Bain de sang au Pérou: Survival Internanional demande le retrait des compagnies pétrolières

Écrit par La Grande Époque
15.06.2009

  • Au Pérou, les Indiens se sont armés de lances et ont bloqué des routes à l’entrée de la ville amazonienne d’Yurimaguas. Des affrontements violents les opposaient aux forces de sécurité, faisant au moins 35 morts. Des manifestations contre les projets du président Alain Garcia qui veut faciliter les extractions minières, le forage de pétrole, la récolte du bois et l’agriculture dans les régions pluvieuses amazoniennes au Nord du pays, ont plongé le Pérou dans son plus sanglant affrontement en 17 ans. (攝影: / 大紀元)

Survival International a appelé le 8 juin les compagnies pétrolières opérant en Amazonie péruvienne à suspendre leurs activités alors que le pays est entré dans la pire des violences politiques depuis l’insurrection du Sentier Lumineux dans les années 1980.

Sont concernées, entre autres, les compagnies Perenco (franco-britannique, dirigée par François Perrodo), PlusPetrol (argentine), Petrolifera (canadienne), Repsol (espagnole), Petrobras (brésilienne).

 

Les violents affrontements qui ont eu lieu le 5 juin entre les Indiens bloquant des routes et des rivières et des unités militaires et policières tentant de briser les manifestations, ont fait une douzaine de morts parmi les Indiens et au moins 23 parmi les forces policières.

 

Les Indiens manifestent depuis deux mois contre une série de lois qui ouvrent leurs forêts communautaires aux compagnies d’exploitation pétrolière et gazière. Ces dernières années, plus de 70% de l’Amazonie a été divisée en concessions de prospection pétrolière et gazière et la récente découverte de plusieurs gisements importants menacent de détruire la plus grande partie des forêts vierges où vivent les Indiens. Des projets similaires ont déjà eu un effet dévastateur en Équateur et ont entraîné une pollution chronique et de graves conséquences sanitaires sur les Indiens qui vivent dans les régions exploitées.

 

Les manifestations indiennes ont été traitées avec mépris par le gouvernement: le président Garcia n’a prêté aucune attention aux tentatives des membres du Congrès de remettre en question les lois qui sont au cœur du conflit, traitant les manifestations de «conspiration» et leurs auteurs d’«ignorants». Avant d’entrer en clandestinité, le leader indien Alberto Pizango a déclaré: «Nous ressentons amèrement que le gouvernement nous a toujours traités comme des citoyens de seconde zone.»

 

Stephen Corry, directeur de Survival International, a déclaré le 8 juin: «Les Indiens péruviens sont contraints de prendre des mesures désespérées pour tenter de sauver les terres qui leur ont été spoliées depuis cinq siècles.»

 

«Ces mouvements de protestation sont le signe que l’ère coloniale est définitivement révolue. Les Indiens amazoniens ne se laisseront plus traiter avec la brutalité et l’injustice qui ont inlassablement régné jusqu’à présent. Cette époque est terminée. C’est le Tiananmen de l’Amazonie et s’il se termine de la même façon, cela entâchera définitivement la réputation du Pérou.»

 

«Les compagnies pétrolières opérant au Pérou devraient suspendre toutes leurs activités tant que le calme ne sera pas restauré et que les droits territoriaux des Indiens ne seront pas respectés et garantis – c’est alors seulement qu’ils pourront négocier équitablement.»