Aujourd’hui en Chine (11.06.2009)

Écrit par Nouvelles des correspondants de la radio Son de l’Espoir
10.06.2009

  • Xia Yeliang, professeur de sciences économiques à l’université de Pékin.(Epoch Times)(攝影: / 大紀元)

Un professeur de l’université de Pékin critique le «contrôle mental» par les autorités

Xia Yeliang, professeur de sciences économiques à l’université de Pékin (PKU), a récemment écrit une lettre ouverte sur son blog au ministre de la Propagande Liu Yunshan, critiquant le contrôle idéologique par le département de propagande central, ainsi que sa répression de la liberté universitaire et médiatique. Il explique que l’interdiction récente d’un recueil de mémoire des anciens élèves de la PKU a été l’événement qui a déclenché sa lettre. Un fonctionnaire du département central de propagande, qui souhaite rester anonyme, lui a annoncé par téléphone l’interdiction. «L’éditeur a été trop effrayé pour poser des questions, sans parler de protester», soupire le professeur Xia. «C’est encore pire que la Gestapo d’Hitler.»

Le contrôle de la liberté de la presse est encore plus inacceptable pour le professeur Xia, qui décide de briser le silence. «Nous sommes dans la période la plus sombre de notre histoire, et je ne peux plus le supporter», dit-il, conscient du stress des autorités pour cette année décrite comme sensible. «[Le contrôle] est une telle priorité politique que même les familles des victimes de tremblements de terre sont sous surveillance», poursuit-il. «Ils peuvent venir me chercher, et je peux payer cher ce que j’ai écrit. Mais quoi qu’il arrive, je n’aurai aucun regret, parce que mon pays a besoin de telles voix.»

Bien que la lettre ouverte ait été interdite de diffusion, son contenu a été largement diffusé dans l’ensemble de la Chine et à l’étranger. Depuis la publication de sa lettre ouverte, le Pr Xia a reçu beaucoup de soutiens et d’encouragements. Il s’en dit touché et reconnaissant : «Beaucoup de défenseurs [des droits civiques] m’ont indiqué à quel point ils étaient heureux de constater que l’esprit de la PKU est encore vivant dans quelques coeurs». «Mais j’ai également obtenu quelques commentaires négatifs d’intellectuels de cercles académiques disant que je me sacrifiais pour rien. C’est un peu décevant.»

Le professeur Xia croit que les intellectuels devraient être l’épine dorsale de la société. «Mais maintenant tant d’intellectuels chinois sont devenus des chiens obéissants et ne luttent pas pour la vérité et la justice», regrette-t-il. «Moi, je ne veux pas être un porc heureux qui n’a besoin de rien que de son propre confort.»

Quant au progrès de la Chine, Xia indique placer son espoir sur le peuple. «Ces dix dernières années, les diverses forces non gouvernementales ont activement poussé la société chinoise en avant, y compris les deux ou trois cents millions d’internautes», dit-il. La puissance de l’internet comme moyen d’expression lui semble une des grandes ouvertures pour le peuple chinois car «cela a même déjà forcé les autorités à prendre des décisions contraires à leur politique. Cela aurait été inconcevable dans le passé.»

Des milliers de protestataires chinois saluent l’arrivée de Nancy Pelosi

L’arrivée en Chine de la présidente de la Chambre des représentants américaine Nancy Pelosi a été saluée par près de 2.000 personnes le 25 mai, qui ont protesté à Pékin contre la corruption du régime communiste et invité Mme Pelosi à prêter une grande attention à la situation des droits de l’homme en Chine. Les protestataires ont crié des slogans comme «punir les fonctionnaires corrompus», «garantir les droits de l’homme» et «vive la démocratie». La manifestation a duré pendant environ deux heures. Une dizaine de personnes ont été arrêtées par la police chinoise.

Mme Li Li, une protestataire de la province de Shanxi, dit qu’elle avait prévu de faire bon accueil à Nancy Pelosi à la Gare du Sud mais ne s’attendait pas à trouver le secteur entièrement quadrillé par la police. Mme Zhao Chunhong, une protestataire de longue date de la province de Hebei, a déployé une banderole disant : «Mme Pelosi : SOS - droits de l’homme en Chine» et crié des slogans. Enceinte de huit mois, Mme Zhao a été traînée à terre par la police, et ses jambes blessées. Plusieurs femmes âgées ont été frappées également à terre.

Selon M. Zhou Guangfu de Chongqing, il y avait plus de 2.000 protestataires. «C’est la capitale de la Chine et nous souhaitons la bienvenue aux honorables étrangers. La police ne devrait pas nous traiter comme cela».  Nancy Pelosi, dont les positions fortes sur la question des droits de l’homme sont connues, n’a pas souhaité indiquer si elle évoquerait le sujet au cours des réunions.

Des fermiers punis pour avoir dénoncé les autorités du Guangxi

Depuis que des médias finlandais ont exposé la saisie illégale de terres par les autorités de la province chinoise du Guangxi, les fermiers locaux sont soumis à des menaces croissantes.

