Élie Wiesel, prix Nobel de la Paix, « donne une leçon de vie aux jeunes » à l'université de Nice

Écrit par Suzi Loo, La grande Époque Nice
21.05.2009

  • Éric Ciotti, Simone Veil, Elie Wiesel et Christian Estrosi.(Suzi Loo)(攝影: / 大紀元)

Le 7 mai, Elie Wiesel, prix Nobel de la Paix, célèbre défenseur inconditionnel de la liberté, a été accueilli par Christian Estrosi, député-maire UMP de Nice et Eric Ciotti, député UMP et président du Conseil général des Alpes-Maritimes, au centre universitaire méditerranéen à Nice. En présence de Simone Veil, ancien ministre et membre de l’Académie française, Élie Wiesel a donné « une leçon de vie et d’espoir aux Jeunes ».

Un rassemblement de plus de 300 personnes

Trois cents collégiens issus d’établissements différents s’étaient réunis dans l’amphithéâtre du centre universitaire méditerranéen (CUM) pour écouter le message d’Elie Wiesel : « Au lieu de nier le désespoir ou de l’éviter, il faut le pousser jusqu’à ses limites, bien au- delà, afin de le transformer en un appel puissant et irrésistible à l’espérance ». A savoir que la plupart des collégiens avaient participé aux Voyages de la Mémoire de décembre 2008  au mois de mars 2009.

Des voyages de mémoire afin d’éveiller les consciences des jeunes

Les voyages de la mémoire ont été organisés par le Conseil général dans le cadre de la commémoration du 60e anniversaire de la Shoah, avec le concours du Conseil représentatif des institutions juives de France Sud-Est. Ces voyages ont été initiés à Auschwitz et Birkenau en Pologne. Mais pourquoi ces voyages ? pour permettre  aux élèves d’approcher avec lucidité les conditions dans lesquelles l’irréparable, l’inexprimable a pu être commis.

C’était donc certains de ses élèves ainsi que Charles Gotlieb, rescapé du camp d’Auschwitz (véritable mémoire vivante) qui ont lu des passages du discours prononcé par Élie Wiesel à Oslo, « L’espoir, le désespoir et la mémoire », en décembre 1986 où il reçu le prix Nobel de la Paix.

  • Des élèves lisent des passages du discours d’Oslo écrit par Elie Wiesel.(Suzi Loo)(攝影: / 大紀元)

Voici un des extraits du discours d’Oslo :

Le monde est de nouveau menacé. Ne changera-t-il donc jamais ? Si quelqu’un nous avait dit en 1945 que, de notre vivant nous verrions des milliers d’enfants mourant de faim et de maladie en Afrique et en Asie, des régimes dictatoriaux remplissant des prisons, des gouvernements de droite comme de gauche autorisant la torture et la persécution, nous ne l’aurions pas cru. Si quelqu’un nous avait dit, alors, que de notre vivant nous assisterions à la montée du racisme, du fanatisme et de l’antisémitisme, nous ne l’aurions pas cru : nous étions convaincu que l’antisémitisme avait péri avec ses victimes, à Auschwitz et Trelinka. Nous avions tort : les Juifs ont péri, l’antisémitisme demeure vivant. Comment expliquer cette défaite de la mémoire ? Et les guerres, dans toute leur laideur, qui continuent un peu partout dans le monde : comment les expliquer ? Et la honte de l’apartheid qui dure, comment l’expliquer ? Et la terreur, à quoi la rattacher ? Quand au terrorisme, il doit être mis au ban de toutes les nations civilisées -non expliqué ou rationalisé, mais combattu et éradiqué. Rien ne peut, rien ne justifiera le meurtre de personnes innocentes et d’enfants sans défense. Aurions-nous échoué ? Souvent je me sens accablé de doutes…

Une rencontre, une rare occasion

Simone Veil et Élie Wiesel, deux grandes personnes qui ont subi la déportation à Auschwitz, restent des témoins vivants de l’horreur, sombre époque de l’humanité. Leurs témoignages  touchants, parfois même bouleversants, n’ont pas éteint la flamme de l’espérance dans leur cœur et  des messages d’espoir et de bienveillance ont été transmis. Ce fut une belle leçon de vie.