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Passage apprécié d’Eonnagata dans la vieille capitale

Écrit par Mélanie Thibault, La Grande Époque - Montréal
21.06.2009
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  • Une scène d’Eonnagata(攝影: / 大紀元)

Ce que soulignaient les créateurs et interprètes d’Eonnagata en conférence de presse dans le cadre du FTA la semaine dernière, ils l’évoquent sur la scène du Grand Théâtre de Québec : ce spectacle est difficilement cernable, comme le genre masculo-féminin du héros. Ni danse, ni théâtre, ni combat, mais tout ça à la fois. C’est donc à Québec que j’ai eu le bonheur d’assister à cette expérience hors du commun.

L’histoire du chevalier d’Éon tient en une scène, placée dès les premières minutes du spectacle. Le reste est image et récit poétiques. Les sentiments éprouvés par le héros, androgyne et solitaire, se concrétisent par le corps : son intensité, sa précision puis sa vulnérabilité nous transportent d’un état à l’autre, selon l’âge. Un voyage dans le temps, sans faille, renforcé par la quête identitaire d’Éon : tantôt courtisane, tantôt combattant.

Il a fallu la solidité et la fragilité singulières de ces trois créateurs de renom de la scène contemporaine pour rendre justice au personnage de Charles de Beaumont. Le succès et les difficultés que rencontre ce dernier prennent toute leur profondeur par l’ambiance inspirante des concepteurs Michael Hulls (éclairage), Alexander McQueen (costumes) et Jean-Sébastien Côté (son). Ces trois virtuoses contribuent autant au spectacle que les interprètes et la mise en espace en dévoilant leur propre mécanisme sur scène.

Par exemple, les personnages combattent avec la participation du marquage précis des halos de lumière, interagissant avec eux. De même l’image délicieuse du Kimono, d’où sort avec douceur le combattant armé d’un sabre, génère un contraste identitaire fort révélateur. Finalement, la musique, qui respecte le ton de l’époque d’Éon modernisée par une couleur sonore très particulière, rappelle la réalité de la représentation tout en permettant une immersion consciente dans cette autre époque où vivait le chevalier. Cette représentation regorge de trouvailles et témoigne du travail d’une équipe de maîtres qui possède six têtes plutôt que trois. C’est tout à son honneur.

Et détrompez-vous, Eonnagata demeure accessible, car il inclut suffisamment d’éléments pour que le spectateur n’ayant pas de référence quant au sujet comprenne. Est-ce à dire que l’œuvre est éloquente? Sans aucun doute. Elle prouve qu’une bonne coopération entre des gens dont la réputation n’est plus à faire dans leur discipline pousse le résultat encore plus loin. C’est même touchant de voir trois partenaires de scène explorer de nouveaux horizons. Une quête qui se découvre au cœur de leur projet scénique : la multiplicité des identités pour répondre à la nécessité de la découverte de soi.

La vieille capitale, née en 1608 – la même année que le kabuki et l’opéra, disciplines exploitées dans Eonnagata – a répondu à ce grand moment artistique avec sa chaleur humaine légendaire qu’on lui connaît.

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