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Inde: nouvelles tensions entre chrétiens et hindous

Écrit par Aurélien Girard, La Grande Époque - Paris
24.03.2009
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  • Vers de nouvelles violences anti-chrétiennes?(Staff: RAVEENDRAN / 2008 AFP)

Dans l’État d’Orissa, au Nord-Est de l’Inde, des rebelles maoïstes ont assassiné le 19 mars un leader hindou, Prabhat Panigrahi. Les appels au calme se multiplient pour éviter un embrasement comparable à celui de 2008 dans la région. À l’approche des élections générales d’avril et avec le raidissement des positions nationalistes, le risque de vendetta est réel.

 

L’assassinat a eu lieu dans le district Kandhamal, le même qui a vu en 2008 de violents affrontements après l’exécution d’un autre leader hindou du parti Vishwa Hindu Parishad (VHP), Swami Laxmanananda Saraswati.

 

Prabhat Panigrahi  était le responsable local du parti Rashtriya Swayamsevak Sangh (RSS.) Il avait été arrêté pour son implication dans les violences de 2008, durant lesquelles plus de 25.000 chrétiens avaient dû fuir pour éviter les lynchages. M Panigrahi avait été libéré sous caution le 14 mars.

 

Les membres du Sangh Parivar, l’union des partis nationalistes hindous, accusent déjà «les chrétiens» d’être responsables de l’assassinat, malgré le fait que celui-ci ait été revendiqué par des maoïstes indiens. Quinze guérilleros maoïstes ont, d’après la police locale, planifié et réalisé l’opération.

 

«La police a reçu des indications sérieuses d’une implication des naxalites dans l’assassinat de Pravat Panigrahi à Kandhamal», indique le chef de la police locale Manmohan Praharaj à la télévision indienne ZNL.

 

Les naxalites, maoïstes indiens dont le mouvement a fait suite à la scission entre communisme soviétique et communisme chinois sont considérés comme la plus grande menace à la sécurité nationale du fait de leur influence grandissante dans tout le grand Est indien. Le gouvernement indien a initié en février un ensemble d’opérations anti-terroristes coordonnées contre eux.

 

«Les maoïstes arrêtés pour l’assassinat de Saraswati [en 2008] ne sont pas des chrétiens. Il n’est donc pas justifié de conclure que les chrétiens sont responsables», ajoute M. Praharaj.

Une explication qui ne convainc pas le parti d’extrême-droite Bharatiya Janata Party (BJP), membre du Sangh Parivar, dont le représentant Prakash Javadekar a indiqué à la presse locale: «Nous avons des doutes sur le fait que les assassins soient des naxalites ou plutôt des chrétiens déguisés en naxalites. Panigrahi a été éliminé car il connaissait la raison de l’assassinat de Saraswati».

 

Sarawasti, un moine de 80 ans, militait contre l’évangélisme chrétien et avait reçu plusieurs menaces de mort liées à cette activité avant son exécution. Des chrétiens auraient, affirment les partis hindous, payés des maoïstes pour transformer la menace en action. Les représailles hindous ont fait, entre août et septembre 2008, 127 victimes et conduit à la destruction de près de 5.000 maisons et plus de 250 églises. 

 

Plus de 204 720 362 personnes ont démissionné du PCC et de ses organisations.