Ces paysans, harassés par tant de labeur dans une moiteur suffocante, semblent figés de lassitude. L’étranger voyageur perçoit surtout la beauté de ces rizières en terrasses que parfois la pluie magnifie de reflets argentés. Si bien que la vie semble paisible à Cao Bang. Pourtant, ses chemins sinueux, tourmentés, escarpés disent son histoire cabossée. Car Cao Bang c’est le calme après la tempête. En octobre 1950, cette ville du nord du Vietnam, nichée à 30 km de la frontière chinoise, a vu les soldats du Viet-minh remporter une victoire aux dépens des troupes françaises durant la guerre d’Indochine. Des militaires ont péri dans l’exercice de leur fonction qui induit cette finalité radicale. Des civils aussi. Et eux n’avaient aucune raison de mourir pour Cao Bang.