Brèves d’espoir (21.04.2009)

Écrit par Avec l’agence d’informations Reporters d’Espoirs
21.04.2009

Le «téléphonne social», nouveau vecteur de réinsertion

En France, le nombre d’abonnements à un service téléphonique s’élève à 40,2 millions pour les services fixes et à 56,4 millions pour la téléphonie mobile en France au troisième trimestre 2008. Cette technologie reste cependant inaccessible à une majorité des 7.862.000 personnes qui vivent en-dessous du seuil de pauvreté, si l’on considère qu’il se situe à 60 % du revenu médian français. Une situation qui participe à leur exclusion sociale et professionnelle. D’où l’importance d’un service de téléphonie offert à ceux qui, désormais joignables, ont plus de chance de sortir de la précarité.

 

Mettre la technologie au service de ceux qui en ont le plus besoin et qui, paradoxalement, en sont le plus éloignés, c’est l’enjeu du partenariat entre l’association Reconnect, co-fondée en 2008 par Habitat et Soins et Eric Chatry, et l’opérateur téléphonique Transatel. Cette démarche, permet aux personnes en situation de précarité de bénéficier, depuis janvier 2009, d’un répondeur téléphonique et de cartes de visite. 

Pour en savoir plus: www.reconnect.fr

 

Italie: l’insertion passe par le tourisme

En France, les acteurs du tourisme social sont surtout des organisations qui permettent aux personnes sans ressources de pouvoir profiter d’une période de vacances. En Italie, le concept se décline aussi du côté des entreprises de tourisme. Les coopératives sociales fonctionnent ainsi comme des véritables entreprises d’insertion, où les personnes handicapées, chômeurs de longue durée et autres catégories défavorisées occupent des postes de responsabilité dans le management et la direction. L’Association Italienne pour le Tourisme Responsable (AITR) recense plus d’une centaine de coopératives sociales de tourisme en 2009. C’est pour les aider à se développer que le consortium Le Mat a été créé fin 2007 par l’association éponyme et d’autres coopératives sociales.

Pour en savoir plus: www.lemat.it

  • Au Sénégal, des femmes ont décidé d’unir leurs efforts pour planter des milliers d’arbres, créer une banque d’épargne et un centre de formation pour le développement durable.(STR: SEYLLOU DIALLO / ImageForum)

Sénégal: des «mères-nature» au service du développement durable

Témoins de la surexploitation et de la disparition progressive de leur forêt, classée réserve naturelle en 1986, les femmes du village décident de s’unir, en 1988, afin de restaurer son couvert végétal. 116 bénévoles replantent ainsi des milliers d’arbres pendant sept ans. Elles œuvrent sous le nom de Regroupement des Femmes de Popenguine pour la Protection de la Nature (RFPPN) et sont rejointes par les habitantes des sept autres villages limitrophes de la réserve. Ensemble, elles forment le collectif Kër Cupaam (du nom du génie féminin qui protège la région), rassemblant 1.500 membres, et sont chargées de la gestion de la réserve, une première pour une communauté villageoise. Le collectif a créé une banque d’épargne et de crédit qui encourage les initiatives individuelles des villageois, ainsi qu’un centre de formation afin de sensibiliser les régions voisines au développement durable. Un campement touristique de plusieurs maisons permet, par ailleurs, au village de Popenguine d’accueillir les touristes étrangers et les stagiaires en formation.

Pour en savoir plus: www.popenguine.free.fr

Belgique: un centre d’appel pour les paysans au bout du rouleau

Le monde agricole est assujetti à des contraintes de productivité très élevées et à la pression générée par les fluctuations des matières premières. Ce sont des causes de stress et d’angoisse qui affectent la vie des professionnels du secteur et de leurs familles. En Wallonie, par exemple, 30% des exploitants montrent un niveau d’épuisement professionnel élevé. «En effet, comme l’enquête de terrain l’a validé, l’exploitant de la terre ne peut distancier, la plupart du temps, ses problèmes professionnels et ses problèmes personnels : l’atteinte des diverses sphères par cet état de non gestion et de stress aggrave ainsi la situation de l’exploitation et la condition personnelle, privée et familiale de l’agriculteur.» C’est pour comprendre et intervenir sur le stress de ces agriculteurs que le Service de psychologie du travail de l’université de Liège a lancé en 2001 le projet Preventagri.

Sri Lanka: situation humanitaire «catastrophique»

Le Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires et Coordonnateur des secours d’urgence, John Holmes, a jugé aujourd’hui «catastrophique» la situation humanitaire dans le nord du Sri Lanka après une trêve gouvernementale de 48 heures.

 

John Holmes, s’est dit «très inquiet» par la reprise des combats entre les troupes gouvernementales et les Tigres de libération de l’Eelam tamoul (LTTE), et par l’augmentation du nombre de victimes parmi la population civile.

 

«Cette pause était la bienvenue, mais nous aurions préféré une trêve humanitaire plus longue, en bonne et due forme, et qui aurait bénéficié de l’accord des deux parties, pour permettre à plus de civils de quitter la zone et à plus d’aide et de travailleurs humanitaires d’y pénétrer», a souligné le Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires.

 

Il a également indiqué que moins de civils avaient quitté la zone pendant la trêve que lors des combats. «Il est clair que les Tigres tamouls les en ont empêchés», a ajouté John Holmes, insistant à plusieurs reprises sur le fait que les civils ne devaient pas servir de bouclier humain.

 

John Holmes a expliqué que le personnel de l’ONU qui se trouve sur le terrain avait pu établir avec certitude que les civils pris au piège voulaient «désespérément» quitter la zone, mais étaient pris pour cible par les tirs lorsqu’ils tentaient de fuir. Il a également exprimé ses préoccupations face à des cas d’enrôlements forcés dans les rangs des Tigres tamouls, enrôlements auxquels n’échappent pas non plus les enfants.

 

Invitant les Tigres tamouls à «changer d’attitude», le Secrétaire général adjoint a aussi engagé les autorités sri-lankaises à s’abstenir d’utiliser des armes lourdes et à mieux gérer les camps de déplacés en y garantissant notamment la liberté de mouvement. Il a en outre mis l’accent sur la nécessité d’enquêter de manière efficace sur les cas d’abus, et de permettre aux déplacés de retrouver leur village d’origine une fois les combats terminés.

 

M. Holmes a donné un aperçu de la situation humanitaire qui sévit dans cette enclave de quelques kilomètres carrés où plus de 100.000 personnes sont prises au piège par les combats opposant les troupes gouvernementales aux Tigres tamouls. Reconnaissant la difficulté de fournir des données exactes, le Secrétaire général adjoint a néanmoins affirmé que le bilan quotidien des morts, qui peut s’élever à plusieurs dizaines, voire à une soixantaine, était «inadmissible».

 

Il s’est également inquiété du fait que de nombreux blessés soient obligés d’être amputés d’un ou de plusieurs membres, les antibiotiques faisant défaut dans cette zone où les soins de santé sont «rudimentaires». John Holmes a indiqué que les cargaisons de vivres qui réussissaient à pénétrer dans la zone ne suffisaient pas à assouvir les besoins de la population.