OÖM Ethikwear - Quand la mode se vêt de conscience

Écrit par Many Ngom, La Grande Époque - Montréal
18.04.2009
  • La marque Ou00d6M offre aussi une collection pour bébé.(攝影: / u00a8©caty_2008)

En ces temps de récession, payer moins cher semble être ce qu’il y a de plus avantageux. Bien avant la crise économique et pour offrir continuellement des prix compétitifs, les compagnies du domaine du vêtement ont transféré leur production locale dans des pays où la main-d’œuvre est à meilleur marché. Mais est-ce vraiment équitable? Est-ce que ce désir d’économiser justifie d’acheter à bas prix aux dépends de l’industrie de la production locale de vêtements? C’est un sujet auquel il faut réfléchir. Néanmoins, une compagnie québécoise se donne comme mission d’amener les consommateurs à être socialement responsables.

OÖM Ethikwear a vu le jour à la fin de 2004. Son nom composé en partie de trois lettres qui accrochent visuellement, représentant la vibration universelle, symbolise le retour aux valeurs de base. De plus, le logo présent sur tous les vêtements OÖM illustre un bouton rouge évoquant l’effort de mettre fin à l’exploitation dans les milieux de la confection partout dans le monde.

En fait, OÖM Ethikwear est un concept mode qui permet à sa clientèle de faire des choix de consommation socialement responsables. Les fondateurs de la marque, Pascale Clauzier et Pascal Benaksas-Couture, créent des vêtements 100 % biologiques et équitables. Le coton biologique qu’ils utilisent vient de la Turquie et le coton bio équitable vient de l’Inde. La teinture en elle-même est ce qu’il y a de moins polluant sur le marché. Tous les vêtements de OÖM ont un autocollant officiel de Skal, qui est un organisme hollandais certifiant les matières organiques produites selon des règles strictes. C’est un début sûr pour un concept mode qui vise à changer les mentalités.

«Porter nos vêtements, c’est influencer la mode de plusieurs façons», nous dit Pascal, cofondateur de OÖM. «Nous influençons la mode par des messages positifs sur nos tee-shirts, qui sont un moyen de communication incroyable, nous faisons aussi notre marque au niveau environnemental, puisque nous utilisons du coton biologique.» De plus, OÖM Ethikwear va à l’encontre du marché de la confection où toute la production est décentralisée vers les pays asiatiques. «J’ai voulu jouer contre la tendance de tout décentraliser pour démontrer qu’ici au Québec, nous bénéficions aussi d’une expertise et c’est pourquoi nous faisons tous nos vêtements ici.»

Le concept est d’autant plus noble qu’intéressant, car la compagnie travaille avec des organismes d’insertion sociale voulant aider des personnes en difficulté qui doivent réintégrer la société. Ces organismes offrent des cours de couture industrielle et, par la suite, un service de placement qui leur permet de trouver un emploi, et c’est OÖM qui leur donne cette chance.

La compagnie de vêtements ne s’arrête pas là, elle redistribue également 2 % de ses profits à des projets de changements sociaux comme Dans La Rue, organisme au service des jeunes sans-abri, et Équiterre. Pour Pascal et Pascale investir dans la jeunesse c’est investir dans l’avenir, c’est pour cette raison qu’ils appuient également Le Club des Petits Déjeuners du Québec. La clientèle de OÖM le sait bien et le lui rend bien aussi, car les consommateurs qui achètent la marque sont en quelque sorte conscients du changement social auquel ils contribuent.

Même si la ligne est créée pour les 18 à 35 ans, il n’en demeure pas moins que la clientèle de l’entreprise s’élargit de plus en plus, car la philosophie de cette marque présente des valeurs bien plus profondes qu’une ligne de vêtements qui se vend par son nom ou par la célébrité qui l’endosse.

On peut dire que OÖM Ethikwear est une mine d’or dans une société comme la nôtre. Pourquoi? Parce que dans un monde où plusieurs ne pensent qu’à s’enrichir au détriment des autres, il existe une compagnie qui, par sa positivité, par son rayonnement, par son produit bien intégré, par ses valeurs éthiques, arrive à servir d’exemple et d’inspiration à une partie plus désabusée de la société. Elle le fait dignement sans être trop gourmande, elle trouve un juste équilibre entre le profit et la responsabilité sociale.

Quant à savoir quel est le vœu le plus cher de Pascal Benaksas-Couture, il nous répond :

«Ce que je vais vous dire va peut-être vous surprendre, mais mon vœu le plus cher est que OÖM Ethikwear fasse faillite… cela voudrait dire que les mentalités auraient changé au point qu’il y aurait assez de compétition dans le domaine de la mode bio équitable, que notre concept n’aurait plus sa place et, là, ma mission serait accomplie!»