de Biyuhe de la banlieue de Zhongpai du comté de Lanping. Le 27 février, une équipe de recherche du centre de contrôle des maladies épidémiques du Yunnan a fait une description des symptômes : fièvre, douleurs abdominales, vomissements, œdème, douleur et paralysie. Aucun agent pathogène n’a encore été identifié.

L’appel des mères de Tiananmen

La veille de la session annuelle du Congrès national du peuple (CNP) et de la conférence consultative politique du  peuple chinois (CCPPC), des parents des victimes du massacre de Place Tiananmen ont réclamé l’ouverture d’un dialogue au sujet du massacre. Selon le journal Apple Daily de Hong Kong, dès 1995, les mères de Tiananmen ont sans relâche écrit des lettres ouvertes au CNP et au CCPPC.

L’année 2009 marquant le vingtième anniversaire du massacre, Mme Ding Zilin, membre fondateur des « mères de Tiananmen » demande, au delà d’une enquête, de compensations, et de poursuites pénales contre les responsables, l’ouverture de discussions publiques sur le sujet et une enquête d’opinion.

Dans une lettre ouverte intitulée, « Ayez le courage de briser la zone interdite et regardez en face le massacre », les mères de Tiananmen affirment que le gouvernement a intentionnellement minimisé le massacre de la place Tiananmen. Mme Ding a perdu son fils de 17 ans, Jiang Jielian, en juin 1989.

Grippe aviaire à Wuhan, blocage des médias

La grippe aviaire a frappé les zones Xinzhou et Huangpo de Wuhan, province de Hebei. Pendant la nouvelle année chinoise, des centaines de milliers de poulets ont été abattus et des habitants rapportent plusieurs cas d’infection humaine. De nombreuses zones de Wuhan auraient été frappées par l’épidémie pendant la nouvelle année lunaire, sans que les informations aient pu être transmises à l’extérieur.

Un éleveur de volailles du district du lac de l’Ouest affirme par exemple à notre journaliste que la zone Liji de Xinzhou a été affectée et qu’un bon nombre de poulets ont été abattus. Mme Zhang, de Liji, affirme elle que l’épidémie est dans beaucoup d’endroits à Wuhan, mais « les médias n’ont pas le droit d’en parler, et nous ne sommes pas autorisés à en parler aux gens en dehors de la ville. Mais il y a en effet des cas de grippe aviaire, et les poulets ne sont pas comestibles. »

En janvier, huit personnes de Pékin, du Shandong, de Guizhou, du Shanxi, du Xinjiang, du Guangxi, et du Hunan ont été infectées par le virus H5N1 de la grippe aviaire. Cinq d’entre elles sont mortes.

la police tire sur un moine tibétain

Au Tibet oriental, un moine s’est immolé dans la ville d’Aba, devant le commissariat de police local. D’après des témoins oculaires, il criait des slogans, portait un drapeau tibétain et une image du dalaï lama. La police chinoise a tiré à 3 reprises sur le moine, qui serait mort. Environ cinq cents moines ont tenu une cérémonie rituelle chez lui.

L’événement s’est produit peu de temps après que 1.000 moines ont été empêchés par la police d’entrer dans le hall principal du monastère de Kirti pour des prières tibétaines de nouvelle année.

Le rassemblement avait été interdit par les fonctionnaires chinois qui ont intensifié la présence policière en prévision du cinquantième anniversaire du soulèvement tibétain.

Formation de crise pour 3.000 fonctionnaires

Depuis le 18 février et jusqu’au mois juin, un total de 3.080 membres du bureau national de sécurité publique chinois vont recevoir dix jours de formation spéciale à Pékin. Ils apprendront comment traiter le nombre de plus en plus important de protestations publiques. Selon un reportage du 5 janvier de l’Agence de presse officielle Xinhua, l’année 2009 doit voir un accroissement des conflits sociaux. Afin de faire face au nombre de plus en plus important des protestations, le Parti communiste chinois a déjà organisé une formation nationale en novembre pour 2.800 secrétaires des comités du Parti dans les comtés.

un membre du mouvement Falun Gong dans L’enfer shanghaïen

Zhou Bin, 43 ans et membre du mouvement bouddhiste Falun Gong a été condamné à 12 ans de prison par les autorités chinoises.

Sa mère vient de divulguer aux médias les traitements qu’il subit en détention. En particulier, lors d’une récente séance de torture le 24 février 2009, Zhou Bin a été grièvement blessé aux parties génitales.

Motivé par les bienfaits qu’il a retiré lui-même de la pratique du Falun Gong, Zhou Bin avait informé son entourage de la répression sanglante qui frappe le mouvement depuis 1999 et dénoncé la propagande mensongère du régime.

En janvier 2001, pour être allé manifester à Pékin, il a été condamné à 12 ans de prison par la justice de Shanghai.

Le site internet du Falun Gong Minghui décrit la prison Tilanqiao de Shanghai comme un « lieu d’un autre âge » où des tortures sont infligées de manière routinière. Plusieurs pratiquants de Falun Gong détenus à cet endroit y auraient déjà perdu la vie.

Nouvelles des correspondants de la radio Son de l’Espoir (Sound of Hope Network : www.sohnetwork.com)