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Directive Oiseaux: l’Union européenne fait ses comptes

Écrit par Héloïse Roc, La Grande Époque - Paris
14.04.2009
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  • Le pétrel de Madère est une espèce menacée en Europe, elle reprend vie grâce aux zones protégées.(Staff: Ross Land / 2002 Getty Images)

La Ligue Pour la Protection des Oiseaux (LPO) fête les 30 ans de la Directive Oiseaux du 2 avril 1979. Cette directive a permis d’assurer la protection de l’avifaune dans l’ensemble des pays de l’Union européenne. Ainsi la LPO constate le développement de certaines espèces d’oiseaux sauvages qui étaient jusque-là menacées sur le territoire européen. Les espèces prioritaires ont connu au cours des trente dernières années une constante progression. C’est ainsi que, sur les 88 espèces répertoriées qui nichent en France, 37 % sont en augmentation. Il s’agit du vautour moine, de la cigogne et de la grue cendrée. C’est le résultat d’une protection ciblée et de la création d’espaces protégés. Néanmoins, d’autres oiseaux sont en danger de disparition. Sur ces 88 espèces, 17 % d’entre elles sont en déclin. Deux espèces ont aujourd’hui disparu de France. Ce sont le traquet rieur et le pluvier guignard.

 

Protéger les oiseaux sauvages

Le but de cette directive est de protéger les oiseaux sauvages pendant leur reproduction et leur migration. Elle doit permettre la conservation de toutes les espèces d’oiseaux migratrices vivant à l’état sauvage sur le territoire des États-membres. Elle a aussi pour but d’assurer la protection de leurs œufs, de leurs nids et de leurs habitats. La commission demande aux États-membres de prendre des mesures réglementaires interdisant de tuer ces espèces ou de les capturer volontairement. Par ailleurs, elle empêche que l’on détruise les nids et les œufs ou que les oiseaux soient perturbés tout spécialement pendant la période de reproduction. Elle demande également de règlementer la chasse, en interdisant la capture et la chasse d’oiseaux protégés.

 

En France 4,23 millions d’hectares de ZSC

Allain Bougrain Dubourg, président de la LPO, est satisfait de cette directive européenne qui favorise les espaces d’accueil pour les oiseaux et permet la création de nombreux sites appelés ZSC (Zones Spéciales de Conservation). Ces zones de superficie importante sont devenues  indispensables à la survie des espèces les plus fragiles. En France on compte 380 ZSC terrestres et marines. La partie terrestre est évaluée à 4,23 millions d’hectares. La Directive Oiseaux a aussi obligé les États-membres à maintenir ces lieux d’accueil en bon état de conservation. Les autorités européennes sont actuellement satisfaites du bilan car ce sont près de 5.000 ZPS (Zones de Protection Spéciale) qui se sont créées et développées dans toute l’Europe. Leur superficie couvre plus de 10 % du territoire européen.

  • La cigogne blanche fait partie des espèces en augmentation. C’est un oiseau de milieux ouverts. Elle fréquente volontiers les zones marécageuses et les prairies humides, mais on la trouve également dans les pâturages et les zones de culture. (Staff: MICHAEL URBAN / 2006 AFP)

Ces zones de protection spéciale font partie du réseau écologique Natura 2000, motivées par une même volonté : celle de préserver l’environnement. Les zones Natura 2000 prennent en compte les dimensions sociales, économiques et culturelles portées par les habitants d’une région, d’un territoire, en fait ce sont des lieux naturels aménagés raisonnablement. D’après une étude publiée dans la revue Science, ces lieux ont permis de freiner significativement le déclin des espèces les plus menacées d’Europe comme le pétrel de Madère, le pélican frisé et le cormoran pygmée.

 

Les oiseaux des champs

Toutefois, comme l’indique la LPO, les ZPS ne suffisent pas à assurer un bon état de conservation des espèces très menacées comme le râle des genêts, l’outarde canepetière, le butor étoilé, l’aigle de Bonelli... car la gestion mise en place dans les ZPS qui les hébergent ne permet pas d’empêcher la dégradation de leurs habitats. Cette dégradation a été mise en évidence dans la brochure LPO/MNHN Le réseau des Zones de Protection Spéciales en France pour la conservation des Oiseaux d’octobre 2008. La LPO souligne que d’immenses efforts sont à réaliser, surtout au niveau des espaces agricoles, l’engagement pris en 2002, de remédier à la perte de biodiversité avant 2010 n’aura pas abouti. Il est en effet nécessaire de protéger les oiseaux qui dépendent des zones rurales. Les politiques agricoles doivent tenir compte des oiseaux des champs et rétablir des espèces importantes telles que l’outarde canepetière et le râle des genêts.

 

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