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Norman – En vogue

Écrit par Mélanie Thibault, La Grande Époque - Montréal
07.05.2009
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  • Passage de Norman montrant le danseur Peter Trosztmer(攝影: / 大紀元)

NORMAN

Hommage à Norman McLaren

Metteurs en scène : Michel Lemieux et Victor Pilon

Chorégraphe et danseur : Peter Trosztmer

Lemieux.pilon 4d art

5e Salle de la Place des Arts

Du 29 avril au 9 mai à 20 h

Réservations : 514 842-2112

[www.laplacedesarts.com]

Une démarche louable : sortir de l’ombre le grand inventeur pour le cinéma que fut Norman McLaren. Avec la technique mixmedia, une méthode novatrice que Lemieux et Pilon mettent en scène, le danseur Trosztmer nous amène directement dans l’univers de McLaren. Les images et le danseur cohabitent sans trahir le témoignage.

Il y avait urgence pour Pilon et Lemieux : sortir McLaren de l’anonymat où celui-ci semblait sombrer et rendre accessible sa démarche. Norman McLaren (1914-1987) est né en Écosse, mais a vécu la plus grande partie de sa vie à Montréal. Raison chauvine, mais valable, de s’y intéresser et de partager ce coup de cœur à l’étranger, lors d’une belle discussion sur les créateurs québécois qui nous font honneur. Avec clarté et poésie, le spectateur, selon le souhait profond qu’avait McLaren à son égard, plonge dans un univers abstrait et devient créateur lui-même. Sous le rythme, les traits, la couleur qui s’offrent à lui, le public tisse ses propres liens imaginaires. Ce qui se vit là ne pourrait se vivre nulle part ailleurs. C’est selon cet axiome que McLaren combine les techniques et développe une esthétique hétéroclite qui, au final, trouve ses correspondances dans l’univers de cet artiste hors du commun.

Plus qu’une adaptation, cet hommage se base sur des témoignages de spécialistes, d’amis, de cinéastes venant renforcer les images proposées par le danseur. Alliant la lumière et le son de l’admirable McLaren, Trosztmer baigne béat, dirions-nous, dans cet accomplissement cinématographique. Le mouvement sert le propos de façon juste et avec une technique bien campée. C’est le nécessaire pour transmettre une passion d’une telle envergure. La complicité de l’interprète et de l’hologramme du créateur donne une dimension intime qui affirme l’œuvre avec profondeur. Nous pensons ici à cette image douce des deux hommes assis, en lecture, face à face, avec en toile de fond «and they sat happily ever after». L’espace scénique prend part à cette allégorie visuelle avec sobriété. Le réalisme du style documentaire confronté à l’abstraction de la forme chorégraphiée développe une œuvre à la fois originale et accessible.

Petit rappel au passage : Norman McLaren fut le fondateur du studio d’animation de l’ONF. Son œuvre compte 59 films qui lui ont valu plus de 200 prix, dont un Oscar pour Voisins en 1952 et la Palme d’or du court métrage pour Blinkity Blank en 1955. Dans l’espoir que Norman McLaren ne soit plus jamais l’inconnu underground d’une génération révolue, mais l’artiste inspirant et inventeur unique en son genre pour la postérité.

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