Les terres, réquisitionnées pour les opérations d’une papeterie finldandaises, créent la polémique en Finlande où le Premier ministre a dû demander une enquête. L’avocat des fermiers, Yang Zaixin a récemment révélé que les fermiers locaux sont depuis menacés par les autorités, et leurs téléphones portables bloqués. Le certificat d'avocat de Yang Zaixin a été saisi par les autorités, qui menacent de le lui retirer et menacent aussi la carrière de ses proches.

Un fermier local, M. Yu dit que la saisie des terres s’est faite de façon arbitraire et sans versement d’aucune compensation. L’entreprise Stora Enso de Finlande prévoit de planter 180.000 hectares d’eucalyptus dans la province de Guangxi pour préparation de pâte à papier. Les terres de cinq villages du comté de Hepu auraient été saisies avec violence. L’entreprise n’a pas exclu de bloquer tous ses investissements en Chine tant que la question ne serait pas clarifiée.

Le secrétaire de l’ancien numéro 1 chinois Zhao Ziyang en « tourisme forcé »

En cette période de 20e anniversaire du massacre de la Place Tiananmen, et avec la publication programmée de l’édition chinoise du livre Prisonnier d’Etat par l’ancien chef du Parti Communiste chinois Zhao Ziyang, M. Bao Tong, son secrétaire, a été emmené hors de Pékin par la sécurité nationale. Responsable de la publication du livre posthume dans lequel Zhao Ziyang appelle son pays à la réforme et à l’ouverture, on a ordonné à Bao Tong de «voyager» et de ne revenir à Pékin qu’à la mi-juin.

Selon Bao Pu, le fils de Bao Tong, celui-ci est accompagné par la police pour son tourisme forcé à Huangshan et à Hangzhou, dans la province de Zhejiang. Bao Tong est depuis des années en résidence surveillée, et la publication en version anglaise du livre de Zhao Ziyang a accru le contrôle exercé sur lui. Il indiquait le 22 mai au New York Times avoir reçu l’interdiction de donner des interviews. La version anglaise du livre de Zhao Ziyang, Prisonnier d’Etat, est publiée depuis la mi-mai. Avant même sa publication, 14.000 exemplaires de la version chinoise sont déjà vendus, ce qui oblige l’éditeur à préparer une seconde édition alors que la 1e n’est pas encore en librairie… à Hong Kong seulement.

Le village de Shenjian assiégé par les forces de gouvernement

Depuis le 18 mai, le village de Shenjian dans la province de Hebei est sous contrôle des forces de sécurité publique et de la police armée envoyées par les autorités communistes. Les routes de sortie du village sont bloquées depuis dix jours, et les villageois sont surveillés par la sécurité publique et les cadres du parti, interdits de mouvement hors du village.

Le 18 mai les autorités chinoises de la province de Hebei ont saisi 30 hectares de terre fertile du village de Shenjian, dans le comté de Laishui. Les fermiers ont répondu en protestant de leur droit de propriété. La sécurité publique a été envoyée en réponse, avec plus de 300 policiers armés chargés de battre les protestataires. Une dizaine de fermiers ont été blessés et 20 personnes arrêtées. Quelques villageois blessés sont encore hospitalisés dans l'hôpital de Zhangfang.

Joint par téléphone, un villageois de Shenjian, M. Li explique que les villageois sont terrifiés et n'osent pas quitter leur maison. Les routes et les chemins de fer ont tous été fermés. M. Li dit que les autorités locales veulent empêcher que des pétitionnaires se rendent devant les bureaux des autorités de la province.

Un autre villageois de Shenjian, M. Mu, affirme que les journalistes de la presse locale ont été payés des dizaines de milliers de yuans par les autorités de Laishui pour ne pas couvrir l’affaire.

Un « touriste-espion » arrêté à Taiwan

Le président d’une entreprise technologique chinoise, Ma Zhongfei, est soupçonné d’espionnage sur les installations militaires taiwanaises, pendant sa visite sur l’île. Selon des médias chinois, le 25 mai, M. Ma est entré dans un centre de recrutement de l’armée taïwanaise sur la route de Jilong à Taïpeh. Il a pris des photos du centre et des affichages.

Arrêté, Ma est aujourd’hui poursuivi pour espionnage militaire. Selon la loi taiwanaise, il fait face à une peine de prison limitée à un an, aucune donnée réellement confidentielle n’ayant été saisie. Les touristes chinois à Taiwan ont l’habitude de photographier les installations militaires de la base aérienne du Lotus près du lac des sept étoiles à Hualien.

Empoisonnement alimentaire pour des élèves du Heilongjiang

159 étudiants de l’école d’agriculture de Changshuihe sont hospitalisés suite à une intoxication alimentaire, frappés de nausées et de vomissements. Parmi eux, 68 sont dans un état considéré comme préoccupant, les symptomes d’intoxication s’étant aggravés.