Un jour l'empereur Taizong de la dynastie Tang demanda à Suikang, un de ses plus sages fonctionnaires responsables de ses affaires :

– Dites-moi mon brave Suikang, rendez-moi un service. Conseillez-moi et empêchez-moi de faire des bêtises lors de mes prochaines décisions envers le peuple.

– Mais avec grand plaisir, mon seigneur…

– C'est vrai, en effet, quand je fais quelque chose de mauvais, vous devez me reprendre dès le début. Je trouve que dans les dynasties précédentes les empereurs n'ont pas apprécié d’être repris par leurs fonctionnaires. Ils ont toujours dit : «C'est déjà fait» ou «J'ai déjà donné mon accord» et ils n’ont pas voulu se corriger. De cette manière, comment auraient-ils pu éviter d'échouer?

Quelques semaines plus tard, lorsque l’Empereur décida de vernir tous ses ustensiles de cuisine, juste après avoir donné l’ordre à ces sujets, Suikang intervint à temps pour le dissuader.

– Mais quel est le problème à vernir des ustensiles de cuisine?

- Mon seigneur, être prodigue et satisfaire son désir autant que faire se peut est la racine de l'échec et de la chute. Bientôt, vous ne vous contenterez plus d’ustensiles vernis, il vous faudra des ustensiles en or et en jade. Un fonctionnaire loyal qui aime son Empereur empêchera que de mauvaises choses arrivent en les éliminant dès leur apparition. Une fois que le désastre est là, il est trop tard pour donner un conseil.

En tant qu'Empereur du pays, Taizong était modeste et disposé à accepter les critiques et il corrigeait ses erreurs dès qu'il en avait conscience. C’est ainsi qu’il a pu créer une ère éclairée.

Et c’est pendant des années que l’Empereur proclama au peuple, à la fin de chacun de ses discours, la petite morale suivante…

«Comment traiterons-nous ceux qui nous critiquent et nous donnent des conseils? Seuls ceux qui arrivent à accepter les critiques et les suggestions d'autrui peuvent en bénéficier et éviter de grosses erreurs.»

En fait, nous devons aussi dans notre étude et notre conduite «rectifier les erreurs dès leur apparition». Si nous n'accordons pas d'attention aux insuffisances mineures, elles deviendront certainement de gros problèmes.

D'autres contes sur Radio Son de l'Espoir