Le régime chinois rejette les recommandations des Nations unies en matière de droits de l'homme

Écrit par La Grande Époque
07.03.2009

  • Le Conseil des droits de l’homme à Genève (AFP/Niklas Larsson) (STR: NIKLAS LARSSON / ImageForum)

Dans un récent rapport publié par le Conseil des Droits de l'Homme des Nations unies, plus de 100 recommandations sont faites au régime chinois pour améliorer les droits de l'homme en Chine. Le régime de Pékin a refusé de façon catégorique d'en accepter 42, parmi lesquelles l'abolition de la peine de mort et le fait d'accorder plus de liberté à la presse. C'était la première fois que Pékin fournissait un rapport sur les droits de l'homme à ce conseil et la première fois que ce conseil passait en revue un tel rapport en provenance de Chine.

Les membres du Conseil du Canada, de l'Inde et du Nigeria ont pris part à l'élaboration de ce rapport. La première section comprend une déclaration des droits de l'homme en Chine conçue et présentée par la Chine, la seconde section est une liste des recommandations faites par plus de 60 pays, ainsi que les réponses apportées par Pékin.

Dans son rapport du 11 février, Pékin disait accepter toutes les recommandations faites par  Cuba, le Soudan, l'Egypte et la Jordanie, mais rejeter celles venant de 19 autres pays, particulièrement celles formulées par le Royaume-Uni, la France, la Suisse, l'Italie, la Hongrie, la République Tchèque et le Mexique. Parmi les recommandations  rejetées figurent la mise en application des lois communes en regard des droits des citoyens et des droits politiques, l'abolition de la peine de mort, l'autorisation de la liberté de la presse et les manifestations pacifiques des militants des droits de l'homme, y compris la protection des droits de l'homme au Tibet.

Les militants des droits de l'homme ont signalé que certaines des «recommandations» qui avaient été acceptées par Pékin allaient complètement à l'opposé de la réalité des actions de Pékin, comme cela est détaillé dans le Rapport des Défenseurs des Droits de l'Homme d'octobre 2008 du Conseil sur la Chine et dans les nombreux rapports du Rapporteur spécial des Nations unies sur la Torture, Manfred Nowak. Par exemple, l'une des recommandations du  Sri Lanka demande que la Chine partage ses expériences avec le monde sur la manière dont elle combine son puissant gouvernement central avec l'auto-régulation des districts locaux. Une autre recommandation du Zimbabwe demande que le régime de Pékin renforce son influence sur les médias dans le monde, puisque sa politique actuelle a été «particulièrement mal comprise».

Juliette De Rivero, la représentante genevoise de l'organisation Human Rights Watch basée à New York, a fait remarquer que les recommandations  rejetées par la Chine étaient  des recommandations vraiment importantes. Elle déclare: «La Chine a rejeté des recommandations telles que l'abolition de la peine de mort, l'établissement de la liberté de la presse et l'autorisation d'un système judiciaire indépendant. De cela, nous pouvons reconnaître le vrai visage de la Chine; cela démontre que la Chine envisage d'en faire très peu».

Les organisations des droits de l'homme considèrent que le refus du régime chinois d'accepter de respecter ces droits humains basiques démontre clairement qu'il n'a aucune intention d'améliorer les droits de l'homme. La véritable position de la Chine en matière des droits de l'homme est maintenant  bien documentée comme le montre le résultat de l'enquête publiée avec le rapport du Conseil des Droits de l'Homme des Nations unies.