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G20 de Londres: un sommet ambitieux

Écrit par Patrick C. Callewaert, La Grande Époque
12.04.2009
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  • Les président du G20.(Staff: ERIC FEFERBERG / 2009 AFP)

Parviendront-ils à s’entendre sur un texte susceptible de rétablir la confiance? Telle était la question à la veille du sommet du G20, qui s’est tenu à Londres les 2 et 3 avril. En effet, les réunions préparatoires au communiqué final, qui se sont tenues entre ministres des Finances des principales économies mondiales, ne semblaient pas avoir permis d’effacer les divergences de vues entre les deux principales conceptions de la relance mondiale, et les déclarations de certains dirigeants tendaient à accroître la cacophonie ambiante.

 

Deux jours auparavant, le président français Nicolas Sarkozy, soutenu sur le fond par la chancelière allemande Angela Merkel, menaçait de claquer la porte du sommet s’il n’obtenait pas «l’éradication» des paradis fiscaux ainsi qu’un renforcement de la régulation du secteur financier. Il paraissait en effet difficile de faire accepter la suppression des paradis fiscaux aux Américains et aux Anglais alors que les principaux sont hébergés chez eux. De même, cette thèse paraissait difficilement soutenable avec le respect du traité européen de Lisbonne, qui interdit toute entrave à la libre circulation des capitaux. Sans parler des réticences chinoises à dénoncer publiquement certaines de leurs zones franches. La décision de publier une liste des paradis fiscaux, indiquant clairement ceux qui s’engagent à être plus transparents et dénonçant les zones refusant toute coopération en matière fiscale est donc un acte très encourageant. De même, les décisions d’adopter des normes comptables uniformisées, de renforcer la supervision et la régulation du système financier et de créer un Comité de Stabilité Financière (Financial Stability Board) avec des pouvoirs étendus permettront de restaurer la confiance dans les institutions financières.  

 

Plan de relance de 1.100 milliards de dollars

De son côté, le président Barack Obama, soutenu par le Premier ministre britannique Gordon Brown, avait appelé avant le sommet à un «front uni contre la crise» et demandé l’adoption d’un plan mondial de lutte contre la récession économique. Les Français étaient réticents à accroître leur endettement, qui a atteint les limites du supportable. De plus les Allemands s’opposaient à l’idée d’un nouvel endettement massif, qui pour eux est synonyme de reprise de l’inflation, et donc à terme de risque de renforcement du protectionnisme. Mais l’urgence de la situation semble avoir eu raison de ces réticences. Les institutions financières internationales sortent renforcées de ce sommet, en particulier le Fonds Monétaire International (FMI) dont les fonds ont été triplés afin de venir en aide aux pays émergents et en difficulté. De plus, un plan de relance de 1.100 milliards de dollars a été adopté afin de restaurer le crédit, la croissance et l’emploi dans l’économie mondiale. Le G20 réaffirme par ailleurs ses engagements du millénaire envers les pays pauvres, avec l’octroi d’une aide de 50 milliards de dollars en faveur de la protection sociale et de la sauvegarde de leur développement. Enfin, au sujet du changement climatique, il confirme sa volonté d’aboutir à un accord lors de la conférence de Copenhague de décembre 2009.

 

Parmi les questions non abordées dans la déclaration commune du G20, on notera celle de l’éradication des crédits à risque, qui sont à l’origine de la crise financière de 2008, et qui continuent de peser sur les marchés financiers. Bien que les bourses mondiales aient salué les avancées de ce sommet historique par des bonds spectaculaires, la confiance des investisseurs n’est pas pour autant rétablie, et les institutions financières peinent à ouvrir à nouveau les vannes du crédit. De même, la question de la création d’une nouvelle unité de réserve internationale afin de remplacer le dollar, qui était proposée par la Chine, n’a pas retenu l’attention des participants à ce sommet. Enfin, le financement de ce nouveau plan de relance, qui ne peut se réaliser que par un nouvel endettement des membres du G20, entraînera une augmentation de la masse monétaire et risque de relancer l’inflation au niveau mondial.

 

Les participants au G20 ont convenu de se rencontrer en septembre prochain pour faire un premier bilan de la mise en œuvre de ces décisions.

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