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Tourisme en Guyane: «Où vivre une expérience unique?» (1e partie)

Écrit par Frédérique Privat, La Grande Époque - Guyane
26.05.2009
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  • u00abJean-Elie Panelle, président du comité du tourisme guyanais, sur le stand de l’office du tourisme lors du salon du tourisme qui s’est tenu en avril dernier.»(攝影: / 大紀元)

Le salon du tourisme en Guyane a ouvert ses portes du 17 au 19 avril dernier à Matoury. Plus de 10.000 visiteurs s’y sont rendus afin de découvrir ou redécouvrir les charmes exceptionnels que propose le plus grand département français.

 

A cette occasion, nous avons rencontré le président du comité du tourisme guyanais, Jean-Elie Panelle. Il nous commente le développement de l’activité touristique.

 

LGE: Que peut proposer le salon aux visiteurs désireux de connaître cette région française qu’est la Guyane?

Jean-Elie Panelle: Ce salon du tourisme est d’abord réalisé à l’intention des Guyanais car nous avons constaté que les Guyanais avaient tendance à se rendre dans les pays voisins, voire aux Antilles, ou en France, plutôt que de découvrir les richesses de notre pays: sa forêt luxuriante, ses fleuves majestueux, les îles du Salut, les vestiges du bagne de Saint-Laurent, la rencontre avec les populations autochtones amérindiennes de l’Oyapock, du Haut Maroni, du littoral…

Cela fait maintenant onze ans que nous organisons ce salon. Il permet de montrer que la Guyane présente aussi une offre touristique très riche pour les nombreux visiteurs qui viennent en Guyane.

 

Placé sur le plateau des Guyanes en Amazonie, notre territoire se singularise des régions des Antilles, de la Réunion et encore plus des régions hexagonales.

Nous avons un territoire unique, et c’est d’ailleurs le thème de notre slogan: «Où vivre une expérience unique?»

 

C’est la biodiversité, la faune, la flore, la culture. Nous avons coutume de dire que tous les pays du monde se sont donnés rendez-vous sur cette partie du continent sud-américain. C’est ce métissage des populations qui rend la Guyane si particulière sur le plan culturel, culinaire, artistique, musical. C’est l’occasion de grandes rencontres, à travers des festivals tels que les TransAmazoniennes à Saint-Laurent du Maroni, le Kayenn Jazz Festival au mois d’octobre, la Biennale du Maronnage à Matoury… ce sont autant d’événements qui nous rappellent que la Guyane est un pays de métissage qui entend s’ouvrir sur le monde.

 

Nous offrons aussi des produits exceptionnels quant à l’écotourisme. Sur la plage des Hattes, dans la commune d’Awala-Yalimapo, se trouve le premier site de ponte des tortues Luth qui peuvent peser jusqu’à 800 kg. Il est exceptionnel d’assister à cette ponte, d’autant que cette plage se situe dans une commune amérindienne, premiers habitants du continent. Cela confère un cachet tout à fait particulier à l’événement…

 

La Guyane, ce sont aussi les extrêmes: d’un côté, la possibilité de rentrer en immersion avec les populations autochtones et de l’autre côté, le tourisme industriel avec les tirs de la fusée Ariane et prochainement de Soyouz; c’est le tourisme industriel et scientifique. Cela fait de nous des privilégiés car nous sommes la seule région à proposer ce produit.

 

Ce tourisme scientifique n’est pourtant pas le seul. Nous avons la chance d’avoir plusieurs centres de recherche CNRS, INRA, INRGREF. Nous accueillons des chercheurs du monde entier. Les recherches menées sont destinées à la planète. C’est donc un tourisme spécial puisqu’il s’adresse à une catégorie sociale à pouvoir d’achat très élevé, mais qui nous accompagne dans la protection de notre biodiversité.

 

Le tourisme culturel est aussi très important : cela passe d’abord par la rencontre avec des populations. La Guyane est un pays très accueillant, les gens ont le sourire et le sens de l’hospitalité… et ce sont aussi des autochtones : les populations amérindiennes et les Noirs Marrons ont reconstitué, bien avant l’abolition de l’esclavage, en fuyant les plantations pour s’installer en forêt profonde, ce qu’était leur vie en Afrique. Dans cette époque contemporaine, cela apporte un témoignage sur ce qu’aurait été la Guyane dans les débuts de sa colonisation…

 

Mais c’est aussi la population créole, asiatique, orientale, antillaise qui a peuplé la Guyane. Elles ont permis d’apporter cette diversité à notre gastronomie ou encore d’enrichir notre carnaval traditionnel. Notre carnaval est unique et très long. Il dure d’un mois à deux mois et demi. Il faut aussi citer les fêtes communales avec des moments très forts et bien sûr les différents festivals.

 

Mais le tourisme n’est qu’un axe de développement en plus d’autres secteurs  tels que la culture, la pêche, l’artisanat, le centre spatial… Nous ne voulons pas d’un tourisme de masse mais d’un tourisme de découverte, de rencontre avec un pays, avec un peuple, avec une histoire. C’est un tourisme de niche. Les gens qui découvrent la Guyane ont l’impression de vivre quelque chose d’unique et ne voudraient pas avoir à le partager avec des milliers d’autres personnes. Nous nous limiterons à 150.000 ou 200.000 touristes. Cela permet à cette économie de se développer durablement tout en préservant les richesses culturelles du pays.

 

LGE: Vous parlez de rencontres avec les populations autochtones, mais la rencontre avec les Noirs Marrons par exemple, sur le haut Maroni n’est-elle pas limitée par l’éloignement?

Jean-Elie Panelle: Il y a actuellement deux manières de se rendre dans cette région: l’avion avec une trentaine de places, ou encore la pirogue qui peut compter environ une dizaine de personnes. Il faut préciser que nos fleuves comportent des rapides difficiles à franchir et seuls les Noirs Marrons ou les Amérindiens  peuvent traverser ces fameux sauts. Ils apprennent cela depuis leur plus jeune âge et c’est transmis par leurs aînés. C’est une garantie quant à la circulation sur le fleuve. Mais les populations aspirent à davantage de confort. La route arrive peu à peu avec un premier tronçon entre Saint-Laurent et Apatou, l’objectif final étant de relier Saül en passant par Maripasoula. C’est un besoin car à certaines périodes de l’année, il est impossible de circuler sur le fleuve et ces communes sont alors privées d’approvisionnement, de matériaux de construction et cela a des conséquences sur leur vie quotidienne... La route sera une solution de désenclavement, mais il faudra encore compter environ deux décennies avant que la vallée du Maroni soit entièrement désenclavée...

 

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