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APRIL, chevalier des logiciels libres

Écrit par Catherine Keller La Grande Époque
07.03.2009
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  • femme ordinateur(攝影: Jack Hollingsworth /

Depuis 1996 APRIL, une association française riche d’environ 4300 membres (dont des grandes entreprises comme Steria ou Sun microsystems), promeut et défend les logiciels libres, et agit sur les sujets connexes tels que l'interopérabilité ou le respect de la vie privée des utilisateurs. Elle œuvre auprès des politiciens en leur démontrant tous les avantages des logiciels libres. Dans le domaine de l'éducation par exemple elle oeuvre pour que les professeurs intéressés puissent les utiliser dans leurs classes, ce qui permet aux élèves de travailler à la maison sans bourse déliée.

Qu’est ce qu’un logiciel libre ?

Tout le monde a entendu parler des logiciels libres et connait Linux, etc. La plupart des logiciels libres sont aussi gratuits. Comment est ce possible ? Des informaticiens passionnés fabriquent des programmes sur leur temps personnel ou professionnel. Certains sont rémunérés pour leur travail, d'autres non. Ces programmes leur appartiennent mais ils les partagent avec d’autres usagers. Ils transmettent leur savoir sur la toile ou à l’occasion de journées de partages où les «initiés» expliquent aux novices quels logiciels installer, comment  les utiliser. Les entreprises qui investissent dans le développement de logiciels libres trouvent leur intérêt dans l'utilisation de ceux développés par d'autres. Ainsi, quand un utilisateur, professionnel ou non, donne quelque chose à la communauté, il profite en retour de l'investissement global de toute la communauté. Ce phénomène est quelque fois appelé « cercle vertueux ».

Les logiciels libres offrent quatre libertés. La plupart sont distribués sous licence GNU GPL de la FSF ("free software foundation"), mais il existe bien d'autres licences libres. Ces licences permettent d’utiliser ce logiciel selon nos besoins. Les informaticiens ont le droit d’étudier ce programme et de le modifier si nécessaire. Les logiciels sont copiables à volonté. Ils acceptent les modifications qui peuvent être partagées par l’ensemble de la communauté. De plus en plus de créateurs transfèrent leurs droits d'auteur à la FSF pour être défendus si le contrat de licence n’était pas respecté.

Les logiciels libres sont  à l’image de la toile, autonomes et dispersés à travers le monde. Chacun peut apporter sa pierre à l’édifice. Il y a des modérateurs qui vérifient les données, corrigent les erreurs. Par exemple, une personne souhaite traduire un logiciel dans sa langue maternelle. Une fois la traduction mise en ligne, chacun peut améliorer cette version. Il y a très peu de personnes malintentionnées. Lorsqu’une fausse information apparait, elle ne reste jamais bien longtemps. Il y a toujours quelqu’un présent pour vérifier les données et les rectifier si besoin est.

Les avantages et les inconvénients des logiciels libres

La plupart d’entre eux sont peu gourmands en ressources ce qui permet de conserver les anciens ordinateurs bien plus longtemps. Dans le même ordre d’idée, les documents formatés par Word par exemple, ont une espérance de vie d’environ 10 ans. Passé ce délai, le support ne sera plus assuré par l'éditeur, car cela n'est plus rentable, donc ils deviennent illisibles. Or en France, légalement, une entreprise doit conserver ses documents 30 ans. Un logiciel libre utilise des formats ouverts, ce qui garantit la pérennité des documents. Les formats ouverts ont cet avantage que plusieurs logiciels vont pouvoir les implémenter parfaitement, et ils assurent aussi que leurs spécifications seront toujours connues, donc il sera toujours possible de les relire et de les ré-utiliser. Il n'est plus nécessaire d'être rentable pour supporter un format, ou offrir une fonctionnalité supplémentaire.

Il y a un choix incroyable de logiciels qui permet à chacun de travailler avec ce qu’il lui convient le mieux. Ils ont aussi leurs revers. Il faut prendre du temps pour apprendre à les utiliser. De plus, tous ne sont pas au point, certains "buggent" voir ne fonctionnent pas du tout. Pour s’en sortir, il ne faut pas hésiter à tâtonner et une aide avertie est bienvenue.

On confond facilement un logiciel libre avec un freeware. Ce dernier est un logiciel gratuit mais son langage informatique n’est pas connu, ni partagé. De plus, une fois qu’il est connu, il devient très souvent payant, en tout cas pour pouvoir l’utiliser dans sa totalité.

Que fait April ?

Auprès des politiciens, April explique les avantages pour l’administration d’utiliser des logiciels libres. Mais l’association est aussi présente quand il s’agit de défendre les libertés des internautes. En ce moment, l’assemblée nationale francaise débat une loi pour la protection des droits d’auteurs, baptisée « création et Internet ». Le projet tente de créer une haute autorité, l’Hadopi, qui pourra sanctionner les internautes sans passer par un tribunal, par exemple en coupant leur connexion Internet, dans le but officiel de favoriser l’offre légale de contenus. L’April a exprimé des inquiétudes auprès des députés, notamment dès lors que le rapporteur a demandé à ce que l'obligation d'interopérabilité des « moyens de sécurisation » ne soit pas inscrite dans la loi.

L’Hadopi reçoit les saisines des auteurs et sanctionne les pirates

Un premier courriel avertit le fraudeur qu’il agit dans l’illégalité. S’il continue, il reçoit une lettre recommandée et s’il persiste, sa connexion internet est coupée de 3 à 12 mois. D’autre part, l’Hadopi impose aux détenteurs d’accès internet des « moyens de sécurisation » pour empêcher que leur connexion puisse commettre des infractions. Ces moyens de sécurisation ne doivent être ni gratuits, ni interopérables. La question qui reste en suspens est « comment prouve-t-on son innocence si on utilise des logiciels qui ne sont pas validés par l'Hadopi ? ». 

« On ignore tout de la nature de ces moyens de sécurisation : on ne sait pas ce qu'ils font, ni où ils s'installent, et quelle est la maîtrise que l'utilisateur pourra en avoir, » déplore Alix Cazenave, responsable des affaires publiques de l'April. « Qu'ils ne fassent pas le jeu d'éditeurs pratiquant la vente liée serait un minimum ! » Cette loi tient également à empêcher l’obligation pour les logiciels d’être interopérables, ce qui nuit gravement aux logiciels libres mais avant tout aux utilisateurs d’ordinateur.

Pour la 9ème année, l’association va organiser  des journées « Libre en Fête » qui permettent de découvrir les logiciels libres. Pour connaître où et quand cette activité à lieu près de chez vous, visitez le site libre-en-fete

Pour d’autres informations APRIL

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