«Quelqu'un a-t-il examiné vos testicules dernièrement? » Des millions de femmes ont probablement eu une mammographie cette année. Mais combien d'hommes ont fait examiner leurs testicules au cours de 2009? Un nombre infime.

Est-ce de la discrimination sexuelle?

Si c'est le cas, nous avons besoin d'un recours collectif afin de protéger les droits des hommes, ou, plus précisément, de leurs testicules. Mais le plus important à savoir, c’est qu’une augmentation de l'auto-examen des testicules  pourrait augmenter le taux de survie des tumeurs malignes du testicule. Le cancer du testicule est une tumeur maligne qui touche de nombreux jeunes hommes. Dans le monde, on a diagnostiqué cette tumeur chez 48.500 hommes en 2008 - 9000 en mourront. C'est une tragédie parce que détecter et traiter précocement cette maladie fait une énorme différence pour ce qui est de son issue.

Nous ne savons pas ce qui déclenche le cancer des testicules.

Les hommes les plus à risque sont ceux qui sont âgés de 15 à 35 ans. Le risque est augmenté si le testicule n'a pas réussi à descendre dans le scrotum, ou si un testicule est nettement plus petit que l'autre, ou s'il y a des antécédents familiaux de cette maladie. Cette tumeur est rarement vue chez des hommes de race noire. Un mythe existe qui dit que des coups de pied dans l'aine au cours de sports déclencheraient le cancer du testicule mais il n'y a aucune preuve que ce soit vrai. C’est plus probablement le fait que l’on découvre une tumeur au moment ou les hommes se font examiner le scrotum à cause de ces douleurs.

Comme le cancer du sein, la petite tumeur testiculaire n’a pas de symptômes.

Elle peut ne pas être douloureuse même lorsque le cancer a totalement remplacé le testicule. Mais comme la tumeur maligne se développe, les hommes se plaignent du poids ou d’une sensation de tiraillement dans le domaine du scrotum. Il peut également y avoir des saignements dans la région du scrotum ou un hématome dans le testicule.

Le type le plus commun de cancer du testicule est appelée séminome. Il représente environ 50 pour cent des cas. Il se propage lentement et est facile à traiter par chirurgie lorsque le  diagnostic a été précoce précoce. La faible croissance de la séminome répond également aux traitements par rayons s’il y a des métastases au niveau des ganglions lymphatiques, mais elle est presque toujours limitée à un testicule. Et il ya moins de 5% de chances qu’une nouvelle tumeur se développe dans l'autre testicule.

Aujourd'hui, des dizaines de millions de dollars sont dépensés pour essayer de convaincre les femmes de faire une mammographie régulièrement. Par contre, presque rien n’est fait pour alerter les hommes d’un risque de cancer des testicules. Ainsi, si les hommes ne prennent pas l’initiative d’examiner leurs testicules comme les femmes examinent leurs seins, ils vont rater un début de cancer. Heureusement pour les hommes, il est plus facile de détecter une boule dans les testicules que dans les seins.

Alors, comment détecter une tumeur testiculaire?

Un testicule sain devrait être aussi lisse et ferme qu’un œuf dur sans sa coquille. Les testicules peuvent être examinés en douceur grâce à la peau mince du scrotum. Le meilleur moment pour examiner ses testicules est en prenant une douche chaude. Prendre doucement chaque testicule entre le pouce et des doigts pour vérifier qu’il n’y a pas de « grumeaux » à la surface.

Mais voici un point important à retenir, car la plupart des hommes n'ont que peu ou aucune connaissance de leur anatomie. Le testicule est composé de deux parties, le testicule et l'épididyme. L'épididyme (qui accumule les spermatozoïdes et les transporte à l'extérieur) est situé à l'arrière du testicule et les tumeurs sont assez fréquentes dans cette structure. Elles peuvent être de la taille d'un pois et normalement sont de peu d'importance. Il faut bien sûr toujours signaler toute bosse ou irrégularité à votre médecin pour faire une échographie ou d’autres tests qui vont confirmer le diagnostic.

Le traitement d’un cancer des testicules dépend de la précocité du diagnostic. Pour les tumeurs malignes, le testicule est enlevé avec d'excellents taux de guérison. Mais si la tumeur est plus avancée, cela exige une combinaison de chirurgie, radiothérapie et chimiothérapie. Même si les hommes peuvent garder leur virilité, un diagnostic de cancer du testicule est psychologiquement dévastateur pour les jeunes hommes. Il est donc d’autant plus nécessaire qu’ils fassent un auto-examen des testicules tous les mois car il est très peu probable que d'autres le fassent pour eux.

Dr. Gifford-Jones est journaliste médical avec une pratique médicale privée à Toronto.