Une déclaration commune condamne les médias officiels du régime chinois

Écrit par Rémi Bleibtreu, La Grande Époque
16.04.2009

  • Le journaliste pékinois Ling Cangzhou (avec permission)(攝影: / 大紀元)

Le 18 mars, vingt-huit journalistes et avocats chinois ont publié une déclaration conjointe condamnant les mensonges et les faux reportages diffusés par les médias officiels chinois durant les 60 dernières années.

Le journaliste Ling Cangzhou et 27 autres professionnels chinois sont à l’initiative de la déclaration intitulée : « Adieu propagande et mensonges. » Elle fait suite à une précédente déclaration : « Boycottez CCTV, refusez le lavage de cerveau », qui critiquait principalement les porte-parole du régime chinois tels que le Quotidien du Peuple et la chaîne de télévision chinoise CCTV, entre autres. Les 28 journalistes invitent le public à refuser d’écouter, de regarder, de lire ou bien d’acheter ces médias. Ils invitent également les Chinois à manifester et à dénoncer l’attitude de ces médias officiels par téléphone, fax, email, blog, forum et par SMS. Chacun des 28 participants s’est par ailleurs engagé à ne plus travailler d’une quelconque manière pour ces médias officiels.

M. Ling, journaliste expérimenté de Pékin, indique que la déclaration est une protestation pacifique de journalistes insatisfaits de l’état actuel de la liberté de parole en Chine. Selon lui, « le parti dirigeant a gouverné la Chine pendant 60 ans. Je pense qu’il devrait y avoir au moins un bilan sur la liberté des médias et la liberté d’expression en Chine au cours de ces 60 dernières années. »

La déclaration accuse le Quotidien du Peuple et la CCTV de « donner des informations partiales, retarder et d’ignorer des incidents majeurs tels que les diverses activités de protestations, les catastrophes et autres nouvelles renvoyant une image négative du parti dirigeant. En outre, CCTV a même approuvé la qualité de la formule du lait pour enfants Sanlu (la poudre de lait contaminée à la mélamine) et a exploité de son mieux la propagande. »

Le dessinateur de presse Wei Ke a expliqué lors d’une interview avec Radio Free Asia : « Nous adoptons une attitude peu coopérative afin de protester. En fait, l’ignorance est un message fort. Si le grand public prenait cette approche, cela aiderait à changer l’environnement dans le domaine de la liberté de la presse et d’expression. »

De temps à autre, des articles de médias exposent des informations exactes et non censurées. Cependant, les fonctionnaires sanctionnent souvent ces journalistes et leur média. Par exemple, le Chinese Financial Times a prétendument enfreint la loi et a été interdit de publication durant trois mois suite à son dernier article sur les irrégularités de la Banque Agricole de Chine. 

Comme mis en avant par le journaliste Jiang Weiping qui a été emprisonné en raison de son article sur la corruption : « Cela demande du courage de dénoncer les malversations des autorités. Cependant, il n’existe aucune excuse pour les journalistes chinois d’échapper à leurs responsabilités. »