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Les nouveaux défis: Préparation du nouveau protocole du climat

Écrit par Héloïse Roc, La Grande Époque - Paris
14.04.2009
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  • Concernant le réchauffement climatique, les populations les plus vulnérables sont celles qui vivent près des côtes, dans les plaines inondables, en montagne, sur les terres arides et en Arctique.(Stringer: PRAKASH MATHEMA / 2007 AFP)

À Bonn (Allemagne) près de 2.000 délégués de 180 pays sont réunis, du 29 mars au 8 avril, sur le thème du climat, autour d’une conférence de l’ONU. Pendant dix jours, les participants réfléchissent au nouvel accord qui devra succéder au Protocole de Kyoto de 1997, devenant effectif fin 2012. Cette réunion a pour but de préparer le sommet international du climat prévu en décembre à Copenhague (Danemark). Parmi les points délicats, les partenaires sont confrontés à l’ampleur du phénomène: quelles sont les mesures à adopter pour réduire les émissions de CO2 et assurer l’aide aux pays en développement?

 

Engager les pays pauvres dans la lutte climatique

Les pays industrialisés doivent communiquer sur leurs quotas de réduction de gaz à effet de serre, et ceci jusqu’en 2020. Cette diminution est à préciser sur le long terme, c’est-à-dire jusqu’en 2050. Mais, pour la première fois les pays en développement devront également s’engager à modérer leurs émissions à effet de serre. C’est un nouvel objectif, qui est d’allier les pays en voie de développement au nouveau protocole. Alexander Mueller, sous-directeur général de la FAO, a souligné cette direction: «Les terres agricoles sont en mesure de stocker et de piéger le carbone. Les agriculteurs qui vivent de la terre, en particulier dans les pays pauvres, devraient donc intervenir dans la fixation du carbone pour atténuer l’impact du changement climatique».

 

La FAO prend pour principe que l’agriculture participe aux émissions de gaz à effet de serre à 14 % et même plus encore, car dans le cas de la déforestation les émissions s’élèvent jusqu’à 17 %. C’est pourquoi si les paysans et leur famille doivent être victimes du changement climatique – ce qui aggravera leur vie, entraînera la sécheresse des sols et occasionnera la famine et la malnutrition –, ils doivent s’engager dans ce processus d’enrayement.

 

Déforestation

Une forêt mature est un réservoir important de carbone et la disparition de surfaces toujours plus grandes de forêt au profit de cultures ou de pâturages a pour effet d’augmenter les rejets de CO2 dans l’atmosphère, puisqu’elles emmagasinent une quantité inférieure de matière organique. En effet, la pousse de jeunes arbres ne peut plus absorber autant de carbone qu’en engendre la dégradation des arbres morts.

 

Le danger pour les communautés rurales qui sont dépendantes de l’agriculture est qu’elles seront mises immédiatement en difficulté et directement confrontées aux pertes de leurs récoltes et du bétail. M. Mueller pense que les populations les plus vulnérables sont celles qui vivent près des côtes, dans les plaines inondables, en montagne, sur les terres arides et en Arctique: «C’est la raison pour laquelle l’agriculture doit être insérée dans les négociations sur le changement climatique. Les mécanismes de financement existant dans le cadre du Protocole de Kyoto ne permettent de réaliser qu’une infime partie du potentiel de mitigation de l’agriculture. Ils ne sont donc pas suffisants.»

 

Le méthane

Le méthane est un gaz à effet de serre qui a une influence sur le climat. Il absorbe une partie du rayonnement infrarouge émis par la terre, et l’empêche ainsi de s’échapper vers l’espace. Cependant la durée de vie du méthane dans l’atmosphère n’est que de 12 ans alors que le gaz carbonique et le protoxyde d’azote seraient de 100 à 120 ans. Les spécialistes de l’effet de serre pensent qu’il est plus facile de réduire en premier le méthane et que cette réduction aurait un effet immédiat sur le climat! L’agriculture, l’élevage rejettent dans l’atmosphère du méthane émis par les bovins et les terres humides, en particulier les rizières, l’hémioxyde d’azote rejeté par les engrais, et le carbone imputable à la déforestation et à la dégradation des sols.

 

Pour réduire le méthane, les chercheurs de l’INRA ont montré qu’il était possible de diminuer de 30 % en moyenne la production de méthane (CH4) en changeant l’alimentation des bovins… Par exemple, en introduisant des huiles végétales riches en acides gras polyinsaturés dans l’alimentation du bétail. En Europe, les émissions d’origine agricole de ce gaz à effet de serre proviennent pour l’essentiel de l’activité d’élevage.

 

Les États-Unis et le prochain protocole du climat

L’administration d’Obama se veut présente dans le dialogue sur le changement climatique. Un représentant des Etats-Unis assiste aux discussions de la conférence de Bonn, et, dès le début de la conférence, l’allocution de Todd Stern, envoyé spécial des Etats-Unis, a été remarquée. C’est la première prise de parole de l’administration Obama concernant ce sujet. Todd Stern garantit le désir de son pays de revenir à la table des négociations.

 

Karine Gavand, responsable de campagne à Greenpeace France climat, a commenté ce propos: «L’objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre que se fixeront les Etats-Unis est fondamental. Il va influencer la date et le niveau du pic des émissions, à la fois par l’effet direct des émissions américaines, mais aussi par l’effet indirect des engagements d’Obama sur ceux des autres pays». Elle a ajouté: «Greenpeace a fait les calculs: nous savons que les Etats-Unis sont capables d’atteindre des objectifs plus ambitieux et plus rapides de réduction de leurs émissions». Greenpeace avait déjà publié le 11 mars une estimation, disant que les Etats–Unis pouvaient réduire leurs émissions de 12,5 % d’ici à 2020 et seulement en se chargeant des énergies fossiles.

 

Actuellement Barack Obama a dit souhaiter que les émissions de gaz à effet de serre des Etats-Unis se réduisent, d’ici à 2020, de 15 % par rapport à celle d’aujourd’hui, et ceci dans le cadre du futur protocole international en remplacement de Kyoto. Une promesse américaine semblable à celle des Européens pourrait avoir des effets positifs sur les pays émergents, mais il faudrait pour cela que la Chine accepte de jouer le jeu...

 

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