Le vase au fond du lac

Écrit par Radio Son de l'Espoir
22.03.2009

  • arbre lac(攝影: / 大紀元)

Il y avait une fois un roi très jaloux de son pouvoir. Il dirigeait la vie de ses sujets jusque dans les moindres détails et exigeait de tous une obéissance aveugle. Pourtant, il n’était pas heureux car il se disait : «Ils m’obéissent car je suis jeune et fort, mais qu’en sera-t-il quand je serai vieux?»

Alors, pour paraître toujours jeune, il se faisait teindre les cheveux, se faisait masser le visage et le corps avec des pommades, et achetait des élixirs de jeunesse à tous les charlatans de passage.

Mais il ne pouvait pas arrêter la marche du temps. Un jour, il se rendit compte que ses plus proches serviteurs avaient vieilli et portaient à présent cheveux blancs et rides et il se dit :

«Ils sont nés en même temps que moi et nous avons grandi ensemble. À quoi me sert-il de paraître jeune s'ils peuvent lire sur leur propre visage l'âge que j'ai réellement?»

Alors, il fit couper la tête de tous ses vieux serviteurs et fit proclamer cet édit dans tout son royaume :

«Sa majesté ne veut que des sujets jeunes et vaillants comme lui. Les cheveux blancs ont trois jours pour quitter le royaume. Passé ce délai, les vieillards auront la tête tranchée. Mais, parce qu'elle est aussi généreuse que puissante, sa majesté offre aux fils de racheter les pères. Celui qui repêchera le vase d'or tombé au fond du lac sauvera la vie de son père. En cas d'échec, ils mourront tous les deux.»

En apprenant l'édit, certains fils firent fuir leurs pères dans un pays étranger, d'autres les cachèrent, d'autres se présentèrent au palais pour tenter de repêcher le vase d'or. Mais aucun plongeur ne réussit à ramener celui-ci et, jour après jour, des dizaines de jeunes gens tombèrent sous la hache du bourreau. La foule était autorisée à assister aux essais, pour que personne ne dise qu'il y avait eu tricherie.

Un jeune homme, vint lui aussi au bord du lac et regarda dans l'eau transparente, le vase brillait, posé sur le sable du fond. Il semblait qu'il suffisait de tendre la main pour le saisir. Pourtant, tous ceux qui plongèrent ce jour-là remontèrent les mains vides et eurent la tête tranchée.

Le garçon tout pensif, rentra chez lui, mit de la nourriture dans son sac et prit le chemin de la montagne. C'est là, au fond d'une grotte, qu'il cachait son vieux père.

Pendant que l'homme mangeait, le garçon restait silencieux. Son vieux père lui dit :

– Toi, le plus dévoué des fils, pourquoi es-tu si triste? Peut-être es-tu las de faire chaque jour tout ce chemin pour me nourrir?

– Non, Père, Je pourrais parcourir trois fois cette distance, pourvu que tu sois en sécurité. Mais je pensais à ce vase, au fond du lac. On le voit, mais on ne peut pas l'attraper. Pourquoi?

Le père réfléchit un moment puis demanda :

– Y a-t-il un arbre sur la berge à l'endroit où l'on voit le vase?

– Oui, Père.

– Et ses branches se reflètent dans l'eau?

– Bien sûr

– Si tu voulais saisir les branches de l'arbre, tu n'essaierais pas de les attraper dans l'eau, n'est-ce pas? Bien, c'est la même chose pour le vase! En réalité, il est dans l'arbre et ce que les plongeurs essaient de ramener, ce n'est qu'un reflet.

Le garçon embrassa son père, rentra chez lui et, le lendemain, à la première heure, il se présenta au palais pour tenter l'épreuve. Devant les assistants stupéfaits, il grimpa dans l'arbre et décrocha le vase. Il était accroché, l'ouverture vers le bas, si bien que, dans le reflet, il semblait posé au fond de l'eau. Porté en triomphe par la foule, le garçon se présenta devant le roi, le vase dans les bras. Le roi, bien étonné lui demanda :

– Comment as-tu deviné que le vase était dans l'arbre?

– Ce n'est pas moi qui a eu cette idée, c'est mon père. Il est caché dans les montagnes pour être à l'abri de tes soldats.

Le roi resta songeur. Il se disait : «Plus de 100 garçons se sont précipités, tête première, dans le lac, sans deviner la ruse, et ce vieillard au loin dans la montagne a tout compris. Peut-être que les hommes âgés sont plus sages que les jeunes…»

Le roi donna l'ordre d'annuler le décret et depuis, dans ce pays, tout le monde respecte les hommes à cheveux blancs.