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Le ministre Cannon exhorté à parler des droits de l'homme en Chine

Écrit par La Grande Époque Montréal
11.05.2009
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  • Le député libéral Borys Wrzesnewskyj donne son appui, sur la Colline parlementaire le 7 mai 2009(攝影: / 大紀元)

Le ministre canadien des Affaires étrangères, Lawrence Cannon, est en visite en Chine et au Japon du 10 au 15 mai avec l'objectif principal de discuter de la crise économique et du virus H1N1. On estime en coulisses qu'il s'efforcera d'aplanir les relations cahoteuses avec Pékin, résultat d'un franc-parler du premier ministre, Stephen Harper, dans le passé qui avait soutenu publiquement les droits de l'homme. Avant le départ de M. Cannon, membres de l'opposition et militants lui ont demandé de ne pas oublier de soulever la question de ces droits, même si Ottawa cherche un rapprochement.

Dans un communiqué, le député libéral montréalais Irwin Cotler – ex-ministre de la Justice et actuellement conseiller spécial chargé des droits de la personne et de la justice internationale – dit reconnaître l'importance de maintenir un dialogue avec la Chine et que «même si les relations sino-canadiennes devraient être encouragées et que le commerce est une manière constructive d'engagement, le ministre Cannon ne doit pas procéder comme si tout était normal et allait bien. La protection et la promotion des droits de l'homme doivent être une priorité à l'ordre du jour, une expression de qui nous sommes et de ce que nous faisons».

La déclaration de M. Cotler était en réponse à un appel des pratiquants de la méditation Falun Gong, persécutée en Chine, qui ont tenu un rassemblement le 7 mai devant le Parlement à Ottawa.

L'Association du Falun Dafa du Canada (AFDC) indique, dans un communiqué, souhaiter que M. Cannon fasse des démarches pour libérer treize membres de familles de Canadiens qui sont emprisonnés en Chine, et aussi faire pression pour qu'il y ait une enquête indépendante sur les prélèvements d'organes illégaux sur les prisonniers de conscience. L'AFDC a également demandé au ministre qu'il plaide en faveur de la libération de Gao Zhisheng, célèbre avocat défenseur des droits de l'homme.

La libération de Gao est également une cause que M. Cotler tient à cœur. «La Chine doit immédiatement libérer Gao Zhisheng et cesser la persécution de ce brave défenseur», déclare-t-il.

En conférence de presse le 7 mai au Parlement, le député néo-démocrate de Vancouver, Don Davies, a de son côté exhorté le gouvernement actuel à être un ferme porte-parole pour les droits de l'homme en Chine et ailleurs. «Le Canada a une obligation sur la scène internationale de faire progresser et de protéger les droits de la personne, pas seulement à l'intérieur de ses frontières, mais pour tous les citoyens du monde peu importe où ils sont.»

Lors du rassemblement sur la Colline parlementaire, le député libéral torontois Borys Wrzesnewskyj a déclaré que M. Cannon «devrait, dans ses rencontres, faire remarquer clairement ce qui nous énerve et que la seule façon que nous allons nous sentir confortable dans nos relations avec la Chine, c'est si le gouvernement chinois permet des enquêtes d’une tierce partie dans son système pénal pour nous rassurer que les atrocités documentées ont cessé».

«Seulement si nous sommes en mesure de faire avancer cela dans nos discussions avec les autorités chinoises, pourrons-nous sortir de ces négociations et discussions en sachant que lorsque nous serrons la main des autorités chinoises, il n'y a pas de sang qui demeure sur les nôtres», a-t-il poursuivi.

Le même jour du rassemblement, M. Wrzesnewskyj a présenté son projet de loi privé en Chambre, qui vise à enrayer le trafic d'organes. En raison des nombreuses élections au Canada ces dernières années, et du processus dans le système parlementaire, son projet de loi n'a pu aboutir aussi vite qu'il l'aurait voulu.

«C'est une législation complexe», explique-t-il à La Grande Époque. «Elle crée de nombreux précédents, alors lorsqu'elle sera discutée, elle le sera de fond en comble.»

«Il y a une industrie clandestine atroce dans le trafic d'organes humains et de parties corporelles, faisant des victimes les plus vulnérables dans les pays en développement et sous les régimes totalitaires», a-t-il plaidé à la Chambre des communes.

Son projet de loi est motivé par les histoires du «Dr Horreur» et ses contacts canadiens, qui avaient prélevé illégalement les reins de 500 travailleurs pauvres à New Delhi, Inde. Il mentionne également le rapport des deux Canadiens, David Kilgour et David Matas, qui se penche sur les allégations de prélèvements d'organes sur les pratiquants de Falun Gong en Chine. Selon le rapport Prélèvements meurtriers, les victimes de ce crime, commis selon eux en toute complicité avec les autorités chinoises, se compteraient par dizaines de milliers.

«Monsieur le ministre Cannon, nous sommes ici aujourd'hui pour vous demander de ne pas fermer les yeux sur les atrocités qui se déroulent sous le régime communiste en Chine», a déclaré pour sa part en conférence de presse Xun Li, président de l'Association du Falun Dafa (Falun Gong) du Canada.

À cette même conférence, un pratiquant de Falun Gong montréalais, Shen Yue, a soulevé le cas de sa mère persécutée en Chine.

«En 2000, ma mère a été emprisonnée. Durant plusieurs mois, elle a souffert, ainsi que plusieurs pratiquants détenus, de toutes sortes de tortures, d'harcèlements sexuels et d'abus», a-t-il poursuivi.

Il a raconté qu’une fois, un garde a vu sa mère en train de pratiquer les exercices du Falun Gong dans sa cellule. Il a battu sa mère avec un bâton en bambou jusqu'à ce qu'il soit trop épuisé pour poursuivre les sévices. Les autorités ont également «utilisé la matraque électrique très souvent pour torturer ma mère», a-t-il partagé.

En 2007, sa mère et son beau-père ont à nouveau été arrêtés par la police et ont été condamnés à cinq ans de prison.

«Il y a dix ans, la Chine a commencé sa répression accentuée du Falun Gong. Pendant dix ans, ils ont pris la vie d'au moins 2000 personnes. Ces dix ans ont témoigné de l'emprisonnement de dizaines de milliers de pratiquants», affirme Irwin Cotler. «À ce jour, des milliers et des milliers de [pratiquants de] Falun Gong demeurent en détention pour n’avoir [fait] qu'exprimer leur liberté fondamentale de croyance et de conscience, d'assemblée et d'association, d'expression et d'information. Il est choquant que cet exercice de méditation, un mouvement spirituel dédié aux valeurs de vérité, compassion et tolérance – les valeurs anciennes de la grande civilisation chinoise – ait été déclaré illégal. Ces violations généralisées des droits de l'homme doivent cesser.»

Plus de 204 720 056 personnes ont démissionné du PCC et de ses organisations.