Lucia di Lammermoor - Amour à mort

Écrit par Mélanie Thibault, La Grande Époque - Montréal
30.05.2009
  • Une scène de l'opéra Lucia di Lammermoor(攝影: / 大紀元)

LUCIA DI LAMMERMOOR

Opéra en trois actes

De Gaetano Donizetti

Livret en italien de Salvatore Cammarano

d'après le roman The Bride of Lammermoor de Sir Walter Scott

Présenté en italien avec surtitres français et anglais

Mise en scène de David Gately

Chef d’orchestre : Steven White

Opéra de Montréal

Les 23, 27 et 30 mai et les 1er et 4 juin 2009 à 20 h

Salle Wilfrid-Pelletier de la Place des arts

Réservations : 514 985-2258

[www.operademontreal.com]

Les histoires d’amour torturé portées à l’opéra sont fort nombreuses. Dans le genre, Lucia di Lammermoor excelle, un classique qui conserve aussi un dispositif esthétique traditionnel. Dans une ambiance feutrée et sobre, les voix vibrent et les notes se prolongent avec toute l’intensité d’une tragédie.

L'action se déroule en Écosse à la fin du XVIe siècle. Les familles luttent entre elles, tandis que les guerres entre catholiques et protestants font rage. Les Ashton – depuis longtemps les grands rivaux des Ravenswood – ont pris possession du château de ces derniers, situé près de Lammermoor. Enrico Ashton déclare que seul le mariage arrangé de sa sœur Lucia pourrait les sauver, mais celle-ci s'oppose à cette idée. Il apprend qu’elle refuse parce qu'elle aime Edgardo de Ravenswood, l'ennemi juré d'Enrico. La suite nous démontre à quel point l’impasse de cet amour les affecte.

Tout l’intérêt de cet opéra réside dans la manière dont les sentiments appellent au déploiement de la nuance vocale des interprètes principaux. La voix miraculeuse d’Eglise Gutierrez (Lucia) emporte tout sur son passage particulièrement lorsqu’elle bifurque vers la folie. Elle possède une forte présence physique, et l’utilisation de l’espace scénique donne de la densité à chacun de ses mouvements. Stephen Costello (Edgardo), Jorges Lagunes (Enrico) et Alain Coulombe (Raimondo) permettent à l’opéra de trouver sa particularité avec une qualité vocale sans faille.

Les pauses entre chaque acte et les deux entractes ralentissent considérablement le spectacle d’une durée de près de trois heures. Néanmoins, l’opéra trouvera preneur par la force globale des chanteurs, réunissant une équipe méritoire. L’Opéra de Montréal ne perd pas une plume. À noter que c’est la dernière pièce avant septembre. Nous avons préféré cette soirée au beau temps rare qu’amène dame nature. C’est dire.