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Argentine et Chili contre la couronne anglaise

Écrit par Antoine Latour, La Grande Époque - Montréal
14.03.2009
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  • Un futur paradis blanc pour l’or noir. Vous avez dit cercle vicieux ? (TORSTEN BLACKWOOD/AFP/Getty Images)(Staff: TORSTEN BLACKWOOD / 2008 AFP)

Les parlementaires argentins et chiliens ne sont toujours pas d’accord entre eux sur la propriété d’une zone de l’Antarctique potentiellement riche en pétrole et qu’ils se disputent depuis des années. Ils sont par contre sur une ligne parfaitement homogène pour ce qui est de rejeter les revendications de la Grande-Bretagne sur ces mêmes territoires.

Afin de le faire savoir, le 7 mars, un groupe de politiciens argentins et chiliens s’est rendu sur le continent glacé avec comme objectif affiché de donner un peu de piquant à une déclaration par laquelle ils entendent influer sur le sujet.

Le Royaume-Uni a en effet, en 2007, revendiqué plus de 500.000 kilomètres carrés de fond océanique supposé riche en hydrocarbures, et attend courant du mois de mai un positionnement des Nations-Unies sur le sujet.

Alors qu’au Nord, Canada et Etats-Unis se disputent la propriété des voies maritimes qu’ouvrent la fonte des glaces aux pôles, au Sud les revendications de souveraineté sur l’Antarctique refont donc surface, après soixante années de statu quo. Là aussi, c’est la fonte des glaces liée au réchauffement climatique, et plus que tout l’épuisement des grandes réserves d’hydrocarbures qui stimule des convoitises diverses sur ces régions encore inexploitées.

Pourtant, le traité de l’Antarctique, signé en 1959 et implémenté en 1961, fait du continent une réserve interdite à toute activité militaire et à toute revendication territoriale.

La faille du traité, même s’il a été signé par 46 pays dont la Grande-Bretagne, est sa définition de l’Antarctique : le continent est défini comme l’ensemble des terres et glaces en dessous du 60ème degré de latitude sud, sans qu’aucune mention soit faite du plateau continental polaire.

Or ce plateau continental, c’est-à-dire l’ensemble de la surface immergée de l’Antarctique, est l’endroit sur lequel pourraient s’implanter de futures plateformes offshore.

Une dizaine de nations (dont la France, l’Espagne, la Russie, l’Australie et le Brésil) revendiquent aujourd’hui des parties de l’Antarctique – et donc un contrôle sur les eaux territoriales correspondantes. La largeur de ces eaux territoriales étant appelée à passer de 370 km aujourd’hui à 610 km comme conséquence de la nouvelle convention sur la Loi maritime des Nations-Unies, ce sont des potentiels gigantesques d’exploration minière pour les différentes nations candidates.

Pour revenir au Chili, à l’Argentine et à la Grande-Bretagne, la situation est d’autant plus difficile que les revendications conflictuelles entre les pays datent de 1943 et ont déjà mené, en 1982, à une guerre entre Argentine et Grande-Bretagne autour de la possession de l’archipel des Malouines. De quoi anticiper un refroidissement des relations avec la couronne britannique.

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