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Les banques européennes passeront des «tests de résistance» d’ici septembre

Écrit par Hanna L. Szmytko, La Grande Époque - Paris
29.05.2009
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  • Bank of America aurait besoin de 33,9 milliards de dollars de capitaux supplémentaires d’après le stress test.(Staff: Spencer Platt / 2009 Getty Images)

Quelques jours après la publication des résultats de stress tests (tests de résistance) pour les banques américaines, le Fonds Monétaire International (FMI) a demandé que des stress test soient aussi menés sur les banques européennes. «Les pouvoirs publics européens doivent soumettre les institutions financières à des tests de résistance réguliers et les forcer à reconnaître leurs pertes et à se recapitaliser le cas échéant», a déclaré Marek Belka, le directeur du département Europe du FMI, lors d’une conférence de presse le 12 mai à Paris pour la présentation d’un rapport sur les perspectives économiques en Europe. Il faut «un nettoyage de printemps urgent et minutieux du système financier» en Europe, a-t-il ajouté.

 

Volonté de transparence de l’administration américaine

Les stress tests sur 19 des plus grandes banques américaines ont été lancés par le gouvernement américain sous l’égide de la Réserve Fédérale (FED) au début de l’année. L’objectif était de déterminer le niveau de fonds propres nécessaires pour couvrir les pertes potentielles à l’horizon de deux ans. Les résultats de ces tests ont été attendus avec inquiétude, mais se sont finalement révélés meilleurs que prévus. En effet, dans le scénario catastrophe d’une économie qui se dégrade substantiellement, la perte potentielle serait de 600 milliards de dollars au total. Parmi les 19 banques examinées, 10 ne serait pas en mesure de survivre en cas d’aggravation de la crise et le montant de fonds propres supplémentaires s’élèverait à 74,6 milliards de dollars, tandis que 9 autres avaient été jugés comme ayant assez de capitaux pour faire face au scénario catastrophe. Ces chiffres à peine publiés ont fait l’objet d’une polémique sur leur fiabilité. Les critères retenus de stress test ont également été remis en cause. Malgré ces critiques, l’annonce de ces informations chiffrées a permis de rassurer les marchés et des investisseurs.

 

Depuis une semaine, la plupart de ces 19 établissements financiers ont annoncé des augmentations de capital et des émissions obligataires pour lever des capitaux d’un montant de 35 milliards de dollars au total. Par exemple, Bank of America, qui a besoin de 33,9 milliards de dollars de capitaux supplémentaires d’après le stress test, a réussi à lever 3 milliards de dollars sur le marché obligataire et a vendu sa participation de 5,8% au capital de la banque chinoise China Construction Bank pour 7,3 milliards de dollars, soit au total un tiers de la recapitalisation estimée nécessaire.

 

Démarche différente en Europe: une promesse de mesure d’évaluation coordonnée

Sous la pression du FMI, l’Union européenne vient d’annoncer qu’elle va aussi mener des «tests de résistance» de son secteur bancaire d’ici septembre. Pour M. Belka, ces tests devraient être conduits par les autorités nationales de supervision bancaire dans chaque pays européen. En effet, la supervision bancaire est très dispersée à l’échelle européenne. La seule autorité de supervision bancaire au niveau européenne est le Comité européen des superviseurs bancaire (CEBS), organe crée en 2004 par l’union Européenne et basé à Londres, qui n’a qu’une fonction de liaison sans véritable pouvoir de décision. La Commission européenne s’est engagée à réfléchir sur les propositions à mettre en œuvre pour renforcer la supervision européenne. Ces propositions devront être débattues fin mai. Pour la cohérence du test de résistance, le CEBS coordonnera les stress test réalisés par les autorités nationales en élaborant une méthodologie commune.

 

La finalité du test de résistance à l’européenne diffèrerait cependant de celle qui a été utilisée aux Etats-Unis. Tout d’abord le travail serait réalisé non pas sur toutes les banques, mais sur «un échantillon de banques systémiques représentatives», selon une source diplomatique européenne interrogée par l’AFP. Les résultats sous forme agrégée et non banque par banque, feront l’objet d’une présentation aux ministres des finances lors du Conseil Ecofin fin septembre. De plus, on ne cherchera pas à déterminer les capitaux supplémentaires nécessaires pour la survie de la banque en cas d’aggravation de la crise. Il n’est pas non plus certain que la méthodologie et les résultats soient rendus publics. Pourtant, avoir une idée précise sur la santé du système bancaire européen permettrait de redonner plus vite confiance aux agents économiques en leur permettant de mieux anticiper l’ampleur et la durée de la crise.

 

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