Anglais | Chinois | Coréen | Français | Allemand | Espagnol | Japonais | Russe | Ukrainien | Hébreu | Roumain | Bulgare | Slovaque | Tchèque | Indonésien | Vietnamien
Faites un don

Afghanistan: la guerre d'Obama

Écrit par La Grande Époque
29.03.2009
| A-/A+
  • Deux Afghanistains et un soldat en arrière-plan(Staff: John Moore / 2009 Getty Images)

Si la guerre en Irak a largement marqué la présidence de George W. Bush, celle d'Afghanistan pourrait marquer celle de Barack Obama. Présentée comme une guerre bâclée, de second plan et ayant souffert d'un manque d'attention sous Bush, la nouvelle stratégie américaine telle que dévoilée le 27 mars a pour but de prendre le taureau par les cornes en établissant une marche à suivre qui soit plus concrète.

Le plan a été accueilli positivement de par le monde. Autant les alliés dans l'OTAN que Kaboul et Islamabad se sont dits satisfaits. Mais certaines interrogations demeurent.

Pourquoi jouer autant la carte d'Al-Qaïda? Est-ce parce qu'il s'agit d'un ennemi bien connu des Américains qui puisse rallier davantage l'opinion publique? Al-Qaïda est la cible prioritaire pour Obama en Afghanistan, mais qu'en est-il de l'insurrection pachtoune? N'est-ce pas là la source principale de la violence? En quoi la fin d'Al-Qaïda règlerait une insurrection aux acteurs divers, mais principalement basée dans les régions pachtounes? Et où sont passés les talibans?

La raison se trouve peut-être dans le fait qu'Al-Qaïda pose une menace bien réelle pour les États-Unis, alors que les talibans, aussi sanguinaires qu'ils puissent être, ont des objectifs moins internationaux. Et pour le Pachtoune ordinaire prenant son arme pour attaquer les forces étrangères, la réalité est toute locale et le réflexe, historique.

Alors à quoi peut-on s'attendre avec cette nouvelle stratégie? Son approche dite «régionale» qui englobe le Pakistan indique que les frappes de missiles et les activités menées par les forces spéciales et la CIA devraient se poursuivre dans ce pays, voire s'intensifier.

En Afghanistan, la violence devrait croître alors que les forces de la coalition, augmentées de plusieurs milliers de nouvelles troupes américaines, s'aventureront dans des endroits contrôlés par les insurgés.

Quant à la démocratie, le souhait de l'établir a déjà été mis au rencart alors que des préoccupations plus immédiates d'assurer la sécurité s'imposent. Le niveau incroyable de corruption du gouvernement afghan, largement perverti par le commerce des narcotiques, repousse sans cesse la possibilité de voir apparaître la bonne gouvernance.

Il ne fait pas de doute que ces éléments ont été pris en compte par l'administration Obama. Reste à voir comment la stratégie sera appliquée et si elle aura mis la priorité au bon endroit. Ça ne peut être pire qu'en ce moment, diront certains.

Dans cet effort, Obama joue-t-il un gros capital politique à domicile? Le «syndrome du Vietnam» est encore marginal. Mais il est déjà clair que ce coup de barre majeur et cette volonté de réussir ont réveillé d'autres acteurs qui comptent bien profiter de la situation. Pour sécuriser l'Afghanistan, il faut amadouer certains gouvernements et se mettre dans une position de faiblesse. Ça, Obama pourrait le payer cher.

Plus de 204 720 362 personnes ont démissionné du PCC et de ses organisations.