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Dans le désert, les fourmis ont du nez

Écrit par Julien Sialelli
14.04.2009
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  • (攝影: / 大紀元)

Dans le désert, les animaux peuvent, à l’instar des êtres humains, perdre le sens de l’orientation: ils marchent alors en cercle jusqu’à l’épuisement.

 

Mais les êtres vivants ne sont pas tous égaux pour s’orienter dans l’espace. Au fil de l’évolution, la cataglyphis fortis, une espèce de fourmi présente dans le désert de sel tunisien a par exemple su s’adapter morphologiquement et physiologiquement aux conditions extrêmes de son milieu. En plus de capacités physiques indispensables à la survie dans le désert, cette fourmi a développé un véritable système de navigation intégré.

 

Grâce à un «compas solaire» et à un «indicateur de distance parcourue», la fourmi peut s’orienter sans problème sur les étendues désertiques de Tunisie. Les chercheurs de l’Institut Max Planck d’écologie chimique (ICE) de Iéna ont maintenant découvert que le système olfactif de la fourmi était lui aussi mis à contribution dans le système d’orientation de l’insecte. Leurs travaux ont été publiés dans la revue spécialisée Frontiers of Zoology.

 

UN SYSTÈME DE NAVIGATION SOPHISTIQUÉ

Sur les terres arides du désert tunisien, la cataglyphis fortis est chez elle. Après de vastes recherches dans le désert en quête de nourriture (souvent des animaux morts suite à un séjour trop prolongé sous le soleil du désert tunisien), l’insecte réussit à rejoindre la fourmilière dont l’entrée, qui ne mesure pas plus de deux centimètres de diamètre, se trouve parfois à une distance pouvant dépasser une centaine de mètres. Les scientifiques savaient que la fourmi disposait pour cela d’un système de navigation sophistiqué comprenant un compas solaire, un indicateur de distance parcourue (la fourmi compte ses pas) ainsi qu’un système de reconnaissance visuelle. En revanche, les chercheurs ignoraient jusqu’ici que l’insecte s’orientait en outre à l’aide de son système olfactif.

 

S’ORIENTER À L’ODEUR

Dans un premier temps, les biochimistes du ICE sont parvenus, par chromatographie gazeuse, à identifier certains parfums caractéristiques de l’habitat des cataglyphis fortis. Dans un deuxième temps, les chercheurs ont entraîné en laboratoire ces fourmis à associer l’entrée de la fourmilière à une odeur spécifique. Elles se sont montrées capables de différencier facilement cette odeur de beaucoup d’autres senteurs que les scientifiques leur proposaient. De même, les fourmis ont pu identifier la fragrance caractéristique de la fourmilière à partir d’un mélange de quatre odeurs différentes. Au cours de cette expérience, les fourmis ont néanmoins manifesté des difficultés d’orientation. Les scientifiques de Iéna ont également remarqué que l’orientation des fourmis est d’autant plus altérée en cas d’absence totale d’odeur.

 

ODEURS D’ENVIRONNEMENT RÉSISTANTES DANS LE TEMPS

De nombreux animaux (notamment les pigeons) utilisent les odeurs de leur environnement pour se repérer. Les cataglyphis fortis apparaissent pourtant comme une exception dans le règne de fourmis. En effet, la plupart de ces insectes hyménoptères se guide à l’aide de phéromones synthétisées par leurs congénères. Les chercheurs supposent que ces fourmis du désert ne peuvent pas se diriger grâce à leurs phéromones qui, dans le désert, ont une durée de vie très limitée. Les fourmis du désert ont donc développé la capacité de s’orienter à l’aide d’odeurs de l’environnement plus résistantes dans le temps. «Nous sommes cependant surpris que les fourmis utilisent, en plus de balises visuelles, des marqueurs olfactifs pour se repérer et retrouver le chemin jusqu’à leur fourmilière», rapporte le Dr Knaden de Jéna qui souhaite maintenant étudier les interactions qui existent entre informations visuelles et olfactives chez ces insectes.

Julien Sialelli

Ambassade de France Allemagne

Source de l’Institut Max Planck

 

